LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le Rat et l’Huitre, du v22 à fin

Commentaire de texte : Le Rat et l’Huitre, du v22 à fin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 574 Mots (11 Pages)  •  1 341 Vues

Page 1 sur 11

Commentaire  

Le Rat et l’Huitre, du v22 à fin

     « Le rat et l’huitre » est une fable de Jean de la Fontaine du recueil Fables nouvelles. Grand auteur de fables, il est connu pour ses critiques de la cour du roi à travers ces dernières. C’est un auteur classique du 17e siècle et pour cette fable, il se serait inspiré de plusieurs textes antiques. La fable entière est composée de plusieurs parties. Tout d’abord du vers 1 à 4, la situation initiale du rat est énoncée. Puis du vers 5 à 8, le rat découvre le monde. Du vers 9 à 21, le rat découvre un endroit spécial rempli d’huitres et il énonce toute sa méconnaissance du monde et sa prétention. Puis du vers 22 à 29, il y a la description méliorative d’une huitre en particulier : du vers 22 à 25, le narrateur décrit l’huitre du point de vu du rat et du vers 26 à 29, le petit personnage distingue au loin l’huitre en question. Puis du vers 30 à 33, le piège se referme sur le rat. Enfin, du vers 34 à la fin, la morale est énoncée.

     Notre extrait s’ouvre sur la particularité de l’huitre du titre de la fable. Sa singularité est montrée par le pronom indéfini « Une ». Le pronom réfléchi « s’ »en fait un être capable d’agir, l’huitre est active. Il y a un jeu sur le participe présent « baillant ». D’une part, l’huitre est personnifiée. Une huitre ne peut pas bailler. Cela contribue à faire de cette scène un tableau reposant et agréable. Le fait de bailler renvoie à l’inaction, au repos. Elle est au soleil et elle profite de ce climat de repos et de chaleur. L’utilisation du participe présent « baillant » insiste sur la longueur de l’action et le bien être de la scène. Elle n’est pas pressée. D’autre part, le verbe bailler signifie aussi que l’huitre est entrouverte. L’ouverture de l’huitre est ainsi exprimée deux fois dans le vers. Ce détail a ainsi de l’importance. En effet, cette description est faite à travers les yeux du rat. Un rat ne peut ouvrir une huitre, ainsi il est alléchant pour l’animal que celle ci soit ouverte, il pourra la manger, en théorie. C’est par cette ouverture que le rat accède au trésor qu’elle cache, à toutes ces sensations. C’est aussi un indice quant au dénouement de la fable, ce sont des éléments qui devraient poussés le rat à se méfier. La description idyllique de ce lieu se poursuit. Il y a un « doux zéphyr », l’adjectif insiste sur les sensations de l’huitre et son bien être. Il moralise la puissance du vent également, il est en effet ni trop fort ni pas assez. Nous pouvons imaginer qu’il apporte de la fraicheur. Le terme « zéphir » est ancien et il a une connotation exotique : c’est un vent qui vient de l’ouest et qui a une origine tropicale. Il s’agit d’un lieu mythique et divin. Le bonheur règne comme l’attestent les deux adjectifs « réjouie » et « épanouie ». Ces derniers sont tous les deux situés en fin de vers et ils riment ensemble. Le sentiment de l’huitre est accentué mais aussi les rimes sont embrassées, le lieu est comme clos sur lui même. Le rat est comme le seul à avoir accéder à ce lieu très particulier. En outre, il le soulignait auparavant quand il évoquait son père qui contrairement à lui n’avait jamais pu voir tout ceci : « il n’osait voyager ». Il y a un champ lexical des sentiments et des synesthésies. L’huitre hume l’air, c’est à dire qu’elle se délecte de l’odeur et qu’elle prend du plaisir à cela. Elle est « blanche », couleur qui rappelle la pureté et qui est aussi un élément de beauté et de santé. Elle a un « gout » qui se devine à la simple vu : « à la voir ». Cette présence des sens contribue au tableau idyllique que le rat a de cette scène. Les sensations prévalent sur la raison et la réflexion. Le rat se laisse guider par ses sens et ce que ça lui procure.  Trois éléments constituent l’huitre : « Humait l’air, respirait, était épanouie » au vers 24. Ce rythme ternaire traduit une abondance et il met en avant la bonne santé de l’huitre. Les trois verbes n’ont ni sujets ni conjonctions de coordination, cela produit un effet d’accumulation. Cette huitre est montrée comme un être d’exception encore une fois avec le terme « nompareil ». L’accent est mis sur le plaisir gustatif que pourrait représenter cet être, il s’agit de l’aboutissement de cette description. Il y a un glissement de la vision vers le gout, cette vue lui ouvre tout un imaginaire gustatif. A travers cette huitre, le rat semble entrevoir un paradis perdu où il y fait chaud, où nous pouvons être oisif et où nous nous laissons guider par nos sens. Nous pouvons voir un certain érotisme dans cette scène, certains éléments peuvent rappeler une femme qui serait au soleil. « Blanche, grasse » désignent aussi des critères de beauté féminine. Dans ce cas là, la morale de l’histoire peut être aussi de se méfier de la femme et de l’attirance qu’elle peut exercer qui fait perdre le contrôle et rend faible l’individu. Sa crédulité transforme la vision du monde dans lequel il évolue. Cette description de cette huitre constitue une seule phrase qui s’étend sur cinq lignes. Il y a un effet d’accumulation concernant l’huitre et son cadre de vie avec des enchâssements d’ajectifs et de verbes. L’imparfait est utilisé dès que le rat arrive dans ce lieu particulier. C’est le temps de la description, c’est comme s’il peignait un tableau de cette huitre. Néanmoins, la coquille n’est jamais évoquée, l’intérieur de l’huitre l’est seulement. Le danger que peut représenter la coquille n’est pas présent aux yeux du rat. Pour le lecteur, seul la précision de l’ouverture peut être un indice.

Il se trouve justement à une certaine distance de celle ci : « D’aussi loin ». Il peut avoir une vision globale de celle ci mais sa distance peut altérer cette vision, il n’a qu’un portrait d’ensemble et se laisse avoir par la beauté de cette huitre. Le rat était absent de la fable ces cinq derniers vers, il semblerait que le lecteur voit à travers les yeux du rat lorsque l’huitre est décrite. Au vers 26, la focalisation change, elle devient externe. Il y a un retour au présent : « voit », la description cesse et le récit reprend. Le rat est à nouveau cité et un lien est fait entre lui et l’huitre pour la première fois. Un zoom arrière est fait, un cadrage était fait sur l’huitre et à présent le rat est aussi englobé dans celui ci. C’est une confirmation que la phrase précédente correspondait bien à la vision du rat. L’huitre est à nouveau définit par son ouverture, le fait qu’elle « baille ».

...

Télécharger au format  txt (14.5 Kb)   pdf (66 Kb)   docx (15.7 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com