LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Etude linéaire l'albatros, Baudelaire

Commentaire de texte : Etude linéaire l'albatros, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 445 Mots (6 Pages)  •  651 Vues

Page 1 sur 6

Charles Baudelaire est un poète du XIXème siècle. Il est héritier du romantisme et précurseur du symbolisme. Le symbolisme est en grande partie réactionnaire au naturalisme et au réalisme, des styles contre l'idéalisation et qui cherchent à représenter la réalité. Au contraire, les auteurs symbolistes ont, quant à eux, une vision spirituelle de la vie et laissent une grande place à l'imagination et aux rêves dans leurs poèmes ainsi qu'à la musicalité car l’harmonie des sonorités permet de renforcer l’évocation des sensations. Ils utilisent généralement des images et des analogies pour évoquer le monde, suggérer les états d’âme et les idées abstraites sans les expliciter, à l'inverse de la pensée logique qui s'appuie sur les données du réel. Baudelaire est notamment connu pour son recueil Les Fleurs du Mal, très polémique. En effet, de par les thèmes traités (mort, luxure …) il s'est vu dans l'obligation de changer plusieurs fois de titres et six de ses poèmes ont été censurés. Ce recueil est divisé en plusieurs sections, toutes liées entre elles. Le poème que nous allons étudier provient de la première section, « Spleen et Idéal ». Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de la tristesse nommée spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher. Ce poème a été inspiré à Baudelaire lors d'un voyage sur un navire qui devait le mener jusqu'aux Indes, mais qui finalement s'est achevé sur l'île Maurice.

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »

Comme l'indique son titre, L'Albatros a pour sujet ces oiseaux si élégants dans l'air et pourtant si maladroits une fois posé sur le sol. Baudelaire profite de cette caractéristique pour se comparer à cet animal. Nous allons donc nous demander comment le poème progresse-t-il vers sa chute. Pour ce faire, il est utile d'étudier la façon dont le poème commence par une impression d'harmonie entre les Hommes et l'albatros, puis oppose la majestuosité de l'oiseau dans les airs à sa maladresse sur le sol pour enfin finir par l'analogie avec le poète.

Baudelaire commence ce poème par nous décrire une situation tout tout à fait habituelle : l'adverbe d'habitude « Souvent » ouvre le poème, et est suivit d'une virgule, ce qui le met en évidence. Ainsi, le poète insiste sur la répétition du jeu des marins. Bien que ce dernier peut-être considéré comme une union entre les hommes et les oiseaux grâce au verbe « s'amuser » au vers 1, une opposition vient nuancer cette impression d'harmonie. En effet le verbe « prennent » au vers suivant renvoie plutôt à un rapport dominant/dominé. Pourtant, l'albatros n'est pas complètement rabaissé ; Baudelaire, grâce à la périphrase « vastes oiseaux des mers » insiste sur leur grandeur. Mais, l'adjectif péjoratif « indolent » renforce cette image de soumission. Cette série d'opposition ne s'arrête pas là : tandis que le participe présent « glissant » nous renvoie à la facilité, au calme, les « gouffres amers » eux, ramènent plutôt à une image sombre, effrayante.

Aussi, cette rupture est renforcée par « A peine » qui présage un événement malheureux. En effet, le contact au sol « déposés sur les planches » transforme cet oiseau. Ce changement radical est décrit dès le verbe 6 avec la césure qui sépare l'alexandrin en 2 hémistiches : la première renvoie une image méliorative de l'albatros grâce à une périphrase « Rois de l'azur », et la deuxième, au contraire renvoie une image péjorative « maladroits et honteux ». Dans le vers suivant, (le vers 7) le schéma est inversé : la première

...

Télécharger au format  txt (9.3 Kb)   pdf (42.2 Kb)   docx (10.9 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com