Le Gone Du Châaba

1) Azouz Begag

Azouz Begag est un fils d'immigrés algériens. Ses parents décident de venir s'établir en France avant même sa naissance, en 1949. Azouz nait huit ans plus tard, en 1957, à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. Toute la famille habite alors dans un bidonville jusqu'à leur emménagement dans une cité de Lyon, la Cité de la Duchère.

Très jeune, il se passionne pour la littérature et plus particulièrement pour les livres à caractère social. Malgré ses origines et le milieu défavorisé dans lequel il vit, Azouz Begag accède aux études supérieures et présente une thèse en Economie.

Aujourd'hui, Azouz Begag est chercheur au CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) et travaille en tant que spécialiste en socio-économie urbaine pour la Maison des Sciences Sociales de Lyon.

Venu à l'écriture par hasard, il écrit en 1986 son premier roman intitulé Le Gone du Chaâba, pour lequel il obtient en 1987plusieurs prix reconnus. Son œuvre sera ensuite adaptée au cinéma. Un autre prix de Littérature Enfantine lui est attribué pour son roman intitulé La force du berger, en 1992. Ses romans évoquent souvent les problèmes liés à l'immigration, la difficulté d'intégration des jeunes et s'inspire de son expérience personnelle. Azouz Begag a écrit ensuite d'autres romans pour la jeunesse mais aussi des romans et documentaires pour adultes comme « L’intégration » en 2003 (essai).

2) Contexte Historique / Economique/ Social

Après la Seconde Guerre Mondiale, la France manque de main d’œuvre pour reconstruire le pays et encourage l’immigration en provenance des anciennes colonies françaises, c’est-à-dire les pays du Maghreb et de l´Afrique centrale. Cette immigration devient forte car la situation est difficile la bas. En Algérie par exemple, la majeure partie de la population est au chômage. L’émigration vers la France représente pour ces populations une des seules chances de trouver du travail. La plupart des immigrés sont analphabètes. Ils se sont principalement installés dans des régions industrielles et font des travaux manuels. Ils vivent dans des foyers sans confort ou dans des bidonvilles.

Ces personnes ont fui la misère mais aussi la guerre d’Algérie (1954-1962). Cette guerre a opposé l'armée française à des insurgés nationalistes algériens regroupés dans l'ALN (Armée de libération nationale). La guerre est surtout due au refus des gouvernements français et des colons de remettre en cause les profondes inégalités civiles, politiques et économiques entre la population d'origine européenne (les colons ou « pieds noirs ») et la population arabo-berbère de religion musulmane. Elle s'est déroulée en Algérie (qui était alors un territoire français) mais aussi en France métropolitaine (avec de nombreux attentats terroristes, assassinats et massacres de manifestants).La guerre a fait entre 500 000 à 1 million de morts. Elle se finie, en 1962, avec l'indépendance de l'Algérie. En France, la guerre a provoqué la disparition de la Quatrième République et son remplacement par la Cinquième République.

Le roman illustre très bien cette immigration et le choc de culture bien que les parents d’Azouz habitent depuis quelque temps en France. Ils ne savent pas lire et parlent très mal français, ils ont besoins de leurs enfants pour leurs traduire les papiers officiels.

Ce roman se déroule aussi durant 30 glorieuses. On appelle les Trente Glorieuses la période historique, d'environ trente années, comprise entre la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) et le premier choc pétrolier de 1973 (qui a entraîné l'économie mondiale dans la crise). Pendant cette période, le monde développé (l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale, le Japon et l'Australie) a connu une très importante croissance économique, une amélioration constante de son niveau de vie et un changement de sa façon de vivre (la société de consommation).

Cette société de consommation représente la réussite des foyers, en achetant par exemples de nouveaux équipements (électroménager, voiture, etc). Dans le roman, elle est représentée par le déménagement de la famille d’Azouz dans un appartement avec télévision, électricité …

3) En quoi cette lecture permet-elle une réflexion sur le déterminisme social et sur le bonheur ?

Ce livre nous ouvre beaucoup les yeux sur la misère des peuples vivant dans les bidonvilles. Cependant, on peut voir que le bonheur n’est pas forcement matériel, car dans le bidonville, la famille d’Azouz est heureuse et bien entourée d’amis, de familles, tous liés par la culture. Puis après du déménagement, celle-ci est de plus en plus malheureuse car leurs proches ne sont plus à proximité. Ce malheur existe malgré la hausse du niveau de vie avec l’eau courante et l’électricité.

De plus, le déterminisme social n’est pas forcement présent dans tout le roman. On peut lire qu’Azouz arrive à être le 2ème de sa classe alors que tous ses camarades du bidonville sont les derniers. Puis il est une nouvelle fois réfuté lors du déménagement de la famille Begag dans un niveau de vie plus haut.

4) En quoi cette lecture apporte-t-elle des connaissances sur :

A) Le contexte historique/économique

On peut observer dans ce livre que les habitants du Chaâba sont touchés par les évènements historiques et économiques de cette période.

Par exemple, la famille d’Azouz a immigré en France à cause de la guerre d’Algérie et s’y est installé.

Les 30 glorieuses et la société de consommation touchent aussi les habitants du Chaâba. Nous pouvons le montrer grâce au déménagement des Bouchaoui puis celui de

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