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La souffrance de l'amour en vers

Fiche de lecture : La souffrance de l'amour en vers. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  499 Mots (2 Pages)  •  644 Vues

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La dame n'est nommée qu'une fois, au premier vers, mais elle est mise en relief par le démonstratif « ces » et par un attribut essentiel de la beauté féminine : la chevelure. Cette description rend présente la femme aimée absente. Son portrait est dressé grâce à des synecdoques : il n'évoque pas la dame dans sa totalité mais seulement les parties de son corps qui ont provoqué le mal d'aimer. Celles-ci sont idéalisées grâce à des hyperboles : « cheveux d'or » v.1, « yeux » v.4 « telle main » v.13. Le superlatif « d'or » et l'intensif « telle » traduisent son admiration, comme le fait que les quatrains sont entièrement en rimes féminines.

On voit qu'il s'agit d'un amour courtois car celle à qui est destiné le sonnet est rejetée en fin de vers par une apostrophe qui instaure une distance respectueuse entre la dame et son soupirant. Celui-ci se présente comme une victime agissante, consentante : « me », « ma », « je ». Le coup de foudre qu'il a ressenti est rapporté au passé simple (vers 2), alors que tout le poème est au présent du discours : il s'agit d'une analepse, qui insiste sur la chronologie des événements. Le désordre amoureux est également transcrit dans la disposition des rimes : si les quatrains sont disposés en rimes embrassées, les tercets suivent un schéma inhabituel (CDE) qui montre le désarroi du poète. Les décasyllabes irréguliers (v.1, 5, 7 et 10) évoquent la même impression.

La souffrance amoureuse est décrite par des images traditionnelles : celles de la brûlure et de l'emprisonnement. Les termes renvoyant au feu sont donc nombreux : « or » v.1, « flamme autour du cœur éprise » v.3, « âpre et vive la flamme » v.5, « brûle » v.8, « éteindre » v.9, « ardeur » v.10, « liqueur » v.11 et « froideur » v.14 (éléments liquides pour éteindre le feu). Il s'agit de la métaphore pétrarquiste de la passion par excellence, la couleur des cheveux préfigurant l'embrasement du cœur. On relève aussi des termes évoquant l'emprisonnement : « liens » v.1, « ma liberté surprise » v.2, « forts sont les nœuds » v.5, « m'étreint v.8, « briser » v.9, « ce dur lien » v.10, « fer » v.11 (métonymie : l'épée pour couper les liens), « glaive tranchant » v.14. Les cheveux encore une fois, par leur beauté et leur longueur, tiennent prisonnier l'amant, fasciné. La blessure amoureuse est développée dans une métaphore filée elle aussi convenue : « le trait qui me transperce » v.4, « le coup de main à tirer bien apprise » v.6, « entame » v.8, « guérir » v.9, « plaie » v.10, « médecine » v.11 et « racine » v.14. Cette blessure est due à la profondeur du regard, qui perce l'âme du poète. Ce système d'antithèses montre que le poète souffre avec plaisir et refuse de soigner son mal.

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