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Histoire de la photographie

Dissertation : Histoire de la photographie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 476 Mots (6 Pages)  •  287 Vues

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 Les premières photographies de Walker Evans comme Third Avenue « L », New York, 1928 ou encore Brooklyn Bridge, 1929, photos d’architecture, étaient proche de la Nouvelle Vision.  Ce mouvement doit son expansion à l’arrivée d’appareils photographiques de moyen format  plus maniables, permettant au photographe d’architecture d’adopter des angles de vue jusque là impossibles ainsi que des plans rapprochés. Mais Evans abandonne ce style moderne pour une esthétique plus vernaculaire. En effet, tout comme August Sander, celui-ci désire rendre compte de l’ « ordinaire social ». Cependant, l’approche d’Evans est différente de celle de Sander puisque celui-ci s’intéresse peu à la figure humaine. Dès lors il se concentre davantage sur les paysages, l’architecture, autrement dit l’environnement des hommes, notamment l’environnement rural. En 1935, dans le cadre du New Deal de Roosevelt, le ministère de lagriculture crée la FSA : Farm Security Administration. Cet organisme est chargé daider les fermiers les plus pauvres impactés par la Grande Dépression. Elle charge donc Roy Skyker de rassembler des photographes pour rendre compte des conditions de vie et de travail des américains ruraux afin de convaincre de lutilité des réformes de Roosevelt. Walker Evans ainsi que dautres photographes tels Dorothea Lange, Russell Lee ou encore Arthur Rothstein sont choisis pour leur engagement social. Cette  entreprise convient tout à fait à l’esthétique dEvans et le style documentaire prendra son essor grâce à elle. Ainsi  le photographe part en mission pour la FSA en 1935 et il en profite pour élargir sa vision du vernaculaire en dehors du monde agricole. C’est dans ce contexte qu’il entreprend un projet personnel dont sera tiré une exposition et un livre : American Photgraphs. Cette exposition a lieu au Museum Of Modern Art de New York (MOMA) en 1938 et Evans est alors le premier photographe à y être exposé. Preuve que ce style documentaire est considéré comme de la photographie d’art à part entière. La photographie à analyser : Birmingham Steel Mill and Worker’s Houses est issue de cette exposition. Le sujet est une aciérie à Birmingham, grand centre industriel et plus grande ville d’ Alabama. Nous verrons en quoi elle est représentative du travail d’Evans ainsi que du contexte photographique et culturel de son époque. Puis nous dégagerons les raisons qui font que cette photographie dispose encore aujourd’hui une certaine notoriété.

Cette photographie est emblématique du style documentaire. Ce mouvement opère un élargissement du champs de vision en comparaison à la Nouvelle Vision et souligne un désir de retour au réel après la désinvolture des années 20. Il est surtout présent sur la Côte-Est des États-Unis qui fut plus touchée par la crise que la Côte-Ouest, qui pour sa part resta encore longtemps sous l’influence de la Straitgh Photography. Dès lors, le ton d’Evans devient plus documentaire et social. D’ailleurs celui-ci, ayant étudié en France, se réclame des visions de l’art de Baudelaire : comme lui il est capable de remarquer la beauté dans les choses les plus insignifiante, mais également de Flaubert : chez qui il admire le réalisme, l’objectivité et la neutralité. Par exemple, Flaubert a toujours refusé de préfacer ses oeuvres afin de laisser la place au lecteur, il prône l’effacement de l’auteur.

Cette image a été prise à la chambre photographique. En dépit de l’aspect pratique des boitiers moyen format à visée télémétrique, type Leica, en pleine expansion, Evans resta fidèle au grand format. Format permettant une image plus finement détaillée malgré l’utilisation d’un grand angle. Il est d’ailleurs toujours utilisé aujourd’hui en photographie d’industrie, d’ architecture et de reproduction d’art. Ainsi, pour Evans, c’est l’outil idéal pour le style documentaire puisque autorisant une grande clarté de l’image notamment au niveau de la netteté : aucune zone de flou n’est présente, il y a même beaucoup de détail dans les cheminées de laciérie en arrière plan bien que celles-ci soient dans la brume (ou fond sur exposé?). De plus cet arrière plan est d’une grande luminosité. L’image est cependant assez contrastée entre le haut :  ciel lumineux et blanc, et le bas : gris et noirs de l’aciérie, des maisons, du sol. Ainsi, les différents niveaux de gris connotent d’une grande netteté de l’image. Les côtés de la photo sont également nets, et la profondeur de champs grande. Pour Evans cette importance donner aux détails d’une image est à mission d’archivage autrement dit de rendre compte de la réalité le plus objectivement possible.

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