Jean de La Fontaine - ciseaux Koneçnosti

Jean De la Fontaine – Les membres et l’estomac

INTRODUCTION

La Fontaine, auteur du classicisme, a marqué l’Histoire de la Littérature Française par la publication de ses Fables en trois temps. Il publie le premier recueil en 1668, le deuxième en 1678 et le Livre en 1694

La fable « les membres et l’estomac » étudiée ici est la deuxième du Livre III publié en 1668. Elle est inspirée d’une fable d’Esope.

La Fontaine actualise la fable en l’inscrivant dans un contexte plus contemporain : vers 1650, une révolte populaire avait eu lieu, les Parisiens s’estimant floués par le pouvoir royal. Quelques années plus tard, on s’inquiète autour du roi d’une nouvelle révolte provoquée par des taxes toujours plus importantes réclamées par Colbert, le ministre de Louis XIV.

Le roi est figuré par un estomac, tandis que les membres représentent le peuple.

Dans un premier axe nous étudierons ce qui fait l’originalité de cette fable (I), dans un deuxième axe la morale explicite (II) et enfin le double sens et la morale plus implicite qui se cachent dans ce texte (III)

LECTURE

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COMMENTAIRE

Dans un premier temps nous étudierons ce qui fait l’originalité de cette fable

Un schéma de rimes et de mètres varié

Le schéma des rimes est très irrégulier : on trouve dans cette fable dés les premiers vers aussi bien des rimes :

• Croisées ou alternées (royauté/ ouvrage/ côté/ image)

• Suivies (ressent/ lassant)

• Embrassées (gentilhomme/ Gaster/ air/ somme)

Il en va de même pour le schéma métrique : bien que de nombreux vers soient des alexandrins, le ver « noble » adapté pour les sujets sérieux (vers 5 à 14) on trouve quelques octosyllabes (vers 1 à 4) et un unique décasyllabe (ver 15).

Cela contribue à la construction d’un apologue atypique avec des rythmes très divers.

Des protagonistes inhabituels

Le récit se distingue des autres fables par ses protagonistes.

En effet il n’est pas question d’animaux mais d’organes et de membres du corps : l’estomac (dés le vers 4), les mains (vers 14) et les bras et les jambes (vers 15).

Les membres sont dotés du pouvoir de parler « disaient-ils » (vers 9) « dire » (vers 16) de raisonner et de prendre des décisions « chomons » (vers 13) « ainsi dit, ainsi fait (vers 14).

Un plan atypique

Le plan de la fable est lui-même atypique.

Alors que la Fontaine place en général sa morale au début ou à la fin, il commence ici par

*Une introduction (vers 1 à 5),

* Entame le récit,

* Puis donne un premier élément de morale à partir du vers 24,

* La Fontaine embraye alors sur un deuxième récit à partir du vers 33.

La morale se trouve donc au milieu de la fable ce qui permet à la Fontaine de brouiller les pistes quant à son véritable message.

Cependant une lecture plus attentive permet de constater que, malgré ces éléments surprenants, cette fable reste un apologue argumentatif dans la lignée des autres fables

Dans cette deuxième partie nous verrons qu’il s’agit bien d’une fable classique

Une forme classique

Malgré toutes ces originalités, cette fable est de forme assez classique : des personnages qui représentent une certaine catégorie de personnes (ici le roi à travers l’estomac et le peuple via les membres), un récit court (18 vers entre le vers 6 et le vers 23) amusant et didactique, qui comporte une morale.

L’appel à des figures d’autorité

Comme

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