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La pièce de Musset n’est-elle qu’un « spectacle dangereux » destiné seulement à être lu, ou peut-elle renouveler la scène théâtrale ?

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Par   •  4 Février 2023  •  Dissertation  •  509 Mots (3 Pages)  •  217 Vues

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        La pièce de Lorenzaccio s’ouvre sur une remarque du duc révélatrice de sa débauche : « Qu’elle se fasse attendre encore un quart d’heure, et je m’en vais. » En effet dans la première scène, Lorenzo a payé une mère pour qu’elle vende la vertu de sa fille au duc Alexandre de Médicis. Cette débauche du duc Alexandre est présente tout au long de la pièce, et devient une image de la ville de Florence elle-même, ville au gouvernement despotique. Or, la représentation de la débauche pose un problème que soulève en 1864 le comité de censure dans la note qu’il envoie au directeur du théâtre de l'Odéon, à Paris : « Nous ne croyons pas que cette œuvre rentre dans les conditions du théâtre. Les débauches et les cruautés du jeune duc Alexandre de Médicis nous paraissent un spectacle dangereux à présenter au public. » Les « conditions du théâtre » peuvent faire référence à plusieurs choses : à la représentation concrète, sur scène, de la pièce, et aux nombreux décors qui changent sans cesse et demandent un véritable travail de la part du metteur en scène, mais aussi au caractère moral de la représentation : peut-on représenter la violence sur scène après un siècle de règles et de bienséance classiques ? Le personnage d’Alexandre de Médicis dans la pièce de Musset semble incarner la débauche et la cruauté ; mais l’on peut aussi noter la débauche et le vice du personnage de Lorenzo, ou de Julien Salviati. Tout semble tourner autour de la luxure et de la corruption. Cela repésenterait un « danger » de voir une telle violence sur scène pour le spectateur, qui pourrait être effrayé, voire même perverti ; ce qui irait a priori à l’encontre du célèbre précepte du théâtre, « plaire et instruire ». Cependant, c’est justement la représentation de la violence et de la débauche qui peut représenter un défi pour le metteur en scène, et une diversité dans le répertoire culturel français. De plus, la débauche et la cruauté représentés par Musset peuvent être vus comme un miroir de la société de l’auteur, voire un sujet politique universel qui se répète dans l’Histoire. L’intérêt resterait alors de montrer de manière directe au spectateur les vices de la société dans laquelle il vit, mais la censure s’empresse, dans le contexte brûlant du XIXe siècle, de ne pas révéler ce miroir au public.

        Dès lors, la pièce de Musset n’est-elle qu’un « spectacle dangereux » destiné seulement à être lu, ou peut-elle renouveler la scène théâtrale ?

        Nous verrons d’abord que si Lorenzaccio est une pièce qui ne rentre pas dans les conditions habituelles du théâtre, à travers la représentation de la débauche et de la cruauté, mais aussi les conditions concrètes de la mise en scène, elle permet aussi de représenter un idéal moral et d’instruire le public pour se démarquer du théâtre classique et ainsi renouveler la scène théâtrale en montrant la diversité du drame romantique.

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