La Statue Mysterieuse

Cela faisait plus de deux heures que mes parents étaient sortis. J’étais seul à la maison, à m’ennuyer, alors je décidai de feuilleter un album de photos pour me rappeler quelques bons souvenirs d’enfance. Dès que je saisis cet album, les volets commencèrent à claquer, le vent soufflait, la grêle tombait. Je le pris entre mes mains ; il était entièrement recouvert de poussière. La première photo était celle de mon voyage à Paris deux ans avant. Je m’étais photographié près de la statue “La Venus de Milo”. Soudain, je sentis un frôlement qui me chatouillait le visage. J’ignorais cette sensation car la fenêtre était entrouverte ; peut-être était-ce un courant d’air ? Devant moi, la statue me fixait des yeux. Lorsqu’elle cligna de l’œil, je commençai à m’inquiéter. Comment est-ce qu’une statue pourrait faire des mouvements humains ? Je me posais des questions, quand soudain, une lumière aveuglante apparut. Je vis devant moi la statue ! Elle n’était plus dans la photo ! Je suais et transpirais de peur. Elle balbutiait d’une voix horrible et tremblante :

- Stefano, veux-tu que je reste ici chez toi pour toujours ? Je souffre là-bas à Paris ! Je reste quatorze heures sans bouger devant les visiteurs !

J’eus pitié d’elle, alors sans réfléchir et avec une confusion de peur et de stress, j’acceptai.

Je posai alors la statue près de la porte d’entrée et mes parents arrivèrent. Ils furent étonnés de cette statue qui n’était pas là auparavant. Je leur expliquai que je l’avais trouvée au jardin en déjeunant. J’avais complètement oublié qu’il y avait une tempête : ils n’entendaient rien lorsque je leur parlais tant ils étaient pris par la beauté linéaire de cette statue !

Il était une heure du matin, et je me retournais encore dans mon lit : je ne pouvais pas dormir. Mon cœur battait la chamade sans aucune raison. Je me levai pour voir si la statue était encore à la maison. Etait-ce la statue qui provoquait ce malaise et m’empêchait de dormir ? Dès que je mis le pied hors du lit, les lumières s’allumèrent toutes seules et je m’aperçus que la statue était près de la porte de ma chambre. Pris par l’étonnement, je sentis mes membres se dérober sous moi. Je lui parlai ainsi :

- J’ai perdu le sommeil. Est-ce qu’on peut rompre notre pacte ?

Elle fit signe que “non” de la tête et je repartis essayer de dormir, malheureux. Le lendemain matin, elle n’était ni près de la porte d’entrée, ni dans ma chambre. Je fouillai toute la maison mais sans résultat !

Je ne revis jamais plus cette statue animée de ma vie.

Je me sentais coupable, misérable. Je me demande encore comment cette statue pouvait donc parler, bouger, et exprimer des sentiments envers les humains…

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