Gigantisme et folklore

1. Genre oral, dans la lignée du folklore

Gigantisme et folklore

Rabelais perpétue une tradition folklorique qui relie le gigantisme au grotesque par le grossissement et l'exagération de l'humanité. Le personnage géant conduit à une description de l'hypertrophie du héros, de son corps à ses énormes besoins vestimentaires et alimentaires ; son utilisation d'objets surdimensionnés porte des détails crus liés à sa taille, comme l'effet destructeur des excréments sur les mâles...

Exemple :

Les dimensions spatio-temporelles de l'univers narratif sont bouleversées sur le mode comique : c'est un de ces programmes verbaux qui font rire. Cela découle de l'écart entre la réalité humaine et les impacts disproportionnés, tels que l'inondation d'urine, l'ingestion par inadvertance de pèlerins et même la transformation des cloches de la cathédrale en cloches de jument.

b. La théâtralité et le « vocabulaire de la place publique » (l'œuvre de François Rabelais et la culture populaire au moyen-âge et sous la renaissance, Mikhaïl Bakhtine)

L’ambiance verbale rappelle celle de la place publique ou de la foire. Chacun des épisodes est une entité narrative indépendante qui pourrait constituer une saynète, de part l’abondance des actions, les procédés langagiers comiques, l’omniprésence de la fête, l’abondance des harangues et conversations… Nombres de scènes relèvent de la sotise, de jeux de scènes dont les effets comiques ne sont plus à démontrer.

Doc. 1. Gargantua à son grand couvert

Exemple :

Le prologue notamment vante l’esprit du livre comme un bonimenteur de foire le ferait, s’adressant au lecteur qu’il désire bachique (relatif à Bacchus, dieu de l’ivresse et du vin) en l’injuriant familièrement ou affectueusement. Il l’apostrophe directement, le plaçant dans une situation de réception simultanée à la lecture.

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