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Histoire littéraire : le théâtre, de l’Antiquité au début du XVIIe siècle

Cours : Histoire littéraire : le théâtre, de l’Antiquité au début du XVIIe siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2019  •  Cours  •  3 616 Mots (15 Pages)  •  654 Vues

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Histoire littéraire : le théâtre, de l’Antiquité au début du XVIIe siècle

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  • Saisir la théâtralité à sa naissance.
  • Analyser ce qui caractérise les premiers modes d’expression du genre.
  • Recenser ce qui perdure de cet héritage dans le théâtre ultérieur.

Platon oppose deux modes d’écriture : la mimésis, ou imitation parfaite, dans laquelle le poète donne l’illusion que ce n’est pas lui qui parle, mais ses personnages, et la diégésis, ou récit pur, dans lequel il parle en son nom. Abordant le théâtre d’un strict point de vue de lecteur (et non de spectateur, puisqu’il ne parle pas du jeu), Platon définit l’écriture dramatique par le dialogue. Or, comme nous allons le voir au fil de cette séquence, le jeu qui se réalise dans la représentation est inscrit au cœur même de l’écriture. C’est lui (et non le seul dialogue) qui permet de définir le texte dramatique, sans quoi rien ne laisserait distinguer une pièce de théâtre du dialogue didactique platonicien et des dialogues philosophiques écrits sur ce modèle, ceux de Cicéron, de Voltaire ou de Diderot. Il faut donc prendre en compte une hétérogénéité fondatrice du genre : le théâtre est à la fois une pratique d’écriture et une pratique de représentation (interprétation, mise en scène). Les théories relatives au théâtre tendent ou visent à couvrir cette hétérogénéité.

De 500 av. J.C. à la Renaissance (21 siècles) le théâtre s’est déroulé en plein air. Il était gratuitement offert à la population par les autorités. C’était un service public :

  • De divertissement, à Rome (où il faisait partie de « jeux » réclamés, avec le « pain » par le peuple).

  • De divertissement et aussi d’enseignement, en Grèce et au Moyen-âge (pour un public illettré

dans son immense majorité).

Tous les rôles, masculins ou féminins, étaient tenus par des hommes. La comédienne n’existait pas. Les comédiens n’étaient pas professionnels (sauf à Rome), car le théâtre avait lieu, en Grèce, seulement dix jours par an. A Rome soixante jours. Au Moyen-âge, quelques jours à Noël et à Pâques. Il se déroulait dans la journée, au soleil (à Rome, toujours le matin). Il était lié à la religion.

Pas de séparation entre scène et salle : acteurs et spectateurs étaient rassemblés dans un même lieu.

Toutes les classes de la société assistaient, en même temps, au même spectacle.

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Le théâtre grec

  1. Les Trois grands tragiques grecs : Eschyle, Sophocle, Euripide.

Eschyle (-525/-456, 69 ans) : Eschyle est un géant du théâtre. Il faudra attendre Shakespeare pour trouver un

poète de cette dimension. Cf. Victor Hugo : « Eschyle est magnifique et formidable, comme si l’on voyait un froncement de sourcil au-dessus du soleil ». C’est un homme du VIe siècle avant J.-C., préoccupé avant tout des problèmes de la Cité. Importance du chœur. Psychologie sommaire mais non inexistante. Même pour les Grecs, il deviendra vite un grand classique plutôt lu que joué.

Seulement sept        pièces sur quatre-vingt-dix nous sont parvenues. Parmi elles : Les Perses (-472) : la seule

  • tragédie historique » arrivée jusqu’à nous. Dans cette pièce, Eschyle réalise le tour de force de montrer à ses compatriotes athéniens leur ennemi perse, Xerxès, vaincu à la fin de la seconde guerre médique, de retour dans son royaume et se lamentant parmi les siens. Pièce d’ancien combattant condamnant l’horreur de la guerre, sans simplifications partisanes.

Sophocle (-496/-406, 90 ans) : Auteur le plus fécond, le plus primé et le plus admiré. Sa génération n’a plus à instaurer la démocratie (Athènes de Périclès). Elle s’intéresse encore aux problèmes de violence, du sacrilège, des rapports avec le pouvoir, sa légitimité, etc. mais surtout au conflit entre l’homme et les dieux « qui ont la cruauté de l’enfance et dont les jeux coûtent cher aux mortels » (Cocteau). Bref, au destin individuel. Le chœur, témoin civique, a moins d’importance que dans les pièces d’Eschyle.

Là encore, seulement sept pièces sur cent vingt trois nous sont parvenues. Parmi elles la trilogie d’Œdipe :

Antigone (-440), Œdipe-roi (-421) et Œdipe à Colone (-401, posthume).

Euripide (-480/-406, 74 ans) : Sa gloire posthume sera immense. C’est lui qu’on adapte, c’est lui qu’on imite, et cela jusqu’à nos jours. Euripide, c’est déjà le théâtre moderne, réaliste, voulant « rendre » la complexité de la vie. Les acteurs ne sont plus « matelassés », ils s’assoient. Les masques virent au naturalisme. Le chœur s’efface.

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Dix neuf pièces sur quatre vingt treize nous sont parvenues. Parmi elles : Hippolyte, Andromaque, Oreste, Electre : tragédies « psychologiques qui produisent une émotion d’ordre passionnel et non plus moral (influence sur le théâtre de Racine).

  1. Principales caractéristiques de la tragédie grecque :

  • Aucune scène d’amour dans la tragédie grecque.
  • Destin : on parle du « fatum », du destin, qui écrase le héros tragique. Or il s’agit là d’un mot latin.

Dans la tragédie grecque, la fatalité, liée à la destinée et à la nécessité inaltérable, s’appelle l’ « ananké », ou, plus couramment encore, « l’atè », qui signifie aussi l’erreur.

  • C’est l’« hybris » (l’arrogance funeste, l’orgueil, la démesure) qui, par le sentiment de supériorité qu’elle inspire, mène à l’erreur, à la faute, à l’atè. Le héros tragique est victime à la fois de la volonté des dieux, du hasard et de son erreur, de sa propre faute. Œdipe, par exemple, jadis, a eu des « torts » : meurtre d’un voyageur inconnu (Laïus) sous l’empire de la colère, arrogance de « tyrannos » acclamé. Tous les malheurs d’Ajax viennent de sa folle jalousie envers Ulysse à propos de l’attribution des armes d’Achille.

  • Héros tragique : Etre un héros grec, c’est laisser une trace positive dans la mémoire de la Cité, parfois même mourir pour que la cité vive.
  1. La comédie antique : Aristophane (-446/-385 ?, 61 ans).

Aristophane est le grand auteur satirique de son temps.

Thèmes :

  • la nostalgie du bon vieux temps et de la vie simple ;

  • la quête aux Enfers pour ramener les grands hommes du passé ;

  • le contraste entre Athènes décadente, où tout va mal, et un lieu utopique où tout va bien ;
  • la satire des mœurs judiciaires ;
  • les excès du chauvinisme.

But : défendre la Cité contre tous les abus politiques, culturels, etc. Défendre les petites gens contre les « décadents » de toutes sortes. Aristophane se méfie du « progrès ».

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