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L'intrigue du roman Liens dangereux

Fiche de lecture : L'intrigue du roman Liens dangereux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2014  •  Fiche de lecture  •  1 354 Mots (6 Pages)  •  673 Vues

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Les Liaisons dangereuses raconte l’histoire de deux libertins, anciens amants restés complices, le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil. Bien qu’ayant des motifs différents pour le faire (la vengeance pour l’une, la gloire pour l’autre), ils s’associent pour conduire une jeune fille sortant tout juste du couvent, Cécile de Volanges, et une femme vertueuse et mariée, la présidente de Tourvel, à céder aux avances de Valmont.

Si le succès est immédiat, c’est surtout à cause du scandale suscité par la conduite des personnages de ce roman dont tout le monde cherchait les « clefs ». Ce qui attirait dans le roman de Laclos, ce sont justement ses aspects qui le reliaient à l’Ancien Régime, à la description du monde aristocratique perdu, frivole, et corrompu, et qui semblait beaucoup plus passionnant. En un an sont sortis 20 ou 30 000 exemplaires, l’oeuvre rivalise avec les grands succès tels Candide en 1759. Les Liaisons dangereuses sont condamnées par la censure pendant longtemps, même au XIXème siècle, au motif qu’elles avaient provoqué la Révolution. Le livre n’est que lentement admis dans la littérature et dans les manuels scolaires. Cependant, la condamnation de son livre n’a valu aucun ennui à Laclos qui s’est retrouvé propulsé au cœur de tous les débats et de tous les salons. L’intérêt pour l’œuvre est revenu au XXème siècle avec des analyses et des adaptations cinématographiques : Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim et Roger Vailland, Dangerous Liaisons de Stephen Friers en 1988, et enfin Valmont de Milos Forman en 1989.

Quel était le projet de Laclos en rédigeant une telle œuvre ? Les lettres qui composent le ro-man sont accompagnées d’une préface du rédacteur et d’un avertissement de l’éditeur, tous deux anonymes mais qui sont en réalité écrits par Laclos lui-même. Alors que le rédacteur de la préface veut nous laisser croire que ces lettres sont authentiques, l’éditeur nous affirme que ces lettres ne peuvent être réelles. Il estime invraisemblable que les mœurs décrites puissent se situer « dans ce siècle de philosophie, où les lumières, répandues de toutes parts, ont rendu, comme chacun sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et si réservées. » Considérant le fait que Laclos se dise être le disciple de Rousseau, on peut noter l’ironie discrète… Surtout qu’en exergue des Liaisons dangereuses il cite Rousseau dans la préface de la Nouvelle Héloïse : « J’ai vu les mœurs de mon temps et j’ai publié ces lettres ». Dans une correspondance avec Mme Riccoboni, qui lui reproche « d’avoir donné aux étrangers une idée si révoltante des mœurs de sa nation et du goût de ses compatriotes », Laclos lui répond qu’il a « voulu, dans l’indignation de ces horreurs, les dévoiler, les combattre, et peut-être en prévenir des semblables. »

Laclos semble donc être un moraliste. Pourtant certains critiques remettent en cause ce qui semblait être une évidence. André Gide, à l’occasion d’une enquête sur les 10 meilleurs romans français, cite en 2ème position après La Chartreuse de Parme, les Liaisons dangereuses. « Tout me déconcerte dans ce roman », dit-il. Laclos a-t-il voulu composer le manuel de la débauche ?

Dans un roman supposé moraliste, toute la sympathie du lecteur aurait dû se fixer sur les victimes. Il était imprudent, donc, de donner la parole aux séducteurs. Or Valmont et Merteuil scan-dalisent mais fascinent aussi les lecteurs qui voient en eux leurs propres fantasmes de séduction et de maîtrise. En voulant illustrer le danger des liaisons, Laclos a écrit un roman fascinant de perversité.

Ainsi Yvon Belaval a dressé le bilan des différentes interprétations que l’on peut faire à pro-pos des Liaisons dangereuses : Est-ce l’œuvre d’un moraliste classique (Laurent Versini) ? Ou un pamphlet révolutionnaire (Emile Dard, Roger Vailland) ? Un roman féministe (Dominique Aury) ? Ou non féministe (Etiemble) ? Une peinture ressemblante (Laclos lui-même selon Tilly) ? Ou un ouvrage d’imagination trop différent de la réalité (Mme Riccoboni) ?

La variété des interprétations montre la complexité de l’œuvre et cela nous a poussé à nous interroger sur le sens que Laclos

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