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La comédie classique en France, Roger Guichemerre

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Par   •  30 Mai 2015  •  Étude de cas  •  3 832 Mots (16 Pages)  •  518 Vues

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La comédie classique en France, Roger Guichemerre

Introduction

Difficile de délimiter exactement la comédie classique, pièces et époques variées. Pourtant, demeurent des

constantes : les sujets (intrigue d’amour contrarié qui se termine heureusement), les personnages (de rang

médiocre ou simples nobles, pas de rois etc.), l’intrigue (avec un nœud), le style (médiocre, pas emphatique). Le

rire n’est pas indispensable, plutôt l’émotion, mais le comique est l’attrait principal.

Le but est de peindre le réel, d’instruire le spectateur. Mais écarts avec la vraisemblance fréquents et prétentions

morales sont bien souvent des précautions prudentes.

Bref, une tradition héritée de la comédie latine se transmet au-delà des différences. Le genre s’essouffle au

XIXème siècle et ne donne lieu qu’à des vaudevilles de moindre valeur.

I. La comédie humaniste

Les humanistes au milieu du XVIème veulent remplacer les genres dramatiques médiévaux par la tradition

ancienne.

Au moyen âge, les mystères (avec souvent des scènes réalistes et comiques), les miracles (édifiants et religieux),

la moralité (édifiante et satirique), monologue comique (sermon joyeux plein de verve), la sotie (satire et

fantaisie bouffonne), la farce surtout. Ces genres déclinent au XVIème s. souvent condamnés pour leur

grossièreté.

Les Humanistes méprisent ces vieux genres, Du Bellay préconise le retour à la tragédie ou à la comédie antiques.

Les auteurs sont alors Jodelle, jacques Grévin, Jean de La Taille mettent ces théories en pratique et écrivent pour

retrouver la pureté antique.

Pourtant, la comédie humaniste reprend parfois des éléments de la farce, des personnages, des plaisanteries etc.

Elle s’inspire surtout des Latins et s’appuie sur L’Art poétique d’Horace (5 actes, unité de temps, convenance des

mœurs avec l’âge, le sexe, la condition, instruire et plaire). Modèles anciens : Térence très lu, Plaute un peu

moins goûté. Ils fournissent les modèles des intrigues.

Cette influence est complétée par celle de la commedia erudita italienne. Même genre d’intrigues, mêmes

personnages + le pédant et l’entremetteuse. Théâtre dynamique et enjoué, parfois immoral.

Œuvres humanistes intéressantes :

- Eugène d’Etienne Jodelle (1552). Compromis entre la farce fr. et la comédie à l’italienne. L’action ne

progresse pas, mais les dialogues sont souvent alertes et savoureux. Vers octosyllabes.

- La Trésorière (1559) et Les Esbahis (1561) de Jacques Grévin proche de la comédie à l’italienne. Vers

octosyllabes.

- Les Corrivaux (1562) de Jean de La Taille en prose. Action unifiée, caractères bien dessinés, situations

comiques et parfois émouvantes.

- La Reconnue (1564) de Rémi Belleau de bonne qualité.

- Le Brave (1567) de Baïf, tiré d’une traduction de Plaute (Le Soldat fanfaron). Adaptation fidèle qui vaut

une œuvre originale.

- Traductions de l’italien par Pierre Larivey (entre 1579 et 1611) et adaptations, notamment Les Esprits

(1579). Le reste de sa production n’est pas terrible.

- Les Néapolitaines (1584) de François d’Ambroise. Pas mal.

- Les Contents (1586) d’Odet de Turnèbe. Le chef-d’œuvre de la comédie renaissante. Intrigue complexe

mais action alerte et bien menée, caractères bien dessinés, nombreuses situations comiques, langue

savoureuse, dialogue vif, comédie de mœurs d’un quartier de Paris.

Bilan du siècle : petit nombre de comédie en français mais beaucoup d’auteurs n’ont pas publié leurs pièces.

Elles sont jouées dans les collèges par des écoliers, devant des grands personnages ou à la ville pour les fêtes.

Inspiré par le modèle italien. Situations piquantes, personnages caricaturaux, langage alerte.

Grâce à l’influence des théoriciens et des modèles latins et italiens, la comédie moderne naît vraiment dans la

seconde moitié du XVIème siècle.

II. Le réveil des années 30 et l’épanouissement de la comédie d’intrigue (1630-

1660)

2

30 premières années du XVIIème siècle : crise relative de la comédie. Les guerres de religion provoquent une

tendance du public vers les spectacles sanglants tragiques ou la fuite dans le rêve des pastorales ou le

romanesque des tragi-comédies.

Le grand auteur de cette période, Alexandre Hardy a composé 12 tragédies, 15 tragi-comédies, 5 pastorales et

aucune comédie.

La farce conserve la faveur populaire (l’hôtel de Bourgogne), les tréteaux parisiens, les troupes de commedia

dell’arte. Quelques rares (3) comédies ont subsisté.

Mais renaissance de la comédie à partir de 29-30 : jeunes auteurs, Rotrou, P. Corneille, P. Du Ryer, J. Mairet,

Claveret, développement de la vie mondaine plus décente, rôle primordial de l’acteur Mondory

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