Jean de la fontaine

A la fois moraliste et fabuliste, Jean de la Fontaine est l’un des plus grands auteurs français du XVIIe siècle. Reprenant le thème du bonheur inscrit au centre de son œuvre, La Fontaine, a, comme tout grand auteur, trouvé son inspiration dans une fantaisie de Bonaventure Des Périers pour l’un des personnages et dans un texte latin d’Horace pour le schéma narratif. Du point de vue de sa versification, la fable étudiée est marquée par des alexandrins, des décasyllabes, des octosyllabes, des rimes suivies mais encore croisées ou embrasées. Fonctionnant sur le principe du paradoxe, la fable raconte comment un modeste savetier perd sa joie de vivre à cause de son voisin, un riche financier, alors qu’il a reçu de ce dernier une grosse somme d’argent. En parallèle, le théâtre est à la fois la représentation même d’un texte écrit par un auteur et joué par des comédiens sur une scène mais le théâtre est également un lieu, un lieu où sont échangés sentiments et ressentis. En effet, nous étudierons une œuvre, plus particulièrement une fable très connue du grand public de Jean De La Fontaine : « Le Savetier et le Financier ». Nous nous demanderons à quoi tient la dimension théâtrale de ce récit. Pour ce faire, nous montrerons tout d’abord les éléments particuliers de cette fable, les caractéristiques des personnages principaux, puis nous étudierons comment ses éléments en compagnie d’autres composants de cette œuvre, permettent de donner à cette fable une dimension théâtrale.

Tout d’abord, notre étude partant du titre, nous remarquons une opposition des deux personnages par leurs métiers désignée par le « et » qui marque ici un rapport d’antithèse et les majuscules, étant le signe d’une allégorie. Le Savetier étant le premier à être mentionné, suivant l’ordre du titre mais également du texte (vers 1), sa désignation est déjà une qualification sociale, ce qui nous donne énormément d’indices sur la grandeur en quelque sorte sociale qui se confirmera à la lecture des vers 15à29 par de multiples expressions populaires « J’attrape le bout de l’année »/ « Chaque jour amène son pain »/ « Tantôt plus, tantôt moins ». A la suite de la lecture, nous remarquons qu’un des personnages principal, le Savetier, n’est, contrairement à son voisin pas associé à son métier mais à son loisir, synonyme de bonheur « Un Savetier chantait » v1 / « il faisait des passages » (vocalises) v3. Il est même désigné comme « Le chanteur » v15. Pour un rôle, après les qualifications sociales, il est primordial de connaître les qualifications psychologiques. Ce qui nous est, évidemment donné d’abord pour le Savetier : v30 avec le mot « naïveté », v34à36 « Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre/Avait, depuis plus de cent ans/ Produit pour l’usage des gens », cette hyperbole ironique nous montre la gaieté d’âme et l’insouciance de ce personnage. A l’inverse du Savetier, le Savetier pratique des activités lucratives, avec le v6 « Chantait peu, dormait moins encore », cad sans plaisir ni repos et nous avons un indice de qualification autant physique que sociale « vêtements brodés d’or ». Enfin, ce dernier a conçu un plan machiavélique pour arriver à ses fins, pour ne plus être réveillé par les chants de son voisin le matin, ce qui nous donne une belle chute très appréciée au théâtre.

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