La maison yamazaki

Jeune fille dans le Japon des années 20, il fallait avoir un sacré culot pour quitter ses parents et partir travailler à Tokyo. C'est ce destin peu banal que nous raconte Laurence Caillet dans un ouvrage formidable, La maison Yamazaki. En 1970, Laurence Caillet accompagne son mari au Japon, où le couple est accueilli par la famille Yamazaki. Laurence et la maîtresse de maison, Ikue, se lient d'amitié, et ne cesseront de se voir pendant les six années que dure le séjour de la jeune Française, qui a appris la langue en quelques mois. Ikue Yamazaki, directrice d'une entreprise de beauté, raconte sa vie à Laurence, une épopée qui couvre plus de deux cents heures d'enregistrement.

Par la suite, Laurence Caillet, devenue chargée de recherche au CNRS, va approfondir ses investigations pour aboutir à cet ouvrage qui entremêle destin personnel et destinée historique. Chaque chapitre s'ouvre sur quelques pages rappelant le contexte de l'époque, puis se poursuit avec le récit d'Ikue écrit à la première personne. Née dans une famille aisée, à Asaka, elle convainc ses parents (avec l'aide des dieux) de la laisser partir à Tokyo. Elle entre dans la célèbre maison de coiffure Yamazaki. Comme le veut la tradition, elle vit chez ses patrons et passe plus de temps à faire le ménage que des frisettes. Devant tant d'assiduité, les patrons cèdent: elle peut enfin apprendre le métier et les Yamazaki lui proposent d'épouser leur fils.

Femme de carrière avant l'heure, jonglant avec les enfants, la maison et le travail, elle fait fructifier l'entreprise en ouvrant d'autres salons, en inventant des produits. Aujourd'hui, elle est devenue une femme riche. Si elle apprécie le confort de la vie moderne, comme descendre à l'Hôtel Intercontinental de Paris, elle garde en revanche le sens des traditions et surtout ne manque jamais de consulter les dieux pour une décision importante, comme le titre de ce livre par exemple. Les dieux ont choisi La maison Yamazaki... Et aucun éditeur n'a eu son mot à dire!

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