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La Fontaine Dans Ses Fables, Vise à Plaire Tout En Instruisant

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Par   •  28 Mars 2013  •  2 934 Mots (12 Pages)  •  4 149 Vues

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Introduction :

L’apologue, bref récit imagé illustrant une morale, est pratiqué par de nombreux auteurs soucieux de

convaincre leurs lecteurs en recourant à cette forme littéraire plaisante et efficace. La Fontaine, dans ses

Fables, y voit le moyen d’instruire sans lasser : « Une morale nue apporte de l‘ennui ; le conte fait passer

le précepte avec lui ». Son mot d’ordre, plusieurs fois affirmé, est en effet de « plaire tout en instruisant ».

Comment peut-on penser l’articulation entre ces termes qui semblent a priori relevés de deux visées

contradictoires ?

C’est surtout parce qu’il joint l’utile à l’agréable que l’apologue paraît efficace à ces auteurs classiques,

pour lesquels il est impensable de distraire sans instruire, et l’on peut se demander s’il ne serait pas, en

effet, une des formes d’argumentation les plus efficaces qui soient, en raison de sa clarté, et de sa

brièveté. Mais cela doit être nuancé : parce que la morale est cachée sous le récit, l’apologue court

cependant le risque de manquer son objectif, et d’obscurcir son propos. La Fontaine semble donner la

priorité au pouvoir de la gaieté tout en faisant réfléchir son lecteur : l’ironie ne serait-elle pas l’outil le

plus efficace pour plaire et « instruire » ?

[I] L’apologue peut être une forme d’argumentation efficace en raison de ses qualités intrinsèques : c’est

en effet un genre plaisant, qui articule une morale à un récit vivant, bref et clair.

La fable, en mettant en scène des animaux ou des situations tirées de la vie quotidienne, comme

dans « La laitière et le pot au lait » adopte des thèmes relativement simples et peut permettre une

identification, d’autant plus que le « plus simple animal nous y tient lieu de maître ». Le récit est souvent

court et animé, qui rend par exemple la démarche légère de Perrette ou le mouvement des grenouilles qui

sautent « dans les trous du marécage », « dans les roseaux » grâce à un jeu d’anaphore. Le schéma narratif

est celui du conte, avec des effets de chute et de retournement de situation, comme dans « Les animaux

malades de la peste ». Cet effet de surprise est plaisant pour le lecteur qui se laisse prendre au jeu de la

narration.

II) Trouver le plan :

III) La rédaction. Attention, je ne fais pas tout : c’est à vous de compléter, de faire des phrases… Mlle Grilli 3 En outre, La Fontaine ménage des rythmes particuliers et variés, avec de jeux d’hétérométrie qui

permettent par exemple de rendre l’opposition entre la lenteur de la tortue et la rapidité du lièvre. Cela

rapproche la fable écrite en vers de la prose et facilite la compréhension de la petite histoire.

L’art de la variation empêche l’ennui : les fables doubles, comme « le pâtre et le lion », laissent

entrevoir des jeux de parallélismes, de différences et de reprises, c'est-à-dire le travail de l’écriture dans

ses subtils changements. Selon ces exigences, l’art de conter place la moralité à la fin du récit, au début

ou en son cœur, comme dans « Le corbeau et le renard ».

Le pouvoir de persuasion de la fable lui vient également de sa clarté. En effet, le récit bref ne

souffre pas de grandes complexités : le nombre de personnages est souvent restreint, et l’intrigue offre le

minimum de prolongements et de rebondissements : ainsi de la fable du Corbeau et du Renard, qui se

contente de deux personnages et dont la péripétie conduit à une simple inversion des positions, entre celui

qui possède le fromage et celui qui ne le possède pas. C’est la parole du renard qui a opéré ce

renversement, illustrant bien sûr le pouvoir de la flatterie. Dans « le Loup et l’agneau », même chose :

deux personnages antagonistes prennent la parole avant que le premier ne dévore le second. Encore le

dialogue qui précède l’action est-il artificiel, le loup n’ayant au fond guère besoin de raisons pour dévorer

sa proie naturelle, l’agneau. C’est bien une parodie de procès qui a eu lieu, pour montrer que la justice est

illusoire et que seule y triomphe « la raison du plus fort ».

L’apologue nécessite que le récit enrobant la morale soit aussi plaisant que possible, car « une

morale nue apporte de l’ennui ». C’est pourquoi ce genre est volontiers humoristique. Amuser le public

permet de préparer celui-ci à accepter la morale du récit. Les fables de la Fontaine recourent fréquemment

à l’humour, ainsi dans « l’Ours et l’Amateur des jardins », un ours voyant son ami jardinier endormi

assailli par des mouches décide de l’aider en se saisissant d’une grosse pierre, qui tue les mouches …et le

dormeur, illustrant plaisamment la morale du conteur : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ». La

satire, qui dénonce les défauts des hommes et les abus auxquels leur condition les conduit, contribue elle

aussi à rendre l’apologue humoristique. Chez la Fontaine, c’est le milieu hypocrite et injuste de la cour

qui fournit bien souvent la cible de la satire,

...

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