La sémiotique

INTRODUCTION

La sémiotique se veut une science générale d’étude du signe. En ce sens elle s’attache à lire le signe dans ces différentes formes et en quelques lieux où il se trouve. Les signes s’organisent en système sémiologique. Comme tout système, ces différents systèmes ont un mode de fonctionnement qui leur est propre.

Les scarifications ont une importance culturelle de premier ordre chez les peuples Mossis. Les mossis sont un peuple d’Afrique de l’ouest. Ils occupent une grande partie du Burkina Faso, où ils représentent l’ethnie majoritaire. Parlant le « mooré » leur économie traditionnelle repose sur l’agriculture et l’élevage.

Nous verrons dans ce présent travail la scarification culturelle chez les Mossis et montrerons qu’il s’agit effectivement d’un système sémiologique.

I- caractéristique de la scarification culturelle comme système sémiologique

Le système sémiologique des scarifications chez les mossis répond à deux conditions qui sont des conditions externes et des conditions internes.

A/ les conditions externes du système

Les conditions externes sont relatives au mode opératoire, c'est-à-dire la manière dont le système agit. Les conditions externes sont aussi relatifs au domaine de validité, c’est dire l’espace où le système agit et où il doit être obéit.

1- Son mode opératoire

La scarification chez les mossis est une œuvre d’art, elle se caractérise par des incisions faites dans la peau. Il y a selon les régions plusieurs types d’instruments que l’on utilise pour procéder aux scarifications. Chez les mossis de Manga, l’instrument le plus usité est le Pongo, qui est une espèce de couteau en forme triangulaire muni d’un manche.

Ce sont les forgerons ou Sããba qui fabriquent cet instrument. Les forgerons sont les maîtres du fer et disposent d’une certaine puissance L’acte de scarifier est public et fait du scarifieur une personne habilitée en raison de ses connaissances techniques mais aussi symboliques.

Ceux qui pratiquaient les scarifications étaient des hommes d’expérience, il fallait aussi un apprentissage au bout duquel on pouvait être apte à les pratiquer. Il fallait du courage et de l’adresse (du doigté) pour ne pas rater sa tâche.

Avant de pratiquer les scarifications, les parents du candidat apportaient un plat de mil traditionnel en terre neuve, du sorgho blanc, du sorgho rouge pour la cérémonie.

Après l’épreuve de scarification, on mettait le médicament dans le plat à terre afin de soigner le candidat qui était soit un enfant ou adolescent. Le médicament était composé de beurre de karité, du bûndu feuilles d’un arbuste qui sert à préparer la sauce. La composition du médicament était à base de cendres (de la fumée noire) qui servait à cicatriser la plaie. Généralement au bout d’une ou deux semaines au plus tard, la plaie était guérie.

2- domaine de validité

Le domaine de validité de ce système sémiologique épouse l’aire culturelle des mossis. Mais, en réalité ce domaine de validité va plus loin. Cela du fait du nombre important que constitue les membres de l’ethnie mossie. En effet, les mossis sont estimés à près de cinq millions de personnes. En grand nombre ils quittent leur territoire surpeuplé pour s’installer dans les pays limitrophes tel la Côte d’Ivoire. Ainsi, ce système sémiologique agit au délà des frontières naturelles des mossis. Car, il faut dire que les mossis sont très respectueux des traditions et de leur monarque qui est de droit divin.

B/ les conditions internes du système

Les conditions internes du système traitent de la nature de ses signes et son type de fonctionnement.

1- nature de ses signes

Les scarifications sont d’abord des œuvres d’art. Elles répondent à une idée du Beau que se font les mossis. Il ya aussi une dimension magico-spirituelle qui apparait à travers les dessins. Ainsi, les scarifications sont une répétition d’un rite qui tire son origine des temps immémoriaux.

2-type de fonctionnement

Les cicatrices permettaient une classification sociale divisant la société en nobles, princes ou esclaves selon le type de scarifications que l’on porte.

a- Le Marende : ce sont des cicatrices de la beauté, de l’élégance qui consistent

...