Le chapelet

Le chapelet…

Farouk BENALYCHERIF

Le chapelet…

Nouvelle fantastique

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« Chaque personne est une armoire pleine d'histoires, il suffit d'ouvrir les tiroirs, c'est comme un chapelet qu'on égrène. »

Tahar Ben Jelloun

Il y a un an, jour pour jour, que ma vie a été marqué par un incident troublant qui restera à jamais gravé dans ma mémoire...

C’était la veille du 1er novembre, le temps était partiellement couvert et très humide et un soleil automnal pointait son nez. Ma mère était partie en Tunisie pour rendre visite à ses parents. Ma grand-mère paternelle était venue nous gardait avec mon père qui décida de nous emmener passer deux jours dans la maison de nos aïeux, qu’il venait de restaurer, dans son village. Je n'étais pas très enthousiaste : quand on est un adolescent accro de jeux vidéo, de la télévision et d’internet…

Pendant notre montée vers les hauteurs de la montagne, nous admirions les petits villages qui défilaient, et en bas, sur la plaine, nous apercevions la Soummam qui serpentait la vallée : le reflet du soleil, rendait ce tableau encore plus beau.

Nous atteignions le point culminant, notre destination, le village de Chellata et nous commencions à distinguer notre maison, située en plein cœur du village, en face de la mosquée            et mitoyenne au cimetière familial et à la fameuse zaouïa implantée sur cette terre, par mon aïeul, au 17ème siècle.

La demeure est typiquement traditionnelle : entièrement construite en pierre taillée, le toit était en tuiles rouges, les murs étaient chaulés et tous blancs, avec une grande cour centrale donnant directement sur le grand salon dont le sol était couvert d’un énorme et épais tapis berbère et de beaucoup de coussins, et où se dressait une somptueuse cheminée, déjà allumée par la dame que mon père avait engagée pour s’occuper de la maison.

Mon frère et moi, retrouvions les enfants du village et jouions au ballon, jusqu'à la nuit tombait et le mauvais temps s’annonçait. Très contrariés, nous rentrâmes, et nous nous affalions autour de la cheminée en attendant l’heure du diner qui ne tardait à être servi. D’ailleurs, les odeurs d’un bon couscous, du felfel et de la galette, nous parvenaient de la cuisine.

Après ce festin, nous prenions le thé            et jouions au Monopoly. Quand une tempête se déchaînait, ma grand-mère et mon frère se retirèrent dans leur chambre.

C’est alors que mon père me racontait l’histoire de mon aïeul dont le grand portrait était accroché sur la cheminée. Il avait une carrure imposante. Son costume était élégant : il se composait essentiellement de deux burnous, un brun foncé et un blanc, et d’un turban, maintenu à sa tête avec une corde. On apercevait un mystérieux chapelet noir et long suspendu à son poigné droit.

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