LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La Femme Dans L'oeuvre De Baudelaire

Dissertations Gratuits : La Femme Dans L'oeuvre De Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2013  •  1 083 Mots (5 Pages)  •  3 728 Vues

Page 1 sur 5

INTRODUCTION

Dans l’expression artistique de l’homme, le visage de l’Autre est souvent celui de la femme. Le rapport que construit un poète avec son sujet féminin peut nous donner des aperçus sur son rapport avec l’Autre, le monde, et même le milieu artistique dont il fait partie. Dans Les Fleurs du Mal, la femme occupe une place monumentale, soit dans le domaine du Bien, soit dans celui du Mal. Pour Baudelaire, la femme est ange ou démon,mais ce qui est certain, c’est que Baudelaire reste impressionné par la femme, qui est pour lui imposante et même surnaturelle. Dans la poésie de Baudelaire il y a <<deux types de femmes, ou plutôt deux idées de femmes, qui hantent la vie et l’esprit de Baudelaire. Les premières, projections en gloire céleste,les secondes, projections en gloire infernale.>> La femme est un être idéal, quel que soit son caractère. Les émotions de Baudelaire à l’égard de la femme sont conformes à la cette binarité : « Baudelaire hait l’idole autant qu’il l’adore, et se hait de l’adorer autant que de la haïr » .La femme sera pour toujours l’Autre, l’objet, l’incompréhensible. C’est précisément cette attitude absolutiste à l’égard de la femme qui met une distance indéniable entre le poète et son sujet féminin. Tandis qu’il voit dans l’homme une dualité qui comprend à la fois le Bien et le Mal, il semble souvent voir la femme en tant qu’expression toute simple du Bien ou du Mal, même s’il a parfois du mal à décider lequel des deux elle incarne.

ÉLABORATION

La femme chez Baudelaire se voit souvent distillée et concentrée dans le liquide abstrait de l’Idéal. Elle devient la représentation pure d’une idée ; ce qui lui donne à la fois un pouvoir immense et un caractère assez unidimensionnel dans la poésie. La Beauté, un des idéaux qu’elle incarne, est un objet de culte. Entant que déité féminine qui asservit l’homme devant son image immuable, elle reste nécessairement loin de celui qui peut l’encenser ou l’abhorrer, mais jamais la toucher. La première strophe de l’« Hymne à la Beauté » établit l’ambivalence sacrée de cette déesse

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,

O Beauté ? ton regard, infernal et divin,

Verse confusément le bienfait et le crime,

Et l’on peut pour cela te comparer au vin.

Le poète ne peut pas deviner les origines de cette déité féminine, mais il est certain qu’elle vient de très loin— même d’un autre monde. Il pose la question, ciel ou enfer ? – mais en fin de compte, il ne s’inquiète guère de la réponse:

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe !

O Beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !

Si ton oeil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte

D’un infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

Il l’adule et la craint, parce qu’elle ouvre la porte d’« un infini », un univers absolu. Les trois premiers vers du poème énumèrent les contradictions qui existent dans la Beauté. Des mots juxtaposés se suivent tout au long du poème, insistant sur la valeur multiple de cette puissance féminine. Le poète rappelle ces contradictions dans la dernière strophe, mais c’est pour insister sur l’admiration religieuse qu’il porte sur cette femme, quelles que soient ses origines: « De Satan ou de Dieu, qu’importe ? » . Si le poète vénère la beauté, c’est qu’il idolâtre la femme, devenue « objet de culte »

...

Télécharger au format  txt (6.8 Kb)   pdf (84.2 Kb)   docx (10.8 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com