L'enfance

L’enfance est plus qu’une période de la vie, c’est un état dans lequel on peut retomber en enfance en étant plus soi-même enfant (Rousseau : « En vieillissant, je redeviens enfant ») et on garde une part d’enfant en soi

« éduquer c’est apprendre à quelqu’un à se passer de nous, mais pour cela il a besoin de nous »

« Nous naissons sensibles, et, dès notre naissance, nous sommes affectés de diverses manières par les objets qui nous environnent ». Un enfant se développe donc à partir de son environnement

éduquer l’enfant ce serait donc l’aider à s’adapter à cet environnement, à le dompter, à en prendre possession ou du moins à agir sur son environnement, à se familiariser avec cet environnement

Il ne faut donc pas limiter l’éducation à une stratégie d’adaptation au monde actuel car le but de l’éducation est de préparer l’enfant au monde de demain, qui par définition, n’est pas le même que celui d’aujourd’hui. Mais comment se préparer à l’avenir sans savoir de quoi celui-ci sera fait

Pour Rousseau, éduquer un enfant, ce n’est pas le conformer à la société ou à un métier auquel il serait prédestiné mais plutôt le rendre apte à exercer toute condition : « L’éducation naturelle doit rendre un homme propre à toutes le conditions humaines » ; c’est à dire faire de lui « un homme » avant toute chose (faire un homme plutôt qu’un citoyen) : «Vivre est le métier que je veux lui apprendre. En sortant de mes mains […] il sera premièrement homme »

C’est pour cela qu’il faut élever l’enfant à la campagne, loin de la misère humaine : « Les villes sont le gouffre de l’espèce humaine. Au bout de quelques générations, les races dépérissent ou dégénèrent ; il faut les renouveler, et c’est toujours la campagne qui fournit à ce renouvellement »

également Sartre : «On ne forme pas impunément des générations en leur enseignant des erreurs qui réussissent »

On peut également penser que le but de l’enfance est de rendre l’enfant libre, d’en faire un homme libre plutôt qu’un citoyen

Mais comment rendre libre l’enfant sans lui imposer des contraintes

On peut déjà commencer par ‘ne pas’ contraindre les mouvements naturels de l’enfant, autrement dit : suivre « la marche naturelle au cœur humain »

- ne pas emmailloter l’enfant

- le laisser se défouler : « courir, sauter, aller…

- « aimer l’enfance, favoriser ses jeux, ses plaisirs, son aimable instinct »

Au final, « maintenir l’enfant dans la seule dépendance des choses, en suivant l’ordre de la nature »

Finalement, cela implique de suivre la nature :

« Laissez longtemps agir la nature, avant de vous mêler d’agir à sa place… »

Car pour Rousseau, l’homme est bon par nature (mythe du bon sauvage formulé dans Le Contrat social) :

« Les premiers mouvements de la nature sont toujours droits »

Ou encore : «  Tout est bon sortant des mains de L’Auteur des choses... »

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