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La L'île Des Esclaves Scène 2

Mémoires Gratuits : La L'île Des Esclaves Scène 2. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2014  •  1 079 Mots (5 Pages)  •  895 Vues

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Introduction

Dès la première scène se dessinait un processus de renversement d'ordre social, entre Iphicrate et Arlequin, avec la désobéissance de plus en plus marquée du valet. Ce renversement est au centre de la seconde scène et se matérialise en particulier grâce au changement d'identité entre les deux personnages, imposé par Trivelin. Ce dernier va très vite devenir, tant aux yeux des autres personnages qu'à ceux du spectateur, la clé de voûte de l'évolution des relations entre les maîtres et les valets, imposant la loi de la cité, exigeant la soumission des naufragés à ses décisions et calmant l'ardeur des anciens valets.

La longue tirade de la scène 2 répond à une double exigence : le personnage va indirectement informer les spectateurs de la trame dramatique de la pièce, en la situant dans un contexte pseudo historique ; il va également se poser d'emblée en détenteur de la loi et en garant de la morale vis-à-vis des autres personnages auprès desquels il va se comporter presque en metteur en scène, au point de devenir une sorte de double de Marivaux lui-même.

I) Un exposé d'ordre informatif à l'usage du spectateur

1. le rappel de l'utopie déjà évoqué par Iphicrate

Rappel spatio-temporel : un lieu d'origine mythique : la Grèce (traditionnellement considérée comme le premier modèle de démocratie en occident) ici symbole de l'oppression des esclaves par les maîtres. Un lieu de refuge traditionnel dans les utopies : une île, protection idéale contre toute intervention du monde extérieur.

2. L'idée d'un progrès au sein même de l'utopie

Introduction de la notion de temps : "vingt ans après". Originalité donc, dans la présentation de l'utopie, qui n'atteint pas la perfection d'emblée : nécessité de corriger la première attitude des fugitifs, dictée par l'esprit de vengeance (compréhensible, mais déraisonnable). On est au XVIIIme siècle (rôle primordial de la raison, valeur essentielle).

3. L'exposé du but de la pièce

Le spectateur comprend, grâce à cette tirade, que la transformation imposée par Trivelin n'est que provisoire. Une période de trois ans est évoquée, mais le spectateur sait qu'au théâtre, le temps ne s'écoule pas comme dans la vie ordinaire (rétrécissement toujours possible). Le but de la pièce est donc clairement énoncé et il est d'ordre moral tout autant que social : la modification de comportement et de pensée des maîtres qui reprendront alors leur véritable identité. Mais le suspense est maintenu : nous ne savons pas quels moyens seront mis en oeuvre pour parvenir à cette modification ; nous ne savons pas non plus ce qu'il adviendra des serviteurs devenus maîtres l'espace de trois ans.

II) Un exposé d'ordre moral à l'usage des autres personnages

1. Le jeu sur les pronoms personnels

Après avoir imposé sa présence de manière physique (en désarmant Iphicrate), Trivelin va s'imposer par le biais du langage. Il montre d'abord son autorité et son rôle par le jeu des pronoms personnels : emploi marginal de "je" : il se retranche bien plus derrière un "nous" qui renvoie à une collectivité à la fois connue et difficile à identifier, ce qui renforce le pouvoir du personnage. Ce "nous" s'identifie d'abord par la référence au passé : "nos pères", ils". Il s'identifie ensuite par opposition au "vous", qualifiant bien sûr Iphicrate

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