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Incipit : L'Etranger

Fiche de lecture : Incipit : L'Etranger. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  1 277 Mots (6 Pages)  •  1 150 Vues

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Intro : L’Étranger : ce roman paru en 1942, peint un personnage indifférent à sa vie, étranger à tout ce qui lui arrive. Amené à commettre un crime, il est jugé et le procureur dénonce alors un homme qui n’a pas pleuré à l’enterrement de sa mère.

Il s’agit de l’incipit : Meursault apprend la mort de sa mère. Il doit aller à l’enterrement.

L’histoire se passe en Algérie, à l’époque où elle était une colonie française.

Phrase célèbre de l'incipit : « maman est morte ». Étrange choix que de commencer un récit avec une telle formulation pour parler de cet événement. Un début qui donne immédiatement le ton de l'œuvre.

En quoi cette plongée immédiate dans l'intériorité du narrateur constitue-t-elle une nouvelle manière d’écrire des romans?

I) Un premier contact avec le personnage de Meursault

1) Une entrée dans l’intériorité du personnage…

• Récit à la première personne : on entre brutalement dans l’intimité du personnage. Il s’agit d’un point de vue interne, on est donc censé connaître ses pensées intérieures, émotions, lesquelles seront peu nombreuses.

• Le narrateur écrit «Maman » pour parler de sa mère, un peu comme s’il s’adressait à un frère. Cela renforce la familiarité et l’intimité avec Meursault. Cette familiarité contraste avec la froideur du récit qui suit.

• « Maman » est le deuxième mot du récit, il revêt une importance particulière. La mort de la mère dominera l’ensemble du roman et d’une certaine manière orientera le destin du personnage.

• Nombreuses marques de la première personne, marqueurs temporels (« hier, aujourd’hui, demain ») : le narrateur semble écrire une lettre ou un journal intime au jour le jour :

• Le temps de la narration (moment où le narrateur écrit) est concomitant au temps de l’histoire racontée, contrairement à l’autobiographie, où le narrateur écrit a posteriori.

• Les deux premières phrases sont saisissantes :

• « Aujourd’hui, maman est morte [...] .

• On entre directement dans une souffrance profondément humaine et universelle : la mort de la mère.

• Mais la tragédie de la mort semble ici aussitôt banalisée par l’hésitation du narrateur :

• « Ou peut-être hier, je ne sais pas. »

2) … mais un personnage « extérieur » à lui même :

• De nombreux indices donnent l’impression au lecteur que Meursault est indifférent :

• Aucune réaction personnelle. Au contraire, le personnage passe immédiatement aux considérations et aux conséquences matérielles (horaires de bus, congé professionnel…)

• « J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me le refuser avec une excuse pareille. »

• Meursault parle de la mort de sa mère comme d’une « excuse ». Il va même jusqu’à dire que, après l’enterrement :

• « ce sera une affaire classée »

• employant une expression aux connotations administratives, inadaptées au contexte affectif.

• Meursault semble avoir une vie organisée, réglée, que rien ne vient bousculer :

• « J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude »

• Les marques de condoléances semblent ne produire aucun effet, aucun sentiment en retour.

• « J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois »

• Son étourdissement après les marques de sympathie n’est produit que par une nécessité matérielle : se procurer une cravate de deuil. Cela paraît une obligation. Il en récupère une auprès d’un ami. La mort de sa mère semble devoir n’entraîner que le minimum de frais.

• Dans le bus, Meursault préfère se réfugier dans le mutisme avec le militaire qui a pourtant une attitude plutôt sympathique à son égard.

• On entre donc en relation avec un personnage a priori étrange (étranger ?), déroutant, proche de sa mère et pourtant indifférent.

- Les événements, pourtant a priori tragique ne semblent pas l’affecter. Il n’y a donc pas d’émotion, pas de révolte.

• La vie semble être une « donnée externe » sur laquelle

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