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L'ingenu De Voltaire

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Par   •  7 Mars 2013  •  1 470 Mots (6 Pages)  •  1 264 Vues

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Situation du passage :

L’ingénu est à la Bastille. Mlle de Saint Yves l’aime et s’est promis de le libérer. Elle a rencontré M. de Saint Pouange qui est le cousin du ministre de Louis XIV, Louvois. Il lui a proposé un marché infâme, c'est-à-dire, qu’elle lui offre sa virginité. Perdue, elle demande conseil à un père Jésuite que Voltaire appelle Père Tout à Tous. Le chapitre 16 est caractérisé par un mélange de registres antagonistes : le registre tragique pour le début et la fin du chapitre, et satirique au milieu.

Projet de lecture :

Comment Voltaire utilise ce mélange de registres pour dénoncer les Jésuites et le fonctionnement de la société au XVIIème siècle.

I. La satire des Jésuites

A travers le Père Tout-à-Tous, c'est l'ordre des jésuites que Voltaire cherche à discréditer. Le titre indique clairement que Tout-à-Tous est ici avant tout lereprésentant de cet ordre : "Elle consulte un jésuite".Pour dénoncer cet ordre religieux, Voltaire a recours à un procédé particulièrement amusant et vivant : il va faire parler le jésuite, et l'amener à mettre lui-même en évidence les défauts propres à son ordre.

A. Une complaisance éhontée pour les puissants

1 ) Un renversement radical

Le père jésuite est d'abord choqué par ce que lui rapporte Melle de Saint-Yves. En témoignent les expressions à forte charge péjorative qu'il utilise pour désigner l'homme qui a lui fait cette proposition : "abominable pécheur", "vilain homme". Or dès qu'il apprend l'identité du séducteur, son jugement se renverse aussitôt : les termes dépréciatifs sont remplacés par des termes fortement laudatifs : "homme de bien, protecteur de la bonne cause, bon chrétien". Remarquer que l'énumération a polir effet de renforcer l'éloge, d'insister sur les prétendues qualités de Saint-Pouange.

La raison de ce revirement brutal est suggérée par le jésuite lui-même ; en effet, il rappelle que Saint-Pouange est "cousin du plus grand ministre que nous ayons jamais eu".

Ainsi est mise en lumière non seulement l'hypocrisie du jésuite, mais anssi son refus de critiquer, du moment qu'il s'agit d'une personne de la haute aristocratie, affiliée au pouvoir.

Il faut remarquer d'ailleurs que Tout-à-Tous préfèrera remettre en cause son interlocutrice plutôt que d'avoir à remettre en cause Saint-Pouange. Ainsi, il accuse dails un premier temps Melle de Saint-Yves d'avoir "mal entendu". Les formules péremptoires "Il ne peut avoir eu" et "il faut" montrent bien sa difficulté à admettre quoi que ce soit de négatif sur les puissants.

2) Un homme habitué à flatter et à servir les grands

L'hyperbole ridicule utilisée pour désigner Louvois révèle également chez le jésuite une habitude bien ancrée de la flagornerie.

On notera aussi que sitôt connue l'identité de Saint-Pouange, le jésuite n'a plus qu'un seul objectif : persuader Melle de Saint-Yves de lui céder. Cela dénote chez 'Tout-à-Tous la volonté de servir les caprices des grands seigneurs.

Son nom apparait dès lors comme une appellation ironique : le jésuite ne se dévoue pas "à tous", mais seulement aux puissants et à leurs proches.

L'expression laudative "bon confesseur" est également à comprendre comme une antiphrase : un tel prêtre n'a rien de bon.

On va voir à présent que pour servir Saint-Pouange, Tout-à-Tous va développer une argumentation fallacieuse et incohérente : on est en pleine casuistique.

B) Des discours pleins de fausseté et d'incohérences

1 ) Un faux-semblant de rationalité

Tout-à-Tous essaie de donner à son discours une apparence de rationalité :

- il prend soin de numéroter chacun de ses arguments ; ainsi les différentesétapes de son argumentation sont clairement mises en lumière ;

- il utilise des connecteurs logiques censés mettre en évidence le caractère rationnel de son argumentation : "car, bien que ..." "bien que...", "ainsi ..."

- il a recours enfin à un exemple d'autorité tiré de Saint-Augustin.

Son discours semble ainsi très sérieux, structuré, logique ; mais il est en fait truffé d'incohérences et de maladresses qui ridiculisent le personnage.

a) Le jésuite a tendance à se contredire :

- quand cela I'arrange, il considère l'Ingénu comme le mari de la jeune fille. Sa volonté de le sauver apparait ainsi comme plus légitime : "Rien n'est plus honnête" ou encore "rien n'est plus pur que de délivrer votre mari". La double hyperbole crée ici un effet d'insistance.

- mais quand cela l'arrange, il préfère insister sur le fait qu'ils ne sont pas encore mariés : ainsi le péché d'adultère se trouve-t-il évité.

b) Le jésuite est par ailleurs ridicule dans le développement de ses exemples :

il était vraiment maladroit de raconter la fin de l'histoire tirée de Saint-Augustin.

Terminer

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