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Fonction de la poésie

Dissertation : Fonction de la poésie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 454 Mots (6 Pages)  •  1 290 Vues

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Le Bihan  Sacha

DISSERTATION

Charles Baudelaire écrit : « La poésie n’a pas d’autre but qu’elle-même ». Cette citation qui nous relie alors au corpus nous  montre un point de vue tout à fait restreint de la fonction poétique comme s’il fallait écrire pour écrire, simplement pour former des vers à première vue sensés mais essentiellement respectant la langue française, sa grammaire et son large choix de mots, plus précis les uns que les autres. Mais comme disait Victor Hugo dans son œuvre Odes et Ballades : « La poésie, c'est tout ce qu'il y a d'intime dans tout ».  Cette phrase nous révèlerait elle alors un rôle plus personnel dans la poésie ? Une implication du poète dans son écrit ? Il semblerait donc juste d’étudier les différents rôles de la poésie à partir de la question suivante : La poésie n’a-t-elle donc pour but que d’apporter un aspect esthetique à l’écriture ou aurait elle d’autres fonctions plus subjectives ? Pour cela il est à nous d’expliciter ces différentes fonctions.

« La poésie est un art du langage, une façon de sculpter les phrases et les mots pour leur faire dire plus qu'ils ne disent habituellement ». On peut tout d’abord remarquer que le premier aspect mentionné dans cette définition de la poésie est l’aspect artistique et donc esthétique de cette-dernière. Une esthétique c'est un peu comme un style, une façon particulière de mettre en forme selon des règles les mots, et par ailleurs, leurs sons. Ainsi les auteurs se relaient l’écriture de ces œuvres depuis l’époque de l’Antiquité en respectant, ou non, certaines règles comme la versification ou le principe de rimes. Ces dernières ont pour but de se relier les unes aux autres, être à l’unisson afin de faire passer un certain message au destinataire. En ce qui concerne la versification, on peut dire que le choix du nombre de syllabes d’un vers a un impact assez important sur le rythme de la poésie comme avec la présence d’hémistiche, c’est-à-dire d’une coupure au milieu d’un vers, relevant l’importance certaine d’un mot et donc d’insister sur un aspect ou un thème précis. Il est important pour un poète de ne pas négliger ce point d’autant plus que la poésie était à l’origine chantée par des troubadours, tel que Richard Cœur de Lion, et accompagnée par un instrument, généralement une lyre. « De la musique avant toute chose » disait Verlaine ! La poésie était donc intialement plus considérée comme une chanson que comme un simple texte « bien écrit ». Ces techniques d’écritures ont énormément évoluées depuis leurs mises en places avec le développement de nouveaux mouvement littéraires au fil des siècles. Chacun de ces mouvements répondent à certaines caractéristiques et se distinguent les uns des autres car chaque auteur a donc son propre style d’écriture, sa propre forme d’esthétisme : c’est ce à quoi on le reconnaît. Par exemple, Villon dans son épithaphe plus connu sous le nom de « Ballade des pendus » utilise un style très ancien car emploie encore le vieux français. Dans un de ses vers : «Car si pitié de nous pauvre avez », l’auteur cherche ici à exprimer le ressenti de ses frères après sa mort, il joue sur les sonorités, en l’occurrence le « é » pour créer un ressenti particulier chez le lecteur. Afin de réaliser une comparaison, Robert Desnos, surréaliste reconu, écrit quant à lui ses poésies de manière très libre, sans aucune versification ou rimes particulières. Comme nous pouvons le voir dans une de ses poésies « Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille », ce premier vers est très long, 20 syllabes, et ne possède aucune ponctuation. De plus, on peut noter la présence de deux procédés styllistiques : l’allitération en « b » qui produit un effet sonore et qui rappelle le bruit du cœur en palpitation, et l’assonance en « a » qui vient renforcer cette image par l’assimilation de la voyelle à un cri. Cette manière d’écrire assez libre est très courante chez les auteurs contemporains, qui ne cherchent plus la perfection en respectant les codes instaurés par leurs pairs mais l’émotion provoquée par d’autres procédés, moins spécifiques au genre poétique et beaucoup plus subjectifs.

