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Etude de l'oeuvre tragique Phèdre de Racine

Étude de cas : Etude de l'oeuvre tragique Phèdre de Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Mars 2014  •  Étude de cas  •  1 144 Mots (5 Pages)  •  1 312 Vues

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Introduction

Créée le 1er janvier 1677, Phèdre représente l’apogée de l’œuvre tragique de Racine. Il a trente-sept ans et, depuis son premier chef-d’œuvre, Andromaque, joué dix ans plus tôt, il a écrit à peu près une pièce par an. Protégé et admiré par le roi, élu à l’Académie française en 1672, il atteint le sommet de sa carrière. C’est en cette même année 1677 qu’il va se marier avec une riche bourgeoise parisienne et qu’il sera nommé, avec Boileau, « historiographe du roi ». Phèdre reflète en tout cas les spécificités du tragique racinien, toutes poussées au paroxysme. La passion y est féroce et inadmissible (l’inceste). Les conflits y opposent des êtres que tout devrait unir. Le mal s’y donne libre cours. Le destin s’acharne contre les créatures, aveugles, égarées dans le labyrinthe, obsédées par une fuite impossible. Le pessimisme est extrême et chacun n’attend que la mort ou le sacrifice, tout en restant lucide sur la folie où il est plongé

I) Étude des personnages principaux

Phèdre

La culpabilité de Phèdre est d’abord une culpabilité sociale et familiale : elle aime son beau-fils, Hippolyte, fils de Thésée et d’Antiope. Elle ne respecte non plus son devoir d’épouse puisqu’elle est reine: mariée du roi Thésée, elle déchoit de son rang et trahit sa fonction. Enfin, elle est indigne du titre de mère: bien qu’ayant un fils de Thésée, Acamas, elle détruit sa famille légitime par son amour pour Hippolyte.

Mais cette culpabilité n’est pas, au premier abord, de la responsabilité de Phèdre. Sa passion est vécue comme l’effet d’une machination divine, dont « la fille de Minos et de Pasiphaé » n’est que l’instrument, l’ultime manifestation. Son ascendance en effet explique quelques-uns des nombreux visages de Phèdre dans la pièce.

Thésée

Fils de l’union d’Égée avec Aethra. Élevé à Trézène par sa mère et son grand-père, il n’apprend qu’à seize ans qu’Egée est son père. En arrivant à Athènes, il massacre ses cousins, les Pallantides qui prétendaient à la succession d’Egée. Il délivre Athènes du Minotaure et devient roi après la mort d’Egée. Il épousera Antiope reine des Amazones dont il a un fils Hippolyte. Après la mort d’Antiope, il épouse Phèdre. Thésée, comme Hippolyte, a sa « faiblesse », et ce point faible, ce sont les femmes. Ses aventures galantes sont évoquées à plusieurs reprises dans la pièce, comme un thème récurrent, au vers 23 (« jeunes erreurs »), aux vers 85-89, et son voyage en Épire, dont les dangers ont alimenté le bruit de la mort du roi, avait un motif de la même trempe, puisqu’il s’agissait d’aider son ami Pirithoüs à enlever la femme du tyran de cette contrée. Thésée apparaît plutôt comme un séducteur fatigué, prompt à se jeter dans les bras de son épouse au retour de son expédition (scène 4, acte III).

Hippolyte

En faisant d’Hippolyte l’amant d’Aricie, il rend accessible son personnage. Le tragique, c’est humain. Il se croit au-dessus des autres hommes, avant de prendre conscience de son amour pour Aricie : le voilà devenu simplement un homme parmi les autres hommes, sujet aux lois de l’amour (vers 531-536). Il juge sa passion, comme un obstacle sur la route de l’héroïsme. Elle le conduit inévitablement à s’opposer à son père, puisque cet amour s’adresse précisément à celle que son père lui refuse pour des raisons politiques. Il périt finalement en raison de sa trop grande timidité devant l’autorité de Thésée: lorsque celui-ci l’accuse injustement d’avoir

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