Exercice de dissertation/ Sujet:La laideur peut elle être une source d'inspiration pour un poète au même titre que la beauté ?

Avec le lyrisme et les mouvements de la poésie classique, la beauté a été la représentation de l'idéal et une source d'inspiration illimitée pour les poètes. A partir de la fin du XIXème siècle, des poètes vont commencer à se démarquer de la poésie classique très codifiée, comme par exemple les poètes décadents et inventer des nouvelles formes de la poésie tout en instaurant une nouvelle idée: la création de la beauté à partir de ce qui est laid.

Peut-on alors dire que la laideur peut être une source d'inspiration pour un poète au même titre que la beauté ?

Les poètes du XIXème siècle peuvent ils créer de la beauté à partir de la laideur ?

Dans cette dissertation, nous traiterons un axe en étudiant comment la laideur, à l'image de la beauté peut inspirer les poètes.

Tout d'abord, la beauté est un sujet traditionnel de la poésie classique et du lyrisme.

De tous temps les poètes ont utilisé la beauté comme une source d'inspiration majeure créant des formes poétiques qui lui sont propres comme le sonnet ou l'ode ainsi que des thèmes récurrents comme par exemple la femme. Les poètes ont donc d'abord exprimé cette beauté à travers la forme de leurs poésie s'appuyant ainsi sur les vers, rimes, figures de style et sonorités, musicalités des poèmes comme par exemple dans "Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie" de Louise Labé ou "A une femme" de Paul Verlaine. Au delà de cette forme classique, les poètes ont aussi exprimé cette beauté par le fond du poème en exprimant leurs sentiments dans le lyrisme et en traitant des sujets comme l'amour, la beauté de la femme ou encore de la nature que l'on retrouve par exemple dans "Mon rêve familier" de Paul Verlaine.

On peut donc penser dans un premier temps que cette notion de beauté est liée au classicisme, et qu'inversement l'expression de la laideur est amenée par les poètes des nouveaux mouvements décadents ou encore symboliques. Par exemple dans "Le crapaud", Tristan Corbière choisit un animal considéré comme laid pour son poème. De plus il utilise une forme poétique très particulière. En effet, ce poème est un sonnet inversé, on peut aussi remarquer l'utilisation de dialogues ou encore une ponctuation extrêmement expressive, les vers sont en octosyllabes et le poète utilise des pointillés. Ce poème va donc à l'encontre de la poésie classique.

Comme Tristan Corbière, Francis Ponge, qui lui, appartient au mouvement surréaliste utilise une forme particulière: le poème en prose.

Mais contrairement au poète précédent, il exprime la beauté à partir de la laideur et plus particulièrement à partir des "choses" du quotidien grâce à l'alchimie poétique comme par exemple dans "L'huître" où dans un premier temps il décrit ce fruit de mer comme quelque chose de laid ("apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre"), mais ensuite, il fait ressortir toute la beauté de l'huître ("A l'intérieur l'on trouve tout un monde","un firmament", "de nacre").

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