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Le Réalisme

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Par   •  2 Janvier 2013  •  2 971 Mots (12 Pages)  •  1 156 Vues

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Né avec le romantisme, chez Balzac ou Stendhal, le réalisme ne se développe vraiment que dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec Flaubert ou Maupassant, et se perpétue dans le naturalisme fondé par Zola.

Réalisme et naturalisme dans l’histoire

Les romans réalistes portent la trace de leur époque, des révo- lutions de 1848 (contexte de L’Éducation sentimentale de Flaubert, du coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte (toile de fond de La Fortune des Rougon de Zola), ou de la stabilité politique du second Empire (1852-1870).

La seconde moitié du siècle constitue la véritable naissance du capi- talisme moderne : Zola étudie les grands magasins dans Au bonheur des dames en 1883, la bourse dans L’Argent en 1891. C’est une époque de mutations, sociales (constitution d’une véritable classe ouvrière) et urbaines (dans le Paris du préfet Haussmann).

C’est enfin l’âge d’or du positivisme, qui fait de l’expérience scien- tifique le socle de toute connaissance. Les écrivains travaillent sur les découvertes de la médecine et de la psychologie, Maupassant sur la folie (Le Horla, 1887), les frères Goncourt sur l’hystérie féminine (Germinie Lacerteux, 1865), ou Zola sur les lois de l’hérédité, au fondement de ses Rougon-Macquart (1871-1893), cycle romanesque sous-titré Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire.

Les idées clés du réalisme et du naturalisme

Les principes de l’écriture réaliste s’élaborent chez Balzac qui invente, avec La Comédie Humaine, le roman total, véritable « concur- rence à l’État-civil » (Avant-propos de 1842), et chez Stendhal qui conçoit le roman comme « un miroir qui se promène sur une grand-route » (Le Rouge et le Noir, 1830). Tous deux prétendent représenter la réalité au plus près.

Le mot « réalisme » apparaît, d’abord de façon péjorative, pour définir un nouveau courant pictural, constitué autour de Gustave Courbet. Par la suite, Champfleury et Duranty le revendiquent pour la littérature en prônant l’objectivité romanesque et sa vertu didactique. Le réalisme n’a cependant qu’une importance limitée comme courant littéraire: même Flaubert, son supposé chef de file, ne se considérait pas comme réaliste.

En revanche, le naturalisme s’est bel et bien constitué comme une école littéraire, autour des frères Goncourt et de Zola (Thérèse Raquin, 1867, puis les Rougon Macquart à partir de 1871). Les écrits théoriques de ce dernier, Le Roman expérimental (1880) et Les Romanciers naturalistes (1881), servent de manifestes au naturalisme; ils défendent un réalisme radicalisé par l’utilisation du modèle scientifique. Ils provoquent toutefois des réticences, chez Maupassant (comme en témoigne la préface de Pierre et Jean en 1887) ou Huysmans (avec la préface de À rebours en 1903).

Les genres réalistes et naturalistes

Le roman est privilégié: on juge qu’il est le plus apte à représenter le réel. Balzac, avec La Comédie Humaine, et Zola, avec Les Rougon- Macquart, écrivent de grandes fresques familiales, sociales et histo- riques. À la différence des romantiques avec le roman historique, réalistes et naturalistes s’intéressent au présent et s’inspirent de la vie réelle (Stendhal tire ainsi Le Rouge et le Noir d’un fait divers lu dans un journal).

La description prend une importance capitale, car elle permet d’inscrire le récit dans la réalité: elle multiplie les « petits faits vrais » (Stendhal) et produit un effet de réel.

Enfin la focalisation permet des jeux complexes, entre narrateur omniscient, image du démiurge qui crée tout un monde (Balzac), et focalisation interne chère à Zola, qui permet au narrateur de s’ef- facer derrière ses personnages.

Les thèmes réalistes et naturalistes

Le réalisme critique d’abord le romantisme, accusé d’éloigner de la réalité (Flaubert, dans Madame Bovary, montre les ravages de l’illu- sion romantique sur son héroïne). Au contraire, réalistes et natu- ralistes s’intéressent à la réalité urbaine, politique et sociale. Les personnages sont souvent ordinaires, que ce soit les bourgeois de Flaubert ou les ouvriers de Zola ; Maupassant raconte dans Une Vie (1883) l’existence banale d’une femme ordinaire. Zola aborde, dans Les Rougon-Macquart, la prostitution, l’alcoolisme, ou le crime.

C’est cette intrusion de la réalité dans l’œuvre littéraire qui explique pourquoi le réalisme a souvent été critiqué comme laid, immoral et subversif: en 1857, un procès est même intenté à Flaubert et à Madame Bovary, pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».

On dira simplement que le Réalisme, en tant que mouvement littéraire, traduit la volonté des certains romanciers de donner la représentation la plus fidèle possible du monde réel. Cette esthétique romanesque apparaît après le Romantisme, essentiellement dans la seconde moitié du XIXe siècle (avec des auteurs comme Balzac et Flaubert), et s'élève contre ses excès (primauté du « je », idéalisation du réel, ...) : pour le romancier réaliste, tout élément du réel, même le plus sordide, est digne de figurer dans le roman.

En résumé, le réalisme se caractérise par une volonté de représenter dans un texte littéraire la réalité dans toutes ses dimensions : humaine, psychologique, sociale, naturelle... Le réalisme s'établit autour des principes suivants:

– Le romancier doit représenter le réel, tout le réel (même le plus insignifiant ou le plus repoussant), et uniquement que le réel, en fuyant notamment toute idéalisation romanesque.

– Le romancier réaliste se doit d'être objectif (comme il propose une « copie » du réel, il ne doit, en théorie, pas y avoir de place pour la subjectivité).

– Son oeuvre doit s'appuyer sur une recherche documentaire la plus exhaustive possible. – La science est prise comme un modèle méthodologique à suivre (rigueur et objectivité) : positivisme scientifique (c'est l'idée que la science est seule capable de permettre la connaissance du

monde et de le développement du progrès humain).

– L'écriture réaliste utilise certains procédés aptes à créer l'illusion du réel1.

Le Naturalisme peut se définir simplement comme un prolongement du Réalisme à la fin du XIXe siècle. C'est une forme de réalisme avec des prétentions scientifiques très marquées. Il s'agit avant tout d'une méthode

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