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La Tragédie Et La Comédie Au XVIIe Siècle : Le Classicisme

Dissertation : La Tragédie Et La Comédie Au XVIIe Siècle : Le Classicisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2015  •  3 197 Mots (13 Pages)  •  1 134 Vues

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Devoir oral français CNED

Devoir 5

1 La règle des trois unités

Édictées au nom de la vraisemblance, les unités de lieu et de temps visaient à réduire au maximum l’écart entre le lieu et le temps de l’action dramatique et le cadre et la durée de l’action représentée sur scène.

L’unité de temps fut fixée à vingt-quatre heures, ce qui souleva maintes contestations (certains faisant justement valoir que le déroulement de l’intrigue, avec ses multiples péripéties, en une journée unique était peu crédible). Conçue initialement comme une unité géographique – une seule ville ou deux villes voisines –, l’unité de lieu s’imposa très vite comme une unité de décor. On opta alors pour des lieux propices aux rencontres : une place ou un intérieur bourgeois dans la comédie,l’antichambre d’un palais dans la tragédie. Les événements survenus ailleurs devaient alors être relatés. L’unité

d’action devait, quant à elle,permettre au spectateur de concentrer son attention sur le point essentiel

de la tragédie ou « noeud » de la pièce. Cette règle n’interdisait pas les actions secondaires – les théoriciens divergeaient sur ce point – mais impliquait que celles-ci fussent subordonnées à l’intrigue principale.

Une autre règle existe qui est celle de l’unité de ton : cette règle interdit qu’on mêle les registres comique et tragique dans une même pièce.

Le respect de la règle dans L'école des femmes

Le vers 1634 permet à lui seul de mesurer la durée du temps dramatique. À la scène 6 de l’acte V, Horace, confiant à Arnolphe son « malheur », déclare en effet : « Cet Enrique, dont hier je m’informais à vous ». Il s’est donc écoulé une journée depuis la première rencontre des deux hommes à l’acte I, scène 4. En outre, la révélation de la scène 6 suit de peu le récit d’Horace à la scène 1 de ce même acte V, où deux indications situent la rencontre de très bon matin (v. 1362 et 1370). Même si on ignore exactement le moment de la journée auquel commence la pièce, il appert que l’unité de temps est respectée. Selon toute vraisemblance, l’action se déroule en vingt-quatre heures, d’unmatin à un autre. La didascalie initiale fournit une indication sur le lieu dramatique : « la scène est sur une place de ville ». Le relevé des personnages présents dans chaque scène et des actions qui s’y jouent permet de conclure que le lieu ne change pas ; seul le décor peut varier selon des choix de mise en scène. L’action se déroule en effet sur une place de ville,et plus précisément devant la maison où est séquestrée Agnès. Plusvraisemblablement, les scènes où celle-ci figure devraient se dérouler à l’intérieur des murs de la demeure, ainsi que celles avec les domestiques.La scène 2 de l’acte I devrait permettre de voir l’intérieur et l’extérieur de la maison puisque Alain et Georgette, dedans, ne se décident pas à ouvrir à Arnolphe qui frappe à la porte. Molière a donc

observé l’unité de lieu, mais dans les choix de mise en scène, l’unité de décor semble difficile à assurer. Notons, en outre, que le choix d’une place est à la fois conforme à l’usage et utilisé de façon stratégique par Molière : c’est ce qui explique l’ignorance d’Horace quant à l’identité entre Arnolphe et M. de la Souche.

L’unité d’action est assurée par l’omniprésence scénique d’Arnolphe, absent dans une seule et courte scène (Acte II, scène 3). Le projet du barbon d’épouser Agnès est énoncé au tout début de la scène 1 et trouve sa résolution dans la dernière scène de la pièce. L’intrigue amoureuse menée par Horace – que l’on peut considérer comme une action secondaire – est, en outre, parfaitement rattachée à l’action

principale par le jeu des récits d’Horace à Arnolphe et trouve, en même temps qu’elle, son dénouement.

2 / Procédé caractéristique de la comédie:le quiproquo

Leur relation est établie est sur un quiproquo puisqu’Horace ignore qu’Arnolphe est Monsieur de la Souche. Le croyant son ami,le jeune homme en fait son confident : « J’ai d’amour en ces lieux eu certaine aventure ; / Et l’amitié m’oblige à vous en faire part » (v. 305). Molière exploite ce quiproquo – autrement dit les scènes de confidence – pour introduire des récits, exécutés par Horace devant Arnolphe, des scènes galantes qui se sont déroulées hors scène entre Agnès et Horace. Cela lui permet tout à la fois d’éviter la représentation de scènes particulièrement farcesques (en particulier, la pluie de coups qui s’abat sur Horace), de créer des rebondissements dans l’action puisque, à chaque fois, Arnolphe voit ses plans déjoués, de donner une

peinture de la jalousie en paroles et en actes, car, au portrait qu’Horace trace du jaloux, s’ajoutent sur scène les propres réactions d’Arnolphe. Enfin et surtout, ce quiproquo permet de prouver à tout un chacun combien la jalousie est ridicule etproche de la folie. Par ces récits, le spectateur se trouve en quelque sorte « purifié » de ce vice

le quiproquo qui amène Horace à faire à son adversaire le récit de son triomphe alors que le premier l’ignore (comique de situation) ;E le rôle de confident qu’Arnolphe s’est donné avec Horace et qui

l’oblige à rire d’un récit qui le ridiculise et face auquel il ne peut rien répondre (comique de situation) ;

Le choix du lieu rend également vraisemblable l’action, et plus particulièrement le quiproquo d’Horace. Si l’action se déroule devantla maison où est séquestrée Agnès, cette demeure n’est pas celle

où réside Arnolphe. Horace n’a donc aucune raison de soupçonner qu’elle lui appartient et qu’il est, par conséquent, le geôlier de sa bien aimée. À cela s’ajoute le récent changement de nom d’Arnolphe,

suffisamment neuf pour que son ami Chrysalde ne parvienne pas às’y faire ; il est donc parfaitement normal qu’Horace, qui n’a pas vu Arnolphe depuis longtemps, ignore la modification de son état civil.La méprise est d’autant plus fondée que « La Souche » est le nom de la maison dans laquelle est enfermée Agnès (v. 173).

3 / La farce

L’oeuvre comporte peu de passages de farce. Ce qui aurait pu donner lieu à des scènes de farce, comme le fait qu’Alain et Georgette se disputent quand ils croient qu’Horace

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