La vocation de la poésie est-elle d'évoquer le rêve ou la réalité ?

La vocation de la poésie est-elle d'évoquer le rêve ou la réalité ?

Les vers « Le soleil moribond s'endormir sous une arche, Et comme un long linceul traînant à l'orient » de Recueillement de Baudelaire, sont des vers qui décrivent le rêve du poète. Ces images d'une grande sérénité, d'une douceur apaisante sont provoquées par la drogue. En effet, sous l'influence de l'opium celui-ci se met à rêver et évoque son songe dans ses vers. Dans ce poème, Baudelaire rêve de son enfance, et surtout de sa mère. Mais ce n'est pas simplement un rêve, ce poème évoque aussi la réalité. Baudelaire souffre d'un complexe d’œdipe qui lui cause un attachement profond et anormal envers sa mère, et c'est ce qui entraîne sa rêverie, car dans Recueillement, l'artiste fantasme sur sa mère. Donc le rapport entre la poésie et la rêverie est ici la mère de Baudelaire. Mais la poésie peut aussi avoir une autre vocation que d'évoquer le rêve ou la réalité. Elle peut aussi exprimer la réalité intérieur de l'artiste. Nous répondrons donc à la question en trois parties. D'abord, nous démontrerons que la poésie évoque  le rêve, avec son genre lyrique. Puis dans une deuxième partie nous montrerons que la poésie évoque également la réalité. Enfin, nous conclurons que la poésie évoque la réalité intérieur des êtres humains.

La poésie évoque le rêve, car c'est un genre lyrique, c'est-à-dire un genre qui accueil les pensées intimes, elle traite des sentiments du poète. La grammaire du rêve ressemble à la grammaire de la poésie. Les rêves sont faits de déformations, de déplacements, de juxtaposition et la poésie fait de même avec les métaphores, les comparaisons, les métonymies et les ruptures de syntaxes. Par exemple, dans le poème « Le serpent qui danse » de Baudelaire, on trouve une métaphore : « Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleues et bruns ». Cette métaphore associe les cheveux à une mer pour leur parfums, leurs mouvements et leur teinte.

La poésie évoque le rêve de différentes façons :  les vrais rêves nocturnes comme dans « Recueillement » ou, sous l'influence de l'opium, Baudelaire imite la grammaire du rêve, les fantasmes comme « A une mendiante rousse », les scénarios imaginaires comme les scénarios sadiques, masochistes de Baudelaire les légendes et les mythes comme Aragon avec le mythe de la chevalerie dans « Les deux cavaliers » ou avec Hugo et l’âme de sa fille.

Les fantasmes de Baudelaire sont presque toujours sadiques, masochistes comme dans « A une mendiante rousse », ou il fait rêver la jeune fille de richesse, avant un brutal retour à la réalité ou alors dans « Une charogne », quand Baudelaire rappelle le mauvais souvenir d'une charogne à son amante, avant de comparer celle-ci avec la bête.  

Les mythes et les légendes entretiennent 1 rapport avec le reve, c'est l'irrationalité . En effet, ils évoquent régulièrement l'existence de monstres, de dragons, de sorcières, qui relèvent de l’irrationnel, donc du reve. On remarque cette irrationnalité dans les romans de chevalerie d'Aragon, qui sont pleins de magie, comme le poème « Les deux chevaliers ». Le mythe d'oedipe, d'ou vient le complexe d'oedipe, dont souffre Baudelaire, est un mythe pleins de magie ( on y trouve des animaux comme le Sphinx).

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