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La Princesse De Clèves La Rencontre Amoureuse

Note de Recherches : La Princesse De Clèves La Rencontre Amoureuse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Juin 2013  •  2 772 Mots (12 Pages)  •  3 521 Vues

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La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678

La rencontre amoureuse, scène du bal

Madame de Lafayette est l’une des plus grandes romancières du XVIIème siècle, notamment connu pour son œuvre La Princesse de Clèves. Elle appartient au mouvement littéraire du classicisme et publie anonymement son roman en 1678. Cette œuvre à l’immense succès passe pour être un roman d’analyse psychologique. L’action se déroule en 1558 à la Cour du roi Henri II, durant les dernières années de son règne. Dans cet extrait, Lafayette décrit la rencontre amoureuse entre le Duc de Nemours et Mme de Clèves lors d’un bal donné en occasion des fiançailles de Mme de Clèves dans la cour royale, un cadre idéal pour déclencher la rencontre amoureuse puisqu’il favorise le rapprochement et la formation de couples. Cette rencontre tant attendue arrive cependant trop tard car la dame est déjà promise. Cette scène est un topos de la littérature, car elle suscite des attentes, la fête, le luxe et la joie chez le lecteur. Elle est ancrée dans le contexte historique et relève le poids de la société dans les interactions sociales.

En quoi cette rencontre amoureuse et banale apparaît comme un topos de la littérature ? En quoi cette rencontre est-elle si célèbre ?

Tout d’abord, nous décrirons l’attente du prince charmant qui s’installe, au début du texte .Ensuite, nous analyserons l’émoi que suscite le réel coup de foudre chez chacun des deux personnages. Enfin, nous montrerons que sous les aspects de ce véritable conte de fée, certains éléments dévoilent une fin plus tragique.

I - L’attente du prince charmant

Tout au long de l’extrait l’auteur utilise le point de vue omniscient afin de sonder ses personnages. Dans un premier temps, l’auteur analyse les pensées de Madame de Clèves. En effet la romancière se concentre essentiellement sur les émotions qu’elle éprouve, lorsque plusieurs personnes lui décrivent le duc de Nemours.

1- Un portrait rapporté

Tout d’abord, la description du Duc s’effectue uniquement par la parole, par les mots. En effet, l’utilisation du sens de l’ouïe est largement spécifiée par «Mme de Clèves avait ouï» ainsi que le verbe « parler » utilisé 2 fois dans une même phrase. Madame de Clèves ne se forge donc une image du Duc de Nemours qu’à partir de descriptions orales (“le lui avait dépeint”, le terme renvoie à la peinture), sans illustrations réelles, qui lui laissent alors une grande marge pour faire marcher son imagination et idéaliser ce Duc.

2 - Un portrait idéalisé

Ensuite, un portrait mélioratif du Duc est mis en place, et ce à partir de deux sources: “tout le monde”, mais “surtout madame la Dauphine”, au service de laquelle la princesse de Clèves est attachée. Il est défini « comme ce qu’il y avait de mieux fait » et « de plus agréable à la cour ». L’auteur utilise dans ces phrases des superlatifs (« de mieux » et « de plus ») qui placent le Duc au-dessus de tout le monde, comme un être à part. On remarque ici que le portrait est essentiellement centré sur l’aspect physique ainsi que sur le comportement du Duc pour dépeindre un véritable prince charmant. Mme de La Fayette insiste en effet sur les propos de la Dauphine, qui vantent les qualités du Duc de manière répétitive: “et surtout madame la dauphine le lui avait dépeint d’une sorte, et lui en avait parlé tant de fois, qu’elle lui avait donné de la curiosité, et même de l’impatience de le voir” (la qualité et la quantité). Cependant la description reste très vague. Les adjectifs qui définissent le duc se limitent à « mieux fait », « agréable » et un « air brillant ». Lorsque l’auteur utilise « d’une sorte » pour qualifier la manière dont le Duc est décrit par la dauphine, on comprend que « d’une sorte » sous-entend quelque chose d’exceptionnel à propos du Duc mais sans pour autant entrer dans les détails.

3 - Un personnage presque irréel

De plus, le Duc n’est pas nommé. En effet, avant que Madame de Clèves ne le reconnaisse, il n’est désigné que par des démonstratifs comme « ce » ainsi que par des pronoms définis comme « lui » ou encore par la périphrase « celui qui arrivait ». On observe ainsi une gradation dans la désignation du Duc qui tout en restant floue ménage un certain suspens. On attend donc avec Madame de Clèves, l’arrivée de ce prince charmant assez mystérieux, plus proche du rêve que de la réalité, que l’on ne peut donc qu’idéaliser, ne sachant pas à quoi il ressemble précisément. Cette attente engendre une certaine curiosité ainsi qu’une impatience, que ressent naturellement Madame de Clèves (« lui avait donné de la curiosité, et même de l’impatience de le voir »).

II - Un coup de foudre réciproque

Dans un deuxième temps, l’auteur met fin à cette attente par l’arrivée de l’élément déclencheur. On assiste donc à un coup de foudre mutuel avec un paroxysme de l’émoi amoureux puisque l’auteur se détache du point de vue de Madame de Clèves pour se concentrer aussi sur celui du Duc de Nemours.

1- Mise en scène de la rencontre

On assiste tout d’abord à l’arrivée fracassante du Duc qui est décrite du point de vue de madame de Clèves. L’arrivée du Duc se fait de manière assez théâtrale, tout en action. Elle ménage aussi un certain suspense: Elle est d’abord auditive puisqu’on peut lire « il se fit un assez grand bruit » et que Madame de Clèves refuse de se retourner « comme elle dansait avec M. de Guise ». La structure grammaticale de la phrase, proposition temporelle avec imparfait, proposition principale avec l’emploi d’un passé simple, met en scène l’événement, mais il est à noter que c’est une fausse alerte, la rencontre n’a pas encore lieu. Il faut attendre la phrase suivante et la reprise de la même structure grammaticale pour que les deux personnages de trouvent enfin: ” pendant qu’elle cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de prendre celui qui arrivait”. De plus, en utilisant le verbe « crier » l’auteur insuffle un certain rythme à la narration. On a donc un enchaînement rapide d’actions menant à la rencontre entre le duc et Madame de Clèves, ce qui favorise un certain emportement dans les émotions. En outre, l’effet théâtral est accentué par le comportement du Duc. En effet, il paraît très conquérant lorsqu’il passe « par-dessus quelques

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