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La Pricesse De Clèves

Cours : La Pricesse De Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Juin 2013  •  Cours  •  412 Mots (2 Pages)  •  661 Vues

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Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que

c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à

voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame1 de Chartres et une des plus

grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de Mme de

Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après 5 avoir perdu son

mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné

ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté,

elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent

qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Mme de

10 Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui

montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de

dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les

malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle

tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une

15 personne qui avait de la beauté et de la naissance ; mais elle lui faisait voir aussi combien il était

difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de

s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.

Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eut en France, et quoiqu'elle fût dans une

extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Mme de Chartres, qui était extrêmement

20 glorieuse2, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la

mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle; il fut surpris de la grande beauté de

Mlle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui

donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa

personne

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