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Fiche de lecture, De l'autre côté du regard, Ken Bugul

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Par   •  18 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  2 286 Mots (10 Pages)  •  2 183 Vues

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Fiche de lecture de ‘’ De l’autre côté du regard’’ de Ken Bugul

  1. Biobibliographie de Ken Bugul

        Mariatou Mbaye Biléma dont le pseudonyme Ken Bugul signifie en Wolof « Personne n’en veut », est née en 1947 à Malem-Hodar dans la région de kaffrine au Sénégal.

Dernière d’une famille nombreuse avec un père âgé de quatre-vingt-cinq ans à sa naissance, Ken Bugul s’est considérée comme exclue de sa famille. Avant de se marier à l’âge de quarante ans environ à un médecin béninois, elle connut une vie difficile partagée entre l’exil et ses origines. De son union naît une fille ; Yasmina Ndella Adébo Biléma qui reste la seule que l’on lui connaît jusqu’à ce jour. Actuellement veuve, Ken Bugul vit à Porto-Novo  au bénin et se consacre à l’écriture et à la gestion d’un centre de promotion d’objets d’arts et d’artisanat.

Elle est l’auteur des œuvres romanesques suivantes :

Le Baobab fou (Nouvelles Editions Africaines, 1982), Cendres et Braises (L’Harmattan, 1994), Riwan ou le chemin de sable (Présence africaine, 1999), La Folie et la mort (Présence africaine, 2000), De l’autre côté du regard (Le Serpent à Plumes, 2003), Rue Félix-Faure (Hoebeke, 2005), La pièce d’or (UBU Editions, 2006), Mes hommes à moi (Présence africaine, 2008), et Cacophonie (Présence africaine, 2014).

De l’autre côté du regard se situe au juste milieu des parutions de Ken Bugul ; quatre œuvres l’ont précédées et quatre autres lui succèdent.

  1. Résumé de l’œuvre

        De L’autre côté du regard est un roman autobiographique, éponyme qui raconte les principaux évènements marquants de la vie de Marie Mbaye, qui ont traits à sa relation avec sa mère. L’intrigue s’ouvre par la réception d’une lettre venant de son frère Bakar Ndaw. La découverte du contenu tragique de cette lettre qui annonçait le décès de sa nièce Samanar plonge le récit entier dans une suite émotif d’expression des sentiments refoulés et cachés. Marie présente alors un développement expressif nourri de récits enchâssés dans lesquels les relations familiales et les vies de la multitude de personnages présents dans l’œuvre sont présentés. Elle parle de sa séparation avec sa mère à la gare d’Hodar et de la complication de la relation entre elle, évoque les personnes dont l’existence porte un coup au bonheur de la sienne et nomme principalement Samanar  à laquelle elle en veut de lui avoir volée l’amour de sa mère. Elle parle aussi de ceux dont la présence aide à combler un temps soit peu le vide béant causé par la rupture avec sa mère et que seule la réconciliation pourra remplir. Cette réconciliation intervient après le décès de la mère dont la voix, tant désirée par la fille, fusionne désormais avec l’eau de pluie pour établir la connexion mère-fille qui ne put exister de son vivant. Le récit, qui était jusqu’avant cela réaliste, s’entremêle au fantastique. La mère, de l’autre côté du regard enquête pour découvrir la vérité sur la mort de son fils Maguèye Ndiaré et fait irruption dans le réel pour, par sa voix et sa présence, restaurer et guérir sa fille Marie afin de redonner un sens à sa vie. A la fin de l’œuvre, la quiétude tant recherchée de la fille est retrouvée et elle se sentit désormais vivre dans la peau de sa mère.

  1. Contexte d’ensemble de l’œuvre

Situer De l’autre côté du regard dans un contexte d’ensemble requiert que nous la classions dans l’une des grandes périodes qui ont marquées l’histoire africaine et que la littérature ; à priori les romans servent à expliquer.

Rappelons que selon la répartition de Jacques Chevrier, les étapes d’évolutions du roman africain se présentent comme suit : nous avons le roman de contestation, le roman historique, le roman de la formation, le roman de l’angoisse et le roman du désenchantement.

En examinant de De l’autre côté du regard à la loupe de ces différentes catégorie de romans, il apparait que son contenu corrobore le plus avec la catégorie du roman de l’angoisse. L’œuvre exprime en réalité une profonde angoisse existentielle et un grand mal être que l’auteure essaie de soigner par l’écriture.

  1. Etude des personnages

          Dans De l’autre côté du regard de Ken Bugul, il apparait une pléthore de personnages dont les présences soutiennent à divers niveaux le déroulement de l’intrigue. Dans l’ensemble, ils sont tous cités par le personnage principal que représente la narratrice, et ils constituent, chacun dans son rôle fictif, un ensemble de traits qu’elle décrit par des mots. Notre étude à ce niveau propose d’étudier l’ensemble des personnages de l’œuvre selon trois classes. Nous parlerons des principaux personnages, des personnages secondaires et des figurants.

Les principaux personnages

        Ce sont les personnages autour desquels tourne fondamentalement l’intrigue. Il s’agit de : Marie Mbaye, la mère et Samanar.

Marie Mbaye : elle est la narratrice de l’œuvre et le responsable de la prise de parole. Majoritairement désignée par le « Je », son nom n’apparaitra qu’à la page 110. Fille d’Aba Diop et Abdoulaye, elle en veut à sa nièce Samanar d’avoir prise la place qui devait lui revenir dans le cœur de sa mère. C’est elle qui fait découvrir les autres personnages tout en portant sur eux un regard critique ou affectif. Dans les derniers épisodes de l’œuvre, sa soif de paix et de sécurité maternelle se verra combler par le dialogue entre morte et vivante que sa mère établit avec elle. Elle incarne la femme psychologiquement blessée et en quête de l’affection maternelle.

La mère : épouse d’Abdoulaye et mère de Marie, elle s’appelle Aba Diop. Elle abandonna le domicile conjugal et Marie lorsque celle-ci n’était encore qu’une petite enfant. Marie lui en veut d’avoir immolé l’affection qu’elle lui doit au profit de Samanar dont elle fit sa protégée. Son choix affecta très cruellement la relation entre elles. Cette relation détériorée ne put être restaurée qu’après sa mort ; état dans laquelle elle s’immisça dans le réel pour communiquer et régler les différends avec sa fille. Dans l’œuvre, elle est l’objet de la quête de la narratrice et incarne la femme indépendante, capable de s’en sortir seul.

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