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Le Scivias

Fiche de lecture : Le Scivias. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Juin 2014  •  Fiche de lecture  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  587 Vues

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Le Scivias est un ouvrage illustré par Hildegarde de Bingen, achevé en 1151 ou 1152, décrivant 26 visions mystiques. C'est la première des trois œuvres qu'elle a écrites décrivant ses visions, les autres étant le Liber vitae meritorum et De operatione dei, également connu sous le nom Liber divinorum operum (« Livre des œuvres divines »). Le titre Scivias provient de l'expression latine Sci vias Domini (« Sache les voies du Seigneur »)1. Le livre est plutôt long – plus de 150 000 mots, ou environ 600 pages imprimées2. Il est illustré par 35 miniatures, plus que dans les deux livres ultérieurs des visions1.

Le travail est divisé en trois parties, reflétant la sainte Trinité3. Les première et deuxième parties sont approximativement de longueur égale, tandis que la troisième est aussi longue que l'ensemble des deux autres. La première partie comprend une préface décrivant comment on ordonna à Hildegarde le travail d'écriture et décrit six visions traitant des thèmes de la Création, et de la Chute. La deuxième partie se compose de sept visions traitant du Salut par Jésus-Christ, de l'Église et des sacrements. La troisième partie, avec treize visions, porte sur le Royaume de Dieu, par l'intermédiaire de la sanctification, et de la tension accrue entre le bien et le mal. La vision finale comprend 14 chants, ainsi qu'une partie du drame musical qui a été plus tard publié sous le titre Ordo Virtutum3. Dans chaque vision, Hildegarde décrit tout d'abord ce qu'elle a vu et puis rapporte les explications qu'elle a entendues, qu'elle attribue à la « voix du ciel »2.

Sommaire [masquer]

1 Manuscrits et éditions

2 Processus de rédaction

3 Structure

4 Contenu

5 Analyse

6 Influence

7 Éditions

8 Notes et références

9 Voir aussi

9.1 Bibliographie

9.2 Articles connexes

9.3 Liens externes

Manuscrits et éditions[modifier | modifier le code]

Troisième vision de la première partie (Codex, vers 1165)

Le Scivias survit dans dix manuscrits médiévaux, dont deux perdus à l'époque moderne4. Le plus prestigieux était le manuscrit de Ruppertsberg, manuscrit très bien conservé réalisé durant la vie d'Hildegarde suivant ses conseils et recommandations. Il se trouvait à la bibliothèque de Hesse à Wiesbaden jusqu'à la Seconde Guerre mondiale5, durant laquelle il fut transporté pour être mis à l'abri à Dresde et disparut6. Certains espéraient que la réunification de l'Allemagne en 1990 entraînerait sa réapparition. Il reste seulement des photographies en noir et blanc de ce manuscrit5. Le manuscrit original était de 12,8 et 9,25 pouces et comptait 235 pages de parchemin, écrites sur deux colonnes6. Une copie fidèle a été faite à l'Abbaye Sainte-Hildegarde d'Eibingen en 1927-1933, source des reproductions en couleur aujourd'hui disponibles. Les autres copies sont à la Bibliothèque Vaticane (manuscrit de Rupertsberg), à Heidelberg (12s), à Oxford (12/13 s.), à Trèves (1487) et ailleurs5.

La première édition moderne du Scivias, traduit en allemand, a été publiée en 1928 par sœur Maura Böckeler de l'Abbaye de sainte Hildegarde7. Une édition critique a été achevée en 1978 par Adelgundis Führkötter et Angela Carlevaris de l'Abbaye de sainte Hildegarde. Le Scivias est aujourd'hui le livre d'Hildegarde le plus largement disponible en traductions, parfois abrégées8.

Liber scivias domini fig 01.jpg

Processus de rédaction[modifier | modifier le code]

Hildegarde, âgée de 42 ans, écrit elle-même dans la préface du Scivias en 1141, que Dieu dans une vision lui a ordonné de partager ses visions religieuses9. À cette époque, elle était depuis cinq ans supérieure de la communauté féminine de Disibodenberg. Elle avait connu de telles visions depuis l'âge de cinq ans, mais ne s'était confiée qu'au moine Volmar et à sa supérieure Jutta, morte depuis10. Elle ne se sentait pas sûre de ce qu'elle écrivait, soit par humilité soit par peur, et quand elle tomba malade, elle crut y voir une punition de Dieu pour son hésitation11. Volmar exigea qu'elle couchât par écrit ses visions12, et lui-même avec une autre religieuse du couvent, Richardis von Stade, l'aida à la rédaction3. Elle reçut de l'abbé à Kuno, de Disibodenberg, la permission d'écrire ce travail13. Elle écrivit également à Bernard de Clairvaux en 1146 pour demander conseil ; il estima que les visions venaient bien de Dieu, et refusa d'intervenir dans les ordres qu'Il avait donnés12. Il est possible que tout le temps qu'il lui a fallu pour se décider à écrire les visions, malgré la punition de Dieu et l'encouragement d'autres personnalités religieuses, indique combien elle les trouvait effrayantes12.

Une délégation de Disinbodenberg emporta au synode de Trèves (novembre 1147–février 1148) une copie de certains des écrits qu'elle avait faits, et ils y furent lus à haute voix. Le pape Eugène III leur accorda son approbation, et autorisa Hildegarde à publier tout ce qu'elle avait reçu dans ses visions14. On ne sait pas bien si les enluminures qui accompagnent le texte ont été présentées à Trèves15. En 1148, elle reçut une vision qui lui demandait de déplacer son couvent à Rupertsberg. Elle s'y installa en 1150, et peu après termina le Scivias (en 1151 ou 1152)3.

Il est difficile de savoir ce qu'a été son rôle dans les enluminures du manuscrit, et les chercheurs ont proposé toutes les solutions : elle ne s'en serait pas mêlée, elle aurait donné à d'autres ses directives pour les créer, elle les aurait créées directement16. Dans une enluminure incluse comme un frontispice, on nous montre Hildegarde esquissant quelque chose sur une tablette de cire tout en dictant une vision à Volmar. Selon Madeline Caviness, il se peut qu'elle ait esquissé les contours de ses visions quand elle les recevait, en dictant peut-être en même temps leur contenu, et par la suite on a ajouté les détails17.

Enluminure

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