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L’Age d’or chez Tibulle.

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Par   •  5 Décembre 2014  •  1 236 Mots (5 Pages)  •  835 Vues

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L’Age d’or chez Tibulle

Introduction

(présentation) Le texte est extrait des Elégies, recueil poétique écrit par Tibulle, auteur latin qui vécut lors du premier siècle avant JC. A l’instar de ses contemporains, Virgile et Ovide, Tibulle évoque, dans cet extrait, le mythe de l’Age d’or, une période particulièrement heureuse durant laquelle, si l’on en croit le poète grec Hésiode, le dieu Saturne vivait sur terre et apportait le bonheur aux tout premiers hommes.

Version

(caractérisation) A la lecture de ce passage, il apparaît que le poème de Tibulle est fait de tradition, et d’innovations. En effet, la matière du poème n’est pas neuve puisque Tibulle, quand il décrit les bienfaits de l’Age d’or, s’empare de nombreux topoi qui inspirèrent également Virgile et Ovide. Pourtant, le poète innove. Formellement, il fait le choix du distique élégiaque, un vers de facture plus modeste, plus lyrique. Thématiquement ensuite, l’antithèse, assez traditionnelle, entre Age d’or et Age de fer est l’occasion, pour le poète, gravement malade au moment où il écrit ces vers, de faire entendre une voix plus personnelle. (problématique) Il s’agira donc de s’intéresser à la façon dont Tibulle actualise et personnalise les images quelque peu figée du mythe de l’Age d’or, autrement dit de souligner le surgissement du pathos au sein du topos. (annonce du plan) Dans cette perspective, nous montrerons, tout d’abord, que l’AO est décrit telle une période bénie, puis nous nous intéresserons à la dimension élégiaque de l’extrait.

I. Le temps béni de l’Age d’or

a) Un texte de louanges

Dans cet extrait, Tibulle dresse un portrait élogieux de l’AO. La modalité exclamative du vers 1 souligne immédiatement l’enthousiasme du poète : « Quam bene vivebant Saturno rege ! » : Que l’on vivait bien sous le règne de Saturne ! La Terre est décrite tel un véritable paradis terrestre, où il fait bon vivre. Tout d’abord, le séjour des hommes est décrit comme un immense espace de liberté, où tous les lieux sont ouverts. L’anaphore de « non » aux vers 9 et 10 met en évidence cette absence totale de contraintes : non domus ulla fores habuit » : les maisons n’avaient pas de portes, « non lapis fixus in agris » : les champs ne sont pas limités. La terre est donc assimilée à un espace immensément ouvert.

Le poète insiste, en outre, sur la générosité des bêtes et de la nature : il est dit, au vers 11, que d’eux-mêmes, les chênes donnaient du miel (« ipsae quercus dabant mella »), tandis que, au vers 12, on apprend que les brebis offrent leurs mamelles riches de lait aux hommes insouciants (« oves ferebant ubera obvia lactis »). Sous la plume de Tibulle, la terre devient corne d’abondance, qui apporte réconfort et nourritures aux hommes.

b) Un monde inversé

Pourtant, le passage est construit sur l’opposition entre deux âges, ce que révèlent les propositions circonstancielles des vers 1 et 15. Le règne de Saturne (« Saturno rege ») n’a, en effet, rien à voir avec celui de Jupiter (« sub Jove domino »). L’AO est en effet décrit comme une inversion, un double inversé, idyllique du monde contemporain, ce que révèlent les fréquentent structures négatives qui émaillent le poème aux vers 7, 8 et 9 : taurus non subiit juga : sous l’AO, « le taureau ne subissait pas le joug », equus non momordit frenos : « le cheval ne mordait pas le frein ». La fréquence des formulations négatives nous apprend que, sous l’AO, toute contrainte était abolie, ce qui n’est pas le cas à l’époque où vit Tibulle.

II. Un texte À la tonalité élégiaque

En écho au titre de l’œuvre intégrale, le texte de Tibulle s’inscrit dans le genre poétique

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