Fiche lectur,e baguettes chinoises

                                          Dossier sur œuvre

Œuvre Chinoise

Titre de l’œuvre : Baguettes chinoises

Titre originale : Kuaizi guniang

Auteur : XINRAN

Traductrice : Prune CORNET

Publication : 2008

Edition : Philippe PICQUIER

Nombre de pages : 335

L’auteur :

Avant toute chose il est important de dire quelques mots au sujet de l’auteure car son parcours donne réellement sens au roman. Née en 1958 à Pékin, Xiran a été journaliste et animatrice dans une émission de radio où elle recueillait sans tabou les confidences des femmes. Depuis les années 2000 elle interview des femmes dont elle s’est inspirée pour écrire son œuvre. Son intérêt tout particulier pour la condition de la femme se ressent profondément à travers son roman.

Le résumé :

Trois, Cinq et six sont des sœurs issues d’une fratrie de 6 filles. Humiliées perpétuellement dans leur petit village de campagne parce qu’elles ne sont pas des « poutres » elles décident de rejoindre la ville la plus proche, Nankin. Dans l’espoir de devenir enfin quelqu’un et d’être considérées par leur père autrement que comme des « baguettes » elles obtiennent toutes trois un métier.  C’est avec plaisir et étonnement que le lecteur suit ces jeunes filles dans leur découverte de la ville et dans leur apprentissage des us et coutumes des citadins.

A travers leurs yeux de « campagnardes » on réalise à quelle point certaines régions du monde sont encore bien loin de nos progrès et de nos évolutions et que nous ne sommes pas tous égaux face à la vie.

Ainsi Trois, Cinq et Six apprennent ce qu’est une voiture, une carte bleue, des toilettes et découvrent la liberté des mœurs. Bien loin de la vie urbaine elles doivent alors faire preuve de volonté, de détermination et de courage pour s’en sortir et ne pas être traitées d’ignares.

Bientôt leurs efforts payeront et elles pourront montrer à leur père qu’une baguette vaut aussi bien qu’une poutre.

Les personnages :

Trois est, comme son prénom l’indique, la troisième arrivée mais c’est la première a quitté sa terre natale pour rejoindre la ville. Il était hors de question pour elle de finir marié de force à un homme plus âgé comme sa sœur ainée, de même qu’il était hors de question de finir comme sa mère, dépendante et soumise à son mari. A Nankin elle a trouvé un travail dans lequel elle s’épanouit, elle travaille au restaurant L’imbécile Heureux où elle réalise des compositions végétales qu’elle dispose dans la vitrine pour attirer les clients.

Cinq est qualifiée de « cruche » et de « laideron », elle n’est dotée d’aucune intelligence et n’a aucun charme. Toutefois dans l’entreprise où elle travaille « Le Palais du dragon d’eau » elle est la meilleure des employées. A force de travail et de volonté elle a su gravir les échelons et devenir quelqu’un de respecté. Elle révèle même un don dans son domaine qui lui permet de se distinguer de ses sœurs, plus intelligentes et plus belles qu’elle.

Six quant à elle est la cadette, elle est la seule à être allée aussi loin dans le cursus scolaire (jusqu’en troisième). Son rêve est de travailler entourée de livre, idéalement dans une librairie. Elle aspire à voyager, découvrir le monde, pour cela elle apprend l’anglais par elle-même car selon elle c’est « la clé à toutes les portes ». Guan Buyu lui a trouvé un emploi dans une maison de thé où des livres sont à disposition pour les clients. Dans ce lieu elle rencontre beaucoup d’étranger et d’ intellects avec qui elle se plaît à discuter et débattre.

On sait peu de choses sur les autres personnages. Deuxième oncle « le bon à rien » travaille également à Nankin, c’est lui qui les a aidés à s’intégrer et c’est lui aussi qui les ramène au village pour le Nouvel An. Le père des filles est un homme discret et réservé. On sait qu’il est profondément humilié de ne pas avoir engendré de « poutre » et que pour compenser son manque de notoriété au village il est très dur envers les siens et ne veut jamais perdre la face.

Le personnage de la mère est intéressant car il prend vit grâce à ses filles. Durant leurs parcours elles se rappellent à de multiples reprises ce que leur disait leur mère, nous verrons d’ailleurs un florilège de ses citations qui sont bien souvent très pertinentes. Ces citations qui nous apparaissent un peu partout dans le roman à travers les personnages de Trois, Cinq et Six contrarie l’image que l’on se faisait de la mère. En effet celle-ci apparaît comme inculte, analphabète et complètement sous la coupe de son mari. Toutefois à travers ces paroles on voit une femme expérimentée, dotée d’un très bon instinct et très douée dans son domaine.

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