Le Cageot

I. Un objet banal, simple et utilitaire.

Dans ce poème, Francis Ponge ne nie pas la simplicité de cet objet ; le cageot. En effet, il met en évidence à plusieurs reprises sa banalité et sa simplicité et ce dès les premiers vers du poème. Le poète précise que le cageot n'est qu'une « simple caissette à claire-voie » (V2) De plus, il ajoute qu'il est « agencé » simplement afin que l'on puisse le briser sans effort. (5-6) Il reconnaît enfin que cette modeste caissette à claire-voie luit « de l'éclat sans vanité du bois blanc ».

Ponge rappelle que cageot est un objet utile et fonctionnel en employant les termes « transport » (V3) et « usage » (V5), verbes « vouer » (V2) et « servir » (V6).

II. Un objet valorisé par l’écriture poétique

Le poème débute par une définition du mot « cageot ». Le poète s'attache d'abord à situer la place qu'occupe ce terme dans la langue française. Il définit ensuite ce mot comme pourrait le faire un dictionnaire : un cageot est «une simple caissette à claire-voie ». Il désigne enfin sa fonction qui est de transporter des denrées périssables. Dans ce paragraphe, il procède comme s'il voyait le cageot pour la première fois et invite ses lecteurs à le redécouvrir. Cependant, dans le second paragraphe, le poète insiste sur le caractère éphémère de l'existence du cageot. Il précise d'abord que cet objet, conçu pour être « brisé sans effort », « ne sert pas 2 fois ». Il en conclut ensuite que la vie du cageot est plus brève que celle des denrées qu'il enferme. Enfin, dans la dernière partie du poème, Ponge change à nouveau de perspective et situe l'objet dans l'espace de la ville : le cageot est présent « à tous les coins de rues qui aboutissent aux Halles ». Faisant allusion à la façon dont ce dernier est mis au rebut (il est « à la voirie jeté sans retour »), le poète en revient au destin du malheureux cageot.

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