Ecriture d'invention Figaro

Ecriture d'invention

Jean-Pierre Vincent et Christophe Rauck sont dans un café. Ils discutent du Mariage de Figaro, qu'ils ont chacun mis en scène. Les deux metteurs en scène ont plus ou moins pris une certaine liberté concernant indications de Beaumarchais sur les costumes des personnages. Ils ont voulu retransmettre les messages prérévolutionnel de Beaumarchais sur les différents codes sociaux a son époque (comme la hiérarchie d'ordre, la condition féminine...), mais d'une autre façon.

Christophe Rauck prend la parole :

• J'ai pris l'initiative de me détacher presque entièrement de ce monde du dix-huitième siècle, pour me montrer dans un espace, dans un monde sans aucune époque bien préçise. Dans ma vision, je pouvais réellement dépasser cette barrière de l'époque.
• C'est une idée que je respecte, mais que j'ai un peu de mal à comprendre. Le théâtre est un art qui le plus souvent renvoie à une époque, à une culture, ou à un groupe social . Dans le Mariage de Figaro, l'intrigue renvoie à tous cela, et nous avons en plus les indications précises des personnages, quant aux costumes. Pourquoi ne pas respecter cela ? lui répond Jean-Pierre Vincent.
• Et bien, tout d'abord car cette pièce à un symbolique énorme. Beaumarchais uilise le théâtre pour dénoncer ces codes sociaux tel que le pouvoir de la noblesse ou bien la condition des femmes, enchaîne Rauck. Mais j'ai voulu montrer que ces sortes de « problèmes de la société », existaient déjà bien avant, et sont toujours la pour certains. On peut voir dans le pouvoir de la noblesse, un peu des régimes autoritaires d'aujourd'hui, la discrimination des femmes dans la société, nottament avec le travail, qui a dévoloppé le mouvement féministe. D'autres ont bien sur déjà été abolis, mais restent des traces des combats que les gens ont menés avant nous. Je parle notamment de la censure, et de la grande liberté d'expression que nous avaons aujourd'hui. C'est pour cela que je n'ai pass voulu marquer de différences flagrantes entre la Contesse et Suzanne par exemple, parce qu'elle ne sont en réalité pas si différente que ça. Le Comte et la Comtesse ne sont pas éclatants face aux autres personnages, termine-t-il.
• Je comprend bien, votre point de vue désormais, mais il me semble quand même plus juste de respecter les indications de Beaumarchais, ce qui implique donc de rester dans l'époque du dix-huitième siècle.
• Je peut comprendre. Vous respectetz en effet l'époque contextuelle dans votre mise en scène.
• Je la respecte à quelques détails près, répond Vincent. Le Comte et la Comtesse restent fidèles à leurs personnages avec leurs costumes dorés et colorés pour Madame, et très élégants pour Monsieur. On les démarques clairement des autres personnages. Néanmoins, Suzanne et Figaro, on un côté négligé, provocateur dans leurs vêtements. Figaro a la chemise déboutonnée et le col mal ajusté, Suzanne, elle, se montre dans un corset qui la met bien en valeur, une tenue assez osée pour l'époque du 18è siècle. Leurs vêtements sont des reflets de leur personnalité, de leur comportement : ils ne se laissent en aucuns cas marcher dessus, ils osent et se montrent sous une forme de rebéllion. Mais lorsque Suzanne est dans sa tenue de mariée, elle n'est presque pas différenciée de la Comtesse. Sa robe est aussi très élégante, Suzanne et Figaro sont rehaussés au même statut que la Comtesse et le Comte (malgré leur rang social) : ils ont réussi à piéger et ridiculiser le Compte, finit Jean-Pierre Vincent.
• C'est un point de vue tout aussi honorable. Ce fut un plaisir d'avoir pu discuter avec vous.
• Un plaisir partagé.

      Rauck sort du café suivi de Vincent.

...