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Description du désert

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Par   •  21 Juillet 2013  •  Cours  •  436 Mots (2 Pages)  •  1 096 Vues

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Les flammes du feu de brindilles dansaient sous la théière de cuivre, avec un bruit d'eau qui fuse. De l'autre côté du brasero, les femmes parlaient, et l'une d'elles chantonnait pour son bébé qui s'endormait sur son sein. Les chiens sauvages glapissaient, et c'était l'écho dans le creux des dunes qui leur répondait, comme d'autres chiens sauvages. L'odeur des bêtes montait, se mêlait à l'humidité du sable gris, à l'âcreté des fumées des braseros.Ensuite les femmes et les enfants dormaient sous la tente, et les hommes se couchaient dans leurs manteaux, autour du feu éteint. Ils disparaissaient sur l'étendue de sable et de pierre, invisibles, tandis que le ciel noir resplendissait encore davantage.Ils avaient marché ainsi pendant des mois, des années, peut-être. Ils avaient suivi les routes du ciel entre les vagues des dunes, les routes qui viennent du Draa, de Tamgrout, de l'erg Iguidi, ou, plus au Nord, la route des Ait Atta, des Gheris, de Tafileit, qui rejoignent les grands ksours1 des contreforts de l'Atlas, ou bien la route sans fin qui s'enfonce jusqu'au cœur du désert, au-delà du Hank, vers la grande ville de Tombouctou. Certains étaient morts en route, d'autres étaient nés, s'étaient mariés. Les bêtes aussi étaient mortes, la gorge ouverte pour fertiliser les profondeurs de la terre, ou bien frappées par la peste, et laissées à pourrir sur la terre dure.C'était comme s'il n'y avait pas de noms, ici, comme s'il n'y avait pas de paroles. Le désert lavait tout dans son vent, effaçait tout. Les hommes avaient la liberté de l'espace dans leur regard, leur peau était pareille au métal. La lumière du soleil éclatait partout. Le sable ocre, jaune, gris, blanc, le sable léger glissait, montrait le vent. Il couvrait toutes les traces, tous les os. Il repoussait la lumière, il chassait l'eau, la vie, loin d'un centre que personne ne pouvait reconnaître. Les hommes savaient bien que le désert ne voulait pas d'eux : alors ils marchaient sans s'arrêter, sur les chemins que d'autres pieds avaient déjà parcourus, pour trouver autre chose. L'eau, elle était dans les « aïun» les yeux, couleur de ciel, ou bien dans les lits humides des vieux ruisseaux de boue. Mais ce n'était pas de l'eau pour le plaisir, ni pour le repos. C'était juste la trace d'une sueur à la surface du désert, le don parcimonieux d'un Dieu sec, le dernier mouvement de la vie. Eau lourde arrachée au sable, eau morte des crevasses, eau alcaline qui donnait la colique, qui faisait vomir. Il fallait aller encore plus loin, penché un peu en avant, dans la direction qu'avaient donnée les étoiles.

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