Francais

Eugène Ionesco a écrit la nouvelle Rhinocéros en septembre 1957 durant l’après-guerre. Elle a par après été produite au théatre en 1959. C’est en Roumanie, sur les lieux de son enfance que l’auteur se rappelle des évènements qu’il met sur papier. C’est une pièce contre le totalitarisme. Le théâtre de l’absurde permet d’ailleurs de démontrer l’humour et la déchéance humaine. C’est ce que nous verrons dans cette étude portant sur Bérenger, un homme conciliant et Jean, un personnage plutôt intolérant. Nous tenterons d’étayer ce qu’est la symbolique du monstre.

En premier lieux, Jean est conformiste. Ionesco le peint comme un homme rigide. L’auteur tente d’illustrer par le champ lexical suivant : «volonté» (p.14), «devoir» (p.14), «force» (p.31), «esprit clair» (p.47), que Jean se définit comme un homme supérieur parce qu’il fait son devoir. Étant donné qu’il ne supporte pas ce qui est différent à lui, Jean est considéré un homme dangereux. La métaphore «la moindre objection le fait écumer» est utilisé è la page 52 afin d’illustrer le côté égocentrique de Jean. En lui suggérant de soigner son apparence, Jean essaie de faire de Bérenger un être conforme. Il lui recommande donc d’utiliser un peigne, un miroir et de mettre une cravate ce qui représente l’uniforme de l’homme soigné ainsi que la maîtrise de soi. En agissant d’une manière paternelle, Jean veut surtout amener Béranger à penser comme lui. L’auteur utilise par la suite le renversement des rôles. Pendant l’acte II, tableau 2, l’homme cultivé et rigide se transforme en rhinocéros. Par cette technique, l’auteur montre l’opposition dans les choix de valeurs de Jean : « des clichés! […] je n’ai pas vos préjugés […] pourquoi ne pas être un rhinocéros? J’aime les changements» (p.106).Dans l’acte III, Ionesco fait de Bérenger un homme «fort et courageux» (p.148). Quand tous les hommes de la ville ont suivi les autres, Bérenger, étant devenus rhinocéros et étant le seul être humain restant dans la ville, se sent encore un être à part : « comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre» (p.162). Ce dernier décide de se défendre et de garder son originalité malgré beaucoup d’hésitations.

Deuxièmement, Béranger est anticonformiste. Lors du premier acte, Ionesco souligne qu’il y a une certaine inadaptation du monde dans lequel Bérenger évolue. L’auteur montre que Bérenger est différent des gens qu’il côtoie par le champ lexical suivant : « fatigué» (p.14), «ennui» (p.14), «ne m’y fie pas» (p.14), «peur» (p.30), «mal à l’aise» (p.30). En effet, on peut conclure par l’extrait suivant : « je me sens mal à l’aise dans l’existence, parmi les gens, alors je prends un verre» […] «je ne sais pas si je suis moi» (p.30) que Bérenger est un homme conciliant, alcoolique et négligé qui se pose des questions sur son mal-être. Dans l’extrait suivant, on peut voir par son questionnement que Bérenger est le premier à dénoncer le conformisme : « on s’ennuie dans cette ville» (p.14). Les gens n’ont pas de jugement critique dans le contexte social qui illustre la vie de cette communauté. Ils sont conformistes et âpres au gain. En effet, le commerçant veut vendre son vin sans aucune considération puis le patron égoïste et avare fait payer à la serveuse l’accident du passage

...