Dissertation - L'utopie

        L’utopie est composée du préfixe privatif grec « eu » et de « topos » qui signifie « lieu » : c'est donc le « non-lieu », un lieu qui n'existe pas. C’est une présentation idéale et sans défaut où les Hommes vivent en harmonie. L’utopie est imaginaire. Elle est apparut dans le célèbre roman de Thomas More, Utopia* (1516). Cependant dans l'Antiquité, Platon énonce ses idées qui tendent à une conception idéale de la Société. Actuellement, le mot « utopique » veut dire impossible donc hors de notre portée. Par ailleurs, on l’utilise dans divers milieux artistiques tels que la littérature, la photographie, la peinture, le cinéma, la musique, l'architecture.… Pourquoi l'homme a-t-il eu besoin de créer des utopies ? Nous analyserons d'abord comment sont créées les utopies, puis quelles sont leurs limites et enfin, quels sont leurs buts.

        Pour commencer, nous nous demanderons comment sont créées les utopies.

        Tout d’abord, nous analyserons les points communs de celle-ci. Une utopie se développe dans un lieu qui n'existe pas, qui est imaginaire, à l'écart du monde. Par exemple dans Candide de Voltaire (1759), Candide et Cacambo arrivent par hasard au pays d'Eldorado (chapitre 17 et 18), et savent qu'ils ne retrouveront jamais le chemin pour y retourner. C'est ce caractère imaginaire qui caractérise toutes les utopies. Ensuite, la société utopique est une société parfaite en tout point de vue. Le régime politique est idéal, les hommes sont parfaitement gouvernés.Ils vivent en harmonie, dans un monde équitable où règnent la paix et l’ordre. Le travail est un plaisir comme par exemple dans le dernier chapitre de Candide, ou à la fin pratiquement tous les personnages travaillent. D’ailleurs tous les métiers ont la même importance. La richesse est accessible à tout le monde et elle n’est plus destiné à des classes sociales particulières. De plus dans Candide, on désigne l’argent comme « ces cailloux et ce sable », on remarque donc que l’argent ne signifie rien. De plus,  les villes utopiques sont conçues de manière organisée, selon des proportions harmonieuses, c’est à dire symétriques. On remarque également que la forme circulaire (le cercle) est considérée comme une figure géométriquement parfaite. Elle est beaucoup utilisée dans la construction architecturale de ces villes utopiques, et renvoie à nouveau à l’harmonie de la cité comme par exemple dans L’étrange cité * d'Ilya et Emilia Kabakov.

        Pour continuer, nous analyserons l’origine du mot  « utopie ». Tout d’abord, son origine vient du livre : Utopia de Thomas More qui donna naissance réellement au mot « utopie » il décrit une île merveilleuse qu'il nomma précisément Utopie, où s'épanouit une société idyllique qui ignore l'impôt, la misère, le vol. Il pensait que la première qualité d'une société idyllique serait d'être une société de liberté. Sur l’île d’Utopie il n'y a pas de monnaie, chacun se sert au marché en fonction de ses besoins. Toutes les maisons sont identiques, il n'y a pas de serrures aux portes et chacun est contraint de déménager tous les dix ans afin de ne pas se figer dans les habitudes. Les habitants de l’île travaillent six heures par jour. Ensuite si le citoyen décide de s’évader, il perd sa qualité d'homme libre et devient esclave.

        Ainsi nous avons pu voir les points commun de l’utopie et son origine. Il s’agit bien ici de comprendre comment ont été créées les utopies. Pour cela nous aborderons ses limites.

        Ensuite, l'utopie possède ses limites.

        Pour commencer, dès le début, par son étymologie, elle a eu des barrières. La première limite de l'utopie est la réalité. C'est avant tout un monde rêvé, un monde imaginaire. Elle reste irréalisée voire irréalisable : l'utopie n'est qu'un rêve qui reste du domaine de l'imaginaire et non de la réalité. L’œuvre de Pieter Bruegel, La Tour de Babel* (1563) en témoigne. En effet, il s'est inspiré d'un passage de l'ancien testament dans lequel les hommes formant une communauté avec une seule langue, décidèrent de construire une tour vers les nues ; Dieu n'acceptant pas cette réalisation brisa la tour et sépara ainsi les hommes en plusieurs communautés de langues différentes. D'autres constructions irréalisables ont été imaginées comme la maquette pour le monument à la IIIe Internationale* (1920) de Tatline. L'utopie semble très limitée : par exemple, le pays de l'Eldorado dans Candide s'apparente à une illusion. De plus, l'utopie a la volonté d'ordonner les choses : d'ordonner la société, d'ordonner l'Homme. Il n'y a donc dans ce monde, aucune place pour la différence de vision, pour l'opposition ou les divergences des classes sociales, l'opposition des idées, la différence de styles vestimentaires ou encore celle d'apparence physique. Il ne peut donc pas y avoir d'exception dans une société utopique : tous doivent répondre à des critères communs, et tous sont soumis à des mêmes règles et à un seul type d'organisation. L'utopie est également caractérisée par l'entente et l'harmonie entre tous les individus or, l'Homme peut être considéré comme naturellement méchant, mauvais, et se préoccupe plus de son bonheur personnel plutôt que de celui des autres. Il est donc difficile, voire inconcevable, de pouvoir mettre en place une réelle entente durable entre tous. De plus, l'homme a besoin d'être différent pour évoluer. Ainsi, une société utopique mènerait à un échec si elle était réalisée et mise en place.

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