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LA Grasse Matinée

Note de Recherches : LA Grasse Matinée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2014  •  1 562 Mots (7 Pages)  •  1 034 Vues

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PREVERT (1900-1977), «La Grasse matinée» :

Poète appartenant d'abord au mouvement surréaliste. Quelqu'un qui a beaucoup travaillé. Beaucoup de dessins, collages surréalistes. Il a faite des dialogues de film.

Au niveau poétique il s'est très vite émancipé de la poésie surréaliste car il voulait faire une poésie accessible à tous. Sa poésie est une poésie de tous les jours, poésie du quotidien et une poésie engagée. Prévert a une vision très accrue de la justice sociale.

INTRODUCTION :

Poète du quotidien, Prévert chante la ville des pauvres, des chômeurs, de ceux qui n'ont jamais vu la mer, dans son recueil Paroles en 1949. C'est pour donner une voix audible à toutes ces personnes simples qu'il a délaissé le surréalisme, jugé trop hermétique et incompréhensible, au profit d'une poésie plus fluide, au lexique simple, moins ponctué (plus apte à faire passer son message).

Ce poème fait le récit du parcourt d'un homme, tenaillé par la faim, et poussé inéluctablement au crime par une société indifférente.

Nous allons répondre à la problématique suivante : En quoi ce poème est-il engagé ?

Une simplicité stylistique …

… au service d'une dénonciation intemporelle de la misère

Une simplicité stylistique :

Ce poème en vers libre fait preuve d'une structure implacable et d'un volontaire dénuement (il n'y a pas) stylistique.

Une poésie du dénuement :

Pauvreté lexicale :

Univers trivial, populaire, du quotidien et notamment par la mention du magasin "Potin" au vers 11 (renvoie au lexique de tous les jours).

Lexique simple voire familier "bistrot", "flic" ou vulgaire "s'en fout"

Nombreuses répétitions expressives "café crème", "un deux trois", "il est terrible" -> montre une émotion : l'obsession de la faim

Simplicité syntaxique :

Oralité de l'expression : il écrit comme on parle, anacoluthe : "il s'en fout de la tête l'homme"

Incomplétude syntaxique : phrases incomplètes "œuf dur café crème" (pas de verbe), "café crime arrosé sang"

Cette simplicité sert deux visées :

l'adéquation du poème à son sujet (on parle d'un homme, simple, pauvre -> poème simple : montrer la réalité telle qu'elle) ≠poème Le Mendiant Hugo.

ce poème contient un message il doit donc être entièrement compréhensible pour atteindre sa cible.

Une composition de fil en aiguille :

La composition de ce poème apparaît à la fois simple mais ne suit pas un schéma narratif précis. C'est une composition qualifiée de fil en aiguille : on vit d'une idée à l'autre en mettant un lien entre chaque idée.

Le premier fil rouge est le mot "terrible" (vers 1-3-5).

Puis un enchaînement sur le mot "tête" qui commence au vers 5,6,10,12,15,16,18.

Le chiffre 3 du vers 14 à 31 -> quantifié le temps sans manger : ça nous montre qu'il compte les jours, ça donne un sentiment de réalité insupportable au lecteur et de compassion.

Cela prend tout son sens entre vers 35 et 38 dans une anadiplose avec "protégé", volonté de continuité avec cette figure de style, concentration de fils en aiguilles autour du sujet (la faim, la nourriture) et nous montre comment la société de consommation organise la répartition de la nourriture.

Déplacement géographique au vers 40 marque le début de la narration. Le déplacement géographique nous ramène au point de départ. On a l'impression de tourner en rond.

À partir du vers 42, on a l'impression que les mots se dérobent, adéquation entre "brouillard de mots" et sa situation "il titube". Gros plan sur les obstacles à la réalisation du désir de l'homme (vers 46 à 50). Séquences qui se succèdent. Syntaxe simplifié (manque articles, verbes, prépositions) qui se finit par la paronomase (café crème café crime -> ressemblance des sons) qui correspond à une confusion de l'esprit.

Vers 52 "un homme très estimé", étape qui rebondit sur le mot "crime" (annonce de l'étape suivante : étape narrative, récit à la manière d'un fait divers des événements). Puis détail de tout ce qu'on peut avoir pour 2 francs avec obsession maniaque des chiffres, précision et mention du prix exact des choses (au centime près, très important pour un pauvre)

Vers 60 : effet de clôture des 4 derniers vers qui reprend exactement les 4 premiers vers -> circularité du récit, le fait divers ici n'est qu'un cas parmi d'autres et il peut se répéter avec tous les pauvres de la terre.

L'absence de ponctuation accentue cet effet de fil en aiguille (il n'y a pas d'endroit où s'arrêter véritablement, impression qu'une histoire se déroule). À la manière d'un montage dramatique, au cinéma, comme des scènes qui se succèderaient avec un effet de fondue enchaîné, fluidité.

… au service

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