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La Traduction Du Coréen En Français Et Ses Difficultés

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Par   •  29 Avril 2014  •  703 Mots (3 Pages)  •  740 Vues

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Antoine Berman, dans son œuvre La traduction et la lettre ou l’auberge du lointain, nous fait part de sa critique des théories traditionnelles de la traduction en Occident qui regardent l’acte de traduire comme une reproduction esthétisante du sens, notamment en le dissociant de sa lettre, c’est-à-dire faire sonner le texte comme s’il ne s’agissait pas d’une traduction.

« L'être de la lettre Traduire, dit-on, c'est détruire la lettre au profit du sens. Il existe une autre voie qui détruit en sauvant. »

Berman oppose à la traduction ethnocentriste le travail éthique de la traduction. La lettre est en effet le lieu matériel du texte, le corps choisi par l’auteur, et déposséder le signifié de son signifiant serait une infidélité. La clarification, le fait de braver le jeu des signifiants, les rythmes, les combinaisons de sons, les systématismes sont autant de manière d’accorder le texte aux normes du lieu d’arrivée. Il n’est alors pas question de « repousser ou de chercher à dominer » le corps étranger mais de l’accueillir comme le signifie l’expression  « auberge du lointain ». Il s’agit pour le traducteur de restituer le mot et pas seulement son sens, de se recentrer sur le signifiant. En voulant privilégier le public au mépris du texte, on en vient à les trahir tous les deux : le texte traduit est ainsi étranger à l’œuvre originale et le lecteur n’a plus l’occasion de le connaître.

Bien sûr, il n’est pas possible de toujours s’affranchir du modèle ethnocentriste mais il est question de trouver un équilibre.

Les difficultés sont aussi bien d’ordre linguistique que culturel. Les terminaisons verbales, l’absence de marque de genre, l’omission du sujet, les répétitions très fréquentes, les onomatopées ou bien le vocabulaire et les expressions propres à la culture coréenne sont autant de caractéristiques à prendre en compte que de difficultés.

Le coréen passe régulièrement sous silence des informations évidentes telles que le sujet ou bien le genre. Cela peut également faire partie du jeu de l’auteur. La difficulté consiste à retranscrire cette ambiguïté dans une langue où le sujet est indispensable et où le genre est indiqué grammaticalement.

Il est assez fréquent en coréen de mélanger les terminaisons verbales. Celles-ci sont très suggestives et nous éclairent sur les différents modes de narration, point de vue ou bien registres de langues (et donc  la position sociale du locuteur par rapport à son interlocuteur) dont la nuance est souvent difficile à retranscrire dans la langue d’accueil.

La narration, le discours ou bien des apartés peuvent donc ainsi se succéder sans qu’il ne s’agisse d’un exercice de style. La méthode est assez ordinaire et le coréen permet l’introduction du style direct dans la narration.

Le passage de la terminaison –다 à -ㅂ니다indiquera au lecteur le passage de la narration au discours. Si l’on suit cet exemple, il peut être ainsi complexe lors du passage au français de distinguer la narration neutre de l’adresse au lecteur d’autant plus que le texte original fera souvent l’économie de pronom. Pour mettre en évidence ce changement, le traducteur pourra par exemple nommer, interpeller le lecteur avec l’ajout d’un pronom. De même, le style direct

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