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L'alchimiste.

Cours : L'alchimiste.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2013  •  Cours  •  724 Mots (3 Pages)  •  961 Vues

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Comme ils étaient en chemin, ils entrèrent en un certain bourg. Et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison.

Cette femme avait une soeur, nommée Marie, qui s’assit aux pieds du Seigneur et qui écouta ses enseignements.

Marthe allait de tous côtés, occupée à divers travaux. Alors elle s’approcha de Jésus et dit :

– Seigneur! Ne considères-tu point que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc qu’elle vienne m’aider.

Et le Seigneur lui répondit :

– Marthe! Marthe! Tu te mets en peine et tu t’embarrasses de plusieurs choses. Marie, quant à elle, a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée.

Mais, dans le fond de son coeur, il savait que c’était loin d’être sans importance. Et que les bergers, comme les marins, ou les commis voyageurs, connaissent toujours une ville où existe quelqu’un capable de leur faire oublier le plaisir de courir le monde en toute liberté.

*

Alors que paraissaient les premières lueurs de l’aube, le berger commença à faire avancer ses moutons dans la direction du soleil levant. « Ils n’ont jamais besoin de prendre une décision, pensa-t-il. C’est peut-être pour cette raison qu’ils restent toujours auprès de moi. » Le seul besoin qu’éprouvaient les moutons, c’était celui d’eau et de nourriture. Et tant que leur berger connaîtrait les meilleurs pâturages d’Andalousie, ils seraient toujours ses amis. Même si tous les jours étaient semblables les uns aux autres, faits de longues heures qui se traînaient entre le lever et le coucher du soleil; même s’ils n’avaient jamais lu le moindre livre au cours de leur brève existence et ignoraient la langue des hommes qui racontaient ce qui se passait dans les villages. Ils se contentaient de nourriture et d’eau, et c’était en effet bien suffisant. En échange, ils offraient généreusement leur laine, leur compagnie et, de temps en temps, leur viande.

« Si, d’un moment à l’autre, je me transformais en monstre et me mettais à les tuer un à un, ils ne commenceraient à comprendre qu’une fois le troupeau déjà presque tout entier exterminé, pensa-t-il. Parce qu’ils ont confiance en moi, et qu’ils ont cessé de se fier à leurs propres instincts. Tout cela parce que c’est moi qui les mène au pâturage. »

Le jeune homme commença à se surprendre de ses propres pensées, à les trouver bizarres. L’église, avec ce sycomore qui poussait à l’intérieur, était peut-être hantée. Etait-ce pour cette raison qu’il avait encore refait ce même rêve, et qu’il éprouvait maintenant une sorte de colère à l’encontre des brebis, ses amies toujours fidèles? Il but un peu du vin qui lui restait du souper de la veille et serra son manteau contre son corps. ll savait que, dans quelques heures, avec le soleil à pic, il allait faire si chaud qu’il ne pourrait plus mener son troupeau à travers la campagne. A cette heure-là, en été, toute l’Espagne dormait. La chaleur durait jusqu’à la nuit, et pendant tout ce temps il lui faudrait transporter son manteau avec lui. Malgré tout, quand il avait envie de se plaindre de cette charge, il se souvenait que, grâce à cette charge, précisément, il n’avait

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