LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Incipit L'Assommoir- Zola

Commentaires Composés : Incipit L'Assommoir- Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2014  •  2 425 Mots (10 Pages)  •  3 982 Vues

Page 1 sur 10

L’incipit, une ouverture romanesque

11- Une action en cours

- Zola choisit une ouverture « in medias res » : usage du plus-que-parfait (action en cours dans le passé) + l’héroïne présentée par son prénom comme si le lecteur la connaissait déjà (volonté de familiariser de lecteur d’emblée avec les protagonistes.

- Le jeu des temps verbaux : Plusieurs analepses dans ce passage : dès premier verbe ; "elle avait aperçu", "on avait ajouté". Cette évocation d'un passé antérieur au récit permet au narrateur de donner au lecteur des informations importantes, sous couvert de souvenirs de Gervaise.

- alternance récit (narratif) et description

12- Le cadre spatio-temporel

- le temps : l’action commence pour le lecteur à « deux heures du matin » et se termine après « cinq heures » = situation précise, champ lexical de la nuit, étude des temps verbaux (passé-simple et imparfait), repères temporels (hôpital en construction)

Notations d'heures : deux heures du matin ; cinq heures. Notations plus floues : "son attente de la nuit".

Le récit proprement dit commence donc à cinq heures du matin. Opposition entre l'imparfait d'habitude (une habitude antérieure au récit) et le passé simple qui crée la rupture avec cette habitude ("s'éveilla", "éclata") ; d'où un autre imparfait, explicatif et duratif : "il découchait".

- l’espace : lieux précis. On observera un élargissement de plan durant l’extrait : du lit à la chambre, de la chambre à l’hôtel, de l’hôtel au boulevard et du boulevard au quartier = volonté chez Zola de replacer les protagonistes dans un contexte explicite.

13- Gervaise et les autres : la présentation des personnages, le jeu des focalisations

- Gervaise, l’héroïne au portrait esquissé : absence de description physique, ce sont les actions qui déterminent son caractère (champ lexical de la souffrance, marques du pathos afin de sensibiliser le lecteur)

Le réveil de Gervaise qui en prenant conscience de l’absence de son compagnon marque le début de l’espace diégétique, sujet de la narration, elle en est donc aussi l’acteur. D’entrée, la narration est en effet conduite par Gervaise autant que par le narrateur. Astuce d’écrivain, cette technique permet à Zola de rendre plus vivante la présentation du personnage de Gervaise. D’une certaine manière, son héroïne est découverte de l’intérieur, à travers ses yeux.

Ainsi, dans le deuxième paragraphe, Gervaise promène son regard dans la chambre, ce qui donne l’occasion de découvrir l’espace qu’elle occupe. La description de la chambre est de plus partagée par l’héroïne. " On avait ajouté, pour les enfants, un lit de fer ", ces paroles semblent être celles de Gervaise plus que d’un narrateur extérieur qui aurait dit : " Ils avaient ajouté, pour leurs enfants, un lit de fer. "

Rétrospectivement, le premier paragraphe peut ainsi apparaître en partie, comme émanant des pensées de Gervaise dans les quelques instants suivant son réveil. En s’apercevant qu’il n’est toujours pas là, Gervaise se rappelle avoir attendu Lantier et s’être écroulée de fatigue nerveuse. Il lui faut maintenant reprendre contact avec la réalité, aussi dure soit elle.

- Lantier, l’absent, domine les pensées de Gervaise. Zola pose ainsi les jalons de son intrigue et provoque un effet d’attente, de suspens

- Les adjuvants (personnages secondaires) servent à ramifier l’action.

= Les enfants, Claude et Etienne, seules traces d’éléments positifs pour Gervaise.

Adèle, « brunisseuse » = obstacle ?

Trois êtres fragiles, nommés par leurs prénoms et leur lien de parenté : mère et enfants. Trois personnages présents dans la pièce. Aucune description physique : c’est le regard de Gervaise qui prime : focalisation interne ("le regard noyé") : elle n’a pas besoin de se décrire ni de décrire ses enfants.

Deux êtres absents : Lantier et Adèle. Lantier nommé soit de manière à montrer le couple qu’il forme avec Gervaise (la malle), soit de manière isolée, par un "il" sujet tout-puissant, cherchant à se séparer de Gervaise ("il l’envoyait se coucher avec les enfants"). Adèle n’importe qu’en tant qu’élément explicatif de l’absence de Lantier.

Des éléments descriptifs qui passent essentiellement par le regard de la jeune femme. Ils s’inscrivent dans une trame narrative elle-même entièrement centrée sur l’émotion de Gervaise.

Une page naturaliste

21- La méthode scientifique

- description topographique très documentée pour donner un effet de réel. Zola a pris des notes en visitant le quartier de la Goutte d’or. Nombreuses occurrences de lieux réels.

- description romanesque également très précise. Champ lexical de la misère, du dénuement.

Description par l’absence ("ébréché", "vide", "troué", "mangé"). Absence qui se fait sentir même dans les couleurs : "déteinte", "sales", "boue", "zinc" : tout est gris, couleur de sale.

Description par le dénigrement : connotations négatives dans le choix des termes : "graisseuse", "traînait", "lambeau", "nippes", etc.

22- L’odeur du peuple

- registre de langue où le prosaïsme marque la volonté de donner une image authentique des conditions de vie des ouvriers

- images misérabilistes (abattoirs, pourrissement…), violence

Le thème de la boue revient fréquemment dans le roman, ici c’est un pantalon qui est mangé par la boue, L’idée de saleté partout présente comme on le verra également dans d’autres extraits. Au début du roman, Gervaise va lutter de toutes ses forces pour se débarrasser de la crasse aussi bien physique que morale : elle prendra soin de faire le ménage et ses lessives avec une énergie sans pareille, mais ses tentatives seront vaines et elle échouera, elle ne fera que s’enliser dans de misérables conditions de vie.

23- Chronique

...

Télécharger au format  txt (15.6 Kb)   pdf (153.1 Kb)   docx (15.4 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com