Courte Fiche De Lecture: Le journal

Le Journal d’Anne Frank débute le jour de son treizième anniversaire, le 12 juin