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La guerre de Troie n'aura pas lieu

Dissertation : La guerre de Troie n'aura pas lieu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 638 Mots (7 Pages)  •  1 310 Vues

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Suite à l’enfer vécu au cours de la Première Guerre mondiale, la population craint qu’un jour, un nouveau conflit planétaire entraîne les belligérants à reprendre le combat de plus belle. En effet, la période de l’entre-deux guerres est caractérisée par une paix relative qui est transcendée par les craintes croissantes des gens quant à la possibilité de l’éclatement d’un second conflit majeur. Cette vague d’appréhensions verra naître une multitude d’œuvres ayant comme sujet central la crainte de la guerre. C’est en ce sens que Jean Giraudoux conçoit son œuvre La guerre de Troie n’aura pas lieu, dans laquelle il est possible de constater une vision pessimiste des choses. Cette vision pessimiste s’observe entre autres par le fait que les personnages sont persuadés que la guerre est inéluctable et par les inquiétudes de ces derniers quant à l’avenir de Troie.

Tout d’abord, il est possible d’affirmer que cette pièce est une œuvre pessimiste puisque les personnages sont persuadés que peu importe ce qu’ils font, la guerre est inéluctable. En effet, on constate d’abord le caractère défaitiste de Cassandre qui s’observe dans la citation suivante :

        Andromaque :   Cet envoyé des Grecs a raison. On va bien le recevoir.      

                                     On va bien lui envelopper sa petite Hélène, et on la lui

                                     rendra.

        Cassandre :        On va le recevoir grossièrement. On ne lui rendra pas

                                     Hélène. Et la guerre de Troie aura lieu. (page 9)

 Dans ce passage, on observe l’absence d’espoir chez Cassandre quant à la possibilité d’éviter la guerre. Celle-ci pense que la cause est perdue d’avance et que la guerre de Troie aura lieu, la caractérisant ainsi comme inéluctable. D’ailleurs, Cassandre réfute l’ensemble des idées avancées par Andromaque en les tournant en un sens négatif. Ceci met de l’emphase sur son caractère défaitiste. Un autre exemple du fait que les personnages pensent que la guerre est inéluctable est les propos craintifs d’Ulysse concernant la guerre durant son dialogue avec Hector :

                Hector :            Et vous voulez la guerre?

                Ulysse :             Je ne la veux pas. Mais je suis moins sûr de ses intentions à elle.

                                           (page 169)

Dans cette citation, on note l’incertitude d’Ulysse quant aux intentions de la guerre, lui dénonçant son côté incontrôlable. Au travers des doutes d’Ulysse, on comprend qu’il est convaincu que le combat est inéluctable. De plus, la personnification qu’il fait de la guerre en disant : « Mais je suis moins sûr de ses intentions à elle. » (page 169) met en évidence le côté incontrôlable de celle-ci. De plus, une autre illustration de l’inéluctabilité apparente de la guerre s’observe dans une déclaration d’Ulysse qui laisse sous-entendre que les hommes sont coincés par le destin et qu’au bout du compte, l’affrontement est inévitable. Effectivement, on constate cela lorsqu’il affirme : « Mais l’univers le sait, nous allons nous battre. » (page 171) Dans cette déclaration, on souligne le côté catastrophiste d’Ulysse qui est persuadé que la guerre est décidée d’avance par l’univers. Ainsi, le Grec est certain que l’affrontement aura lieu et que peu importe ses actions, le combat est inéluctable puisqu’il est décidé par l’univers. Encore une fois, la personnification est utilisée dans le discours du diplomate grec : « Mais l’univers le sait […] ». L’univers est personnifié afin de traduire le caractère intraitable de la guerre et afin de démontrer que tout le monde sait que celle-ci va se produire. Enfin, en raison du caractère défaitiste de Cassandre quant à l’éventualité d’une guerre, des propos craintifs d’Ulysse qui dénonce le côté incontrôlable de la guerre et qui affirme que le combat est inévitable puisqu’il est décidé par l’univers, il est possible d’affirmer que les personnages sont persuadés que la guerre est inéluctable, signe que cette œuvre est une pièce pessimiste.

Ensuite, puisque Giraudoux fait le portrait de personnages inquiets quant à l’avenir de la cité de Troie, il est juste de caractériser cette œuvre comme pessimiste. Effectivement, lorsqu’Andromaque annonce à Hector qu’elle porte son enfant, elle est apeurée. De fait, Andromaque pense que son fils sera comme Hector et qu’il aimera la guerre lui aussi : « […] C’est parce qu’il est de toi, c’est parce qu’il est de toi que j’ai peur. Tu ne peux t’imaginer combien il te ressemble. […] Si tu aimes la guerre, il l’aimera… » (page 19-20) Dans ce passage, on remarque les craintes d’Andromaque par rapport à son futur fils, pensant qu’il partagera la même passion que son père pour la guerre. Ainsi, la mère est tourmentée par le caractère et les passions de son futur enfant, ce qui met en lumière ses inquiétudes quant à l’avenir. D’ailleurs, la répétition de l’énoncé « c’est parce qu’il est de toi » renforce l’idée qu’Andromaque est craintive par rapport à son fils, pour l’unique raison qu’Hector en est le père. Un autre exemple des inquiétudes des personnages quant à l’avenir est observable dans l’attitude alarmiste d’Hélène au moment où celle-ci argumente avec Hector. De fait, Hector tente de convaincre Hélène de quitter Troie afin d’assurer la paix à l’intérieur de la cité. Néanmoins, après avoir relativement acquiescé, la principale intéressée déclare : « […] Vous avez découvert que je suis faible. Vous en êtes tout joyeux. […] Mais n’allez pourtant pas croire, parce que vous avez convaincu la plus faible des femmes, que vous avez convaincu l’avenir. Ce n’est pas en manœuvrant des enfants qu’on détermine le destin… » (page 70) Au travers de cette citation transparaît la méfiance d’Hélène par rapport à l’avenir, faisant ainsi comprendre à Hector que peu importe sa décision, l’avenir est destiné à être sombre. Dans cette réponse à Hector, Hélène met en valeur ses inquiétudes quant à l’avenir. La métaphore « ce n’est pas en manœuvrant des enfants qu’on détermine l’avenir » enrichit l’idée d’Hélène que sa décision de partir ou de rester n’aura aucun impact sur l’avenir, qui est déjà destiné à être dramatique. De plus, la désespérance d’Andromaque quant aux caractères effroyables des hommes est une autre illustration du fait que les personnages sont inquiets par rapport à l’avenir. Cette dernière est anéantie après avoir écouté le débat entre Ulysse et Hector :

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