Le Réalisme

Les romanciers réalistes ont imposé leur conception littéraire au 19e siècle. C’est ainsi que des textes tels que Les Illusions perdues de Balzac édité en 1843, L’Assommoir écrit par Zola en 1877 ou encore Madame Sourdis du même auteur, publié en 1884, présentent des caractéristiques spécifiques à ce mouvement littéraire.

Les romanciers réalistes se sont fait remarquer par le sujet de leur œuvre. En effet, leurs personnages ne sont pas idéalisés, ils appartiennent souvent à des milieux défavorisés ou n’ont pas d’argent. Effectivement, ces trois extraits nous offrent des personnages « pauvres ». Certains appartiennent au monde ouvrier comme Gervais et Coupeau qui sont respectivement « blanchisseuse » et « zingueur », d’autres sont issus de la vieille aristocratie désormais désargentée comme Lucien de Rubempré qui est un « poète » et Ferdinand Sourdis qui « était pion » et « appartenait à une grande famille ruinée ». A ces milieux défavorisés se retrouve également le monde bourgeois et des aristocrates tels que « la marquise d’Espard », « De Marsay » dans Les Illusions perdues et M. Moraud qui tient « une boutique » pour artistes. Nous constatons alors que tous les milieux apparaissent dans ces extraits.

D’ailleurs ces différents milieux se côtoient puisque la marquise « lorgna [Lucien] et ne répondit pas à son salut » dans le texte A et le « père Moraud s’occupa beaucoup du jeune [Ferdinand Sourdis] » dans le texte C. Les frontières entre les classes sociales se sont allégées. L’aristocratie ne tient plus nécessairement le premier rôle. Les changements apportés par la Révolution française se ressentent et ce même dans la littérature réaliste.

Tout comme le terme réaliste l’entend, les auteurs du 19e siècle cherchent à reproduire le réel, à nous donner une image exacte de celui-ci. Dès lors, ils utilisent des procédés littéraires permettant de transcrire le réel en apportant des précisions.

Les romanciers réalistes n’hésitent pas à situer leur intrigue dans un cadre spatio-temporel que le lecteur connaît. Pour cela, ils emploient des indicateurs spatiaux tels que « Paris (texte A et B), « Plassans », « La rue Coquenard » dans L’Assommoir ou encore « Mercoeur » et « Lille » dans Madame Sourdis, qui sont des lieux réels car existants, ainsi que des indicateurs temporels comme « onze heures et demi » (texte B) et « les samedis » qui nous rappellent bien évidemment notre quotidien. Par conséquent les lecteurs peuvent facilement imaginer et confondre réalité et fiction.

De plus, ces auteurs, afin de décrire au plus près l’environnement dans lequel leurs personnages évoluent, utilisent un vocabulaire précis parfois même technique comme : « barrière en chêne », « grand alambis », « cuivre », « vitrage », « cornue » dans L’Assommoir, « couleurs », « pinceaux », « aquarelle », « tubes de blanc » et « [tubes] de verts Véronèse » dans Madame Sourdis. Grâce à cela, les auteurs se montrent cohérents vis-à-vis de la réalité, rapprochant alors le lecteur vers la confusion étant donné que celui-ci s’enfonce progressivement dans un environnement précis.

Néanmoins être réaliste ne signifie pas être un simple photographe du réel. Maupassant dans la préface de Pierre et Jean affirmait qu’être un écrivain réaliste

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