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La Révolution Hausmann

Note de Recherches : La Révolution Hausmann. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2014  •  4 122 Mots (17 Pages)  •  802 Vues

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La Révolution Haussmann

La Révolution Haussmann est le nom que l’on donne aux changements qui ont bouleversé et modernisé la capitale de la France, Paris, au 19ième siècle. C’est à l’initiative de Napoléon 3, alors mécontent de la disposition des rues de Paris, que cette « révolution » commença lorsqu’il demanda à 3 hommes, d’aérer, d’unifier et d’embellir la capitale.

Avec Napoléon 3, 3 hommes, dont le baron Haussmann, alors Préfet de Paris, (et que vous pouvez voir à droite), ont complètement transformé la capitale au 19ième siècle, pour lui donner l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui.

Le Contexte :

Regardons tout d’abord, sur la gauche, un plan des environs de Paris, datant de 1841. A cette époque, les limites de la ville étaient fixées par ce qu'on appelle l'enceinte des fermiers généraux. Cette enceinte, édifiée juste avant la révolution française, permettait de taxer les marchandises entrant dans la capitale. Au-delà de cette barrière, se trouvait une seconde enceinte, militaire. Censée protéger Paris, elle englobait aussi une grande partie des villages de la périphérie, comme Montmartre, Vaugirard ou encore Belleville. A l'époque où ce plan a été dessiné, Paris comptait environ un million d'habitants. En 1861, vingt ans plus tard, la population était passée à un million sept cent mille habitants. Comment expliquer un tel boom démographique et surtout en aussi peu de temps?

En premier lieu, les raisons sont politico-fiscales. En effet, en 1860, Napoléon 3, qui est au pouvoir, décide d'annexer à la ville de Paris, les communes situées entre la barrière des fermiers généraux et l’enceinte militaire.

Pour mieux comprendre, regardez cette caricature de l'époque. On y voit Paris, sous les traits d'une courtisane, relevant sa jupe pour y enfermer les enfants de Passy ou encore ceux de Boulogne. Plus intéressant encore, c'est ici l’utilisation du mot « octroi » écrit sur l'armature même de la crinoline. Concrètement, cette caricature illustre le fait, que les habitants de Passy, comme ceux des 11 communes annexées, seront désormais soumis à la taxe sur les marchandises entrant dans la capitale. Ainsi, avec cette annexion et une loi, Paris a réussi à augmenter ses recettes fiscales, à doubler sa superficie et à gagner près de 400 mille habitants.

Une seconde raison de ce boom démographique de la ville de Paris, résulte du contexte économique. Paris devenait une ville de l'âge industriel, et cela attirait une population ouvrière de plus en plus nombreuse.

Il y avait aussi l'arrivée du train, avec la mise en place d’un réseau en étoile, qui se dessinait progressivement, et où, toutes les lignes convergeaient vers la capitale.

Résultat, Paris était confrontée à un afflux de population, et ceci aggravait une situation urbaine déjà préoccupante. Les arrondissements populaires étaient surpeuplés, comme par exemple, le quartier des halles qui comptait plus de 1000 habitants à l'hectare, soit l’équivalent pour chaque habitant de seulement huit mètres carrés pour vivre, soit un espace de deux mètres sur quatre.

Un autre mal dont souffrait Paris était la salubrité. Entre 1832 et 1849 on estime à 40 000 le nombre de victimes du choléra. Enfin il y avait la circulation. En 1853, la revue « le magasin pittoresque » recensait 60 260 voitures à Paris et écrivait « si l'on rangeait sur une seule ligne toutes ces voitures avec leur attelage, elles occuperaient 300 kms ». Quand on sait qu'à l'époque la longueur cumulée des rues de Paris, n'excédait pas 500 kms, on comprend mieux les problèmes de circulation à l'échelle de la capitale. En somme, Paris étouffait !

Aérer, unifier et embellir …

C’est dans ce contexte que Napoléon 3 décida alors de transformer la ville et d'en faire un modèle d'urbanisme et d'hygiène. Il s'entoura pour cela de trois hommes : un préfet, George Eugène Haussmann chargé d'assurer la coordination du projet et de gérer son financement, et deux ingénieurs des ponts et chaussées, Eugène Belgrand pour l'assainissement et Jean-Charles Alphand pour les espaces verts. Le programme de l’empereur tenait en trois mots : aérer, unifier et embellir !

Pour atteindre ces 3 objectifs, la ville va être entièrement repensée. L'idée était de restructurer Paris autour de deux grandes percées, reliées entre elles par des voies concentriques, à partir desquelles rayonnaient quelques grands axes en direction de la périphérie. Ce projet urbanistique, d'une ampleur inégalée est alors planifié. Durant 17 ans, il va transformer Paris en un véritable chantier. Des quartiers entiers sont éventrés et ces démolitions spectaculaires vont donner naissance à de larges avenues. Le plus souvent ces percées étaient conçues pour déboucher sur des monuments phares, des repères situés aux intersections de ces nouveaux grands axes.

Il y aura toutefois quelques ratés, comme lors du percement du boulevard de Sébastopol. Une fois arrivé à la scène, le boulevard ne débouchait sur rien, du moins sur rien de spectaculaire. Pour remédier à ce manque, à ce vide, Hausmann fit déplacer le dôme du tribunal de commerce, alors en construction juste en face, sur l'île de la Cité. Si le bâtiment n’y gagnait pas en élégance, l’effet était ainsi sauvé.

Traversons maintenant la Seine pour aller faire un tour sur l'île de la Cité. Au milieu du 19ième siècle, l’ile n'est qu'un enchevêtrement de ruelles sombres et insalubres, héritage du Moyen Age. L'état de délabrement du cœur de paris est tel, que Napoléon 3 et le préfet Haussmann, décidèrent de faire table rase du quartier. Des ilots entiers ont été rayés de la carte pour faire place à une série de bâtiments administratifs ou publics, notamment le Tribunal de commerce, le Palais de Justice ou encore la caserne, devenue aujourd'hui la Préfecture de Police de Paris. L'hôtel-Dieu devenu trop exigu est reconstruit plus au nord. La Cathédrale Notre-Dame enfin, est reliée par un nouvel axe aux deux rives. Les immeubles qui l'entouraient sont démolis et l'architecte Eugène Viollet-le-Duc commence à travailler à sa restauration.

Sur ce plan, édité en 1864, une grande partie des percées d‘Hausmann figurent déjà, ainsi que plusieurs nouveaux monuments ou équipements

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