Le Renegat

Le Renégat de David Diop, 1956 (commentaire composé)

Introduction

L'auteur David Diop entretient des liens de proximité et d'intimité avec le destinataire de son poème, il le tutoie et ill'appelle "Mon frère"car il partage avec lui les mêmes origines africaines. Mais cette proximité prend rapidement un ton de reproche avec l'ajout de l'adjectif dans l'anaphore qui devient : "mon pauvrefrère". Nous verrons dans un premier temps avec quels moyens le poète dresse un portrait péjoratif et caricatural de son frère noir soumis comme un esclave volontaire au monde des blancs, un portrait quiprend la forme d'une condamnation puis dans une deuxième partie, nous verrons comment est exprimée la relation à leur terre d'Afrique commune.

I- Un portrait caricatural et une condamnationL'homme noir est présenté comme un renégat, dès le titre = une personne qui renie ses origines, sa patrie et sa religion. Il évolue dans le monde du mensonge "le compliment hypocrite" et des apparences"les salons de la condescendance", deux traits de caractère appliqués au monde des blancs auquel l'homme noir tente de s'intégrer mais, malgré "le smoking au revers de soie" "les lunettes d'or" et "lesdents qui brillent", il ne reste qu'une personne asservie à "la parole du Maître",cette parole fait référence au contexte de l'esclavage ; l'homme est devenu "civilisé" et, par mimétisme, ressemble luiaussi à un blanc : "yeux rendus bleus", "front serein de civilisé", " et, même s'il porte un beau costume et qu'il ne travaille plus dans des conditions inhumaines, il subit toujours "l'humiliation"des blancs.

La condamnation est forte contre ce "pauvre frère" qui a renié ses origines : "tu nous fais pitié". Nous glissons ainsi de la condamnation avec le "je" de l'auteur à celle d'unecommunauté entière "nous" : celle du peuple noir qui s'est dressé par le passé contre l'esclavage.

L'homme noir n'est qu'un pantin : son costume est trop beau et ses paroles sont vides, dénuées de sens... [à continuer]

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