L’esthétisme d’une poésie peut alors prendre deux valeurs : l’une tout à fait objective et qui ne tient qu’à l’écriture du poète, mais une autre beaucoup plus subjective qui ne dépend que de la réception du message passé par l’auteur. Paul Valéry illustre bien cette distinction par sa phrase « Le poème, cette hésitation prolongée entre le son et le sens ». Nous allons donc à présent aborder le sens de la poésie.

Depuis toujours, la poésie est un moyen pour son auteur d’écrire sur papier ce qu’il pense. Son texte est comme une preuve, un accès à ses pensées les plus intimes. Ces dernières sont multiples, mais on peut relever deux genres de poésies qui ont traversés les âges et persistent encore à vouloir toucher le plus grand nombre d’entre nous : la poésie lyrique et la poésie engagée. Les textes du corpus sont tous des poésies engagées, c’est pourquoi elles ont été judicieusement regroupées comme telles ; mais le lyrisme ne peut être observé dans chacun d’entre eux. C’est un genre plus spécifique car elle traite des sentiments du poète en relation généralement avec l’amour, la mort, le temps… Ces ressentis peuvent alors s’appliquer à un plus grand nombre et c’est là que la réception du poème fait de lui une réussite ou non et développe alors l’universalisation de sentiments, que toute une société peut ressentir. Ce sont des thèmes très personnels, sans tout à fait l’être pour autant car ces derniers touchent chaque personne au plus profond d’elle-même. Un des plus grands auteurs lyriques n’est autre que Victor Hugo. Romantique tourmenté, il va, comme beaucoup d’autre, traverser des épreuves comme la mort de sa fille Léopoldine ou encore des chagrins d’amour. Et il va justement les retranscrire sur papier afin de s’exprimer, partager et peut-être même se libérer d’un poid, comme dans sa poésie Demain, dès l’aube, poème faisant partie du recueil dédié à sa fille défunte. Ce texte fait appel à la nature, domaine régulièrement exploité par ce style ; mais aussi à une ponctuation très présente qui permet de marquer des temps de pauses et donc d’insister sur le mot précédent : comme quoi la ponctuation peut changer le message et par la même occasion, l’intention du poète. L’auteur cherche, à l’aide des outils que lui fournit la langue française, à sensibiliser le lecteur, et donc faire passer un message, pas de revendication mais plus d’explication, comme dans la poésie Le Renégat de David Diop dans laquelle certes, il revendique l’appartenance aux origines et la fin de l’esclavage quel qu’il soit, mais aussi où il exprime comme le regret d’avoir perdu un membre de sa famille. « Le lyrisme est le début de la protestation » disait  Paul Eluard. En effet, certains auteurs tentent de persuader le lecteur d’une cause en jouant donc sur ses sentiments et on peut alors voir que le poète cherche dans ce cas à revendiquer cette cause. On peut étudier ce phénomène dans la poésie d’Agrippa d’Aubigné, Jugement, dans laquelle l’auteur condamne la bêtise humaine et la prise de pouvoir de certaines personnes. Il fait alors appel à Dieu, qui à l’époque conservait une place primordiale dans la société. En faisant appel à la divinité, l’auteur semble jeter comme une malédiction sur les accusés, ce qui sert de prévention pour le reste de la société qui reculera peut-être alors face à la condamnation de Dieu. La poésie engagé traite donc quant à elle de réels problèmes de société comme le pouvoir, la religion ou la guerre : « Je considère la poésie engagée comme une mission personnelle, un devoir envers une société où on évolue vers un contrôle des consciences: on devient même suspect de ne pas penser correctement! », voilà la pensée de Jan Theuninck, auteur contemporain et artiste peintre belge. La poésie engagée semble alors dicter les consciences ou tout cas tente de les conditionner.

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