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L'abbaye De Thélème

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Par   •  22 Juin 2013  •  1 569 Mots (7 Pages)  •  1 190 Vues

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Introduction :

Plaçant l’homme au centre de leurs préoccupations, les humanistes s’inquiètent de son bonheur et de son devenir. S’ils réfléchissent à un idéal pédagogique, ils s’intéressent également à un idéal de société susceptible de permettre son plein épanouissement et son bonheur. Ainsi naît le genre de l’Utopie, sous la plume de l’écrivain anglais Thomas More, en 1516. Rabelais n’est pas en reste puisque dans son romanGargantua, publié en 1534, il évoque de nombreux lieux fictionnels dont l’Abbaye de Thélème.

Problématique : Il s’agira de comprendre comment la description de cet idéal de société constitue une utopie.

Plan : Nous analyserons d’abord en quoi cette description constitue un idéal, puis nous étudierons comment elle opère comme une  utopie portant en germe une critique de la société du XVI°.

 

I – Un idéal de société humaniste :

L’Abbaye de Thélème est un lieu romanesque, imaginaire, qui correspond à la société idéale dont rêve l’humaniste. Dans cet extrait il s’agit surtout pour Rabelais d’évoquer le mode de vie des Thélémites.

-       le nom de Thélème même signifie en grec « désir ». Il synthétise toute l’aspiration humaniste : une société libre, vertueuse et harmonieuse. On retrouve le terme « désir » à la L 4

Il s’agit dans cet extrait d’en proposer une description ainsi que l’atteste le recours à l’imparfait descriptif + énumération des activités humaines : « Toute leur vie était ordonnée … »

A – Un pays libre :

Il faut d’abord noter que la devise du lieu est « Fais ce que voudras » : c’est la devise offerte par le roi Gargantua. Cet énoncé est une clause et constitue donc un paradoxe puisque la liberté devient une obligation.

L’auteur insiste ensuite sur la liberté qui règne en ce lieu, une liberté collective qui répond à la liberté individuelle souvent mentionnée dans le roman, notamment à propos d’éducation.

On note une opposition entre les champs lexicaux de la contrainte et de la liberté :

-       contrainte : « non selon des lois, des statuts ou des règles » « nul ne les contraignait » « opprimés » « asservis » « sujétion » « contrainte » « joug de servitude » « interdit » « refusé »

-       liberté : « bon vouloir », « libre arbitre » « quand bon leur semblait » « quand le désir leur en venait » « gens libres » « librement » « cette liberté ».

-       les termes liés à la contrainte sont souvent employés dans des tournures négatives qui leur ôtent toute valeur.

-       Rabelais recourt aussi à des effets de parallélismes et à des anaphores pour mettre en lumière cette liberté : ex « quand bon leur semblait… quand le désir leur en venait »

-       Cette opposition est soulignée par certains connecteurs logiques. Ex : ex « mais »  L 2

Ce qui est notable c’est que cette liberté est présentée non comme un facteur d’anarchie ou de désordre, mais au contraire comme un facteur de cohésion sociale, d’ordre et de vertu.

Ex : début du 2nd § : jeu sur le singulier et le pluriel « Si l’un ou l’une …tous » « s’il disait… tous ».

B – Le règne de l’harmonie :

La description se veut méliorative. Il s’agit pour l’auteur de mettre en œuvre une isotopie de l’harmonie pour suggérer le bonheur de vivre qui règne à Thélème.

-       récurrence des termes bon/ bonne/ bien (L 3 et 7 par ex).

-       les pluriels suggèrent un élan collectif : « ces gens-là » « les pousse » « faire tous ce qu’il voyait faire plaisir à un seul » : la liberté n’engendre pas l’individualisme, au contraire chacun semble se soucier des autres. On perçoit un véritable accord entre les membres de la communauté : cf. hypothétiques « Si l’un ou l’autre ». De la même façon on note une relation plus égalitaire entre homme et femme « Si l’un ou l’une ». Les femmes semblent associées aux activités des hommes.

-       les images bucoliques contribuent aussi à créer cette sensation du bonheur : « nous ébattre aux champs » / évocation des dames partant à la chasse L 19-20

-       on peut mettre à ce compte les relations nouées entre les humains et les oiseaux.

-       L’harmonie est aussi rendue par les temps des verbes : l’imparfait étale le bonheur dans un temps, une durée indéterminé.

Un univers de bien et de vertu :

-       on note la présence des champs lexicaux antithétiques du bien et du mal : bien nés/ bien éduqués/ les pousse toujours à la vertu/ noble/ louable/ femme honnête et bien née/// les éloigne du vice/ honteuse/ rejet/ violation.

-       On le voit, à Thélème le Bien l’emporte de très loin.

-       Ceci explique l’épanouissement que peut y connaître l’individu : les besoins du corps sont satisfaits (boire, manger, dormir). On exerce les corps (ébats aux champs) car le corps est très important pour les humanistes mais on n’occulte pas non plus le développement intellectuel ni l’épanouissement affectif et moral.

-       Cet épanouissement est donné à entendre par l’allitération en [S] et les assonances en [i] et en [é]

-       L’évocation de la beauté : plaisir des yeux « de belles haquenées » « leur poing joliment

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