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L'esthétique surréaliste

Dissertation : L'esthétique surréaliste. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2019  •  Dissertation  •  1 582 Mots (7 Pages)  •  711 Vues

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ANDRE Elisa

Devoir maison d'histoire littéraire

        Après avoir lu les textes complémentaires de Breton n° 20 et 21, étudiez le poème de Paul Eluard (texte n° 19) et dites en quoi ce texte témoigne d’une esthétique surréaliste. 

        Le poème L'Aventure de Paul Eluard est issu du recueil surréaliste des Mains libre paru en 1947. A propos de ce recueil Eluard explique que le surréalisme est fait pour tous et par tous. Il ajoute également que « le surréalisme est un état d'esprit » et cela fait écho à la définition de ce mouvement donnée par André Breton dans le Manifeste du surréalisme en 1924. En effet ce dernier caractérise le surréalisme par l'idée qu' « il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques ». Le texte L'Aventure semble être alors le symbole de la libération au vue de sa construction ainsi que son illustration. Malgré la rupture amicale et professionnelle entre André Breton et Paul Eluard en 1938, on décèle dans L'Aventure une forte empreinte du surréalisme. On peut alors se demander de quelle façon elle est représentée. Trois grands thèmes semblent se démarquer de ce poème, nous aborderons donc successivement les conceptions de liberté, de rêve ainsi que celle de la femme dans le surréalisme.

        André Breton dit dans le Second manifeste du surréalisme : “l’idée de surréalisme tend simplement à la récupération totale de notre force psychique par un moyen qui n’est autre que la descente vertigineuse en nous”. Cette citation prend tout son sens dans un poème tel que L’Aventure car il s’agit d’un poème dans un monde surréel ainsi que d’une exploration de l’inconscient.

        Tout d’abord le dessin aspire à une sorte de surréalité. Le second plan du dessin montre des nuages à perte de vue. En effet, les lignes sont floues, flottantes. Cela donne l’impression d’être dans un rêve, on ne distingue que très peu le paysage avoisinant. Il y a l'idée que le rêve fait irruption dans la réalité. L'auteur définit l'instant comme « échappé aux processions du temps » (v.2). Le temps est un point repérable dans une succession par référence à un avant et un après. Ici, c'est l'image d'un monde surréel en flottement, un monde où le temps n'existe pas, où les changements ne subsistent pas. Le temps et l'espace sont essentiellement liés.  De plus, le fronton au dessus de la jeune femme donne l'impression de ne pas être soutenu, cela laisse penser qu'il flotte comme dans un rêve où les lois de la physique ne sont pas respectées.  La manière dont le texte et le dessin sont associés prouvent que le poème a une dimension onirique. Tout appelle au voyage.

        En dehors du paysage de l’illustration, la jeune femme met son bras devant ses yeux. On peut supposer qu’elle ne voit rien et qu’il s’agit d’une méthode pour se plonger dans le noir, oublier le monde qui l’entoure. Le fait de ne rien voir lui permet de se plonger dans son inconscient comme si elle méditait. C’est à ce moment que le surréalisme de Eluard refait surface. Les vers « Répands tes mains / Sur un visage sans raison / Connais ce qui n'est pas à ton image » (v.5 à v.8), on peut penser que Eluard appelle la femme à se connaître. Celle qui vient juste d’être délivrée de son image de statue donc qui est prête à être libre doit apprendre à se considérer. Le vers “connais ce qui n’est pas à ton image” (v.8) semble faire référence à la manière dont on pense se comprendre. Cependant, il faut se questionner soi-même pour se connaître et ne pas seulement se fier au monde extérieur. C’est ici que la pensée de Eluard reprend celle des surréalistes, pour eux, le monde psychique et le monde extérieur sont liés. Breton écrit même que le rêve et la réalité sont fait pour être assimilés pour former une réalité idéale. Enfin, le nom du recueil Les Mains libres fait penser à l'idée de l'écriture automatique initiée par le mouvement des surréalistes. Les mains de Man Ray font ce qu'elles désirent, elles sont libérées.

        Le prochain thème abordé semble évident. Le désir de liberté transparaît, tout d’abord, par l’illustration puis par l’appel à la renaissance fait dans le texte.

        La première chose qui appelle le regard est l’illustration de Man Ray attenant au poème. L’illustration représente une jeune femme vêtue d’une longue robe qui regarde l’infini horizon. Le décor ainsi que que la tenue de cette femme fait penser à une statue grecque. L’idée de liberté se manifeste ici : une statue grecque qui semble s’être détachée de la structure dont elle faisait partie, dont elle semblait être l’un des piliers. On remarque qu’elle a une jambe plus avancée que l’autre, ce détail appelle au mouvement. Egalement, elle cache son visage dans le creux de son coude, on peut aisément imaginer qu’elle vient de regarder le soleil donc l’horizon. Cela donne l’impression qu’elle vient de le découvrir et que la jeune femme ne s’attendait pas à ce paysage, cette luminosité. On peut supposer que c’est la première qu’elle ose regarder dans cette direction, et de ce fait, qu’elle ose enfin être d’une certaine manière libre.

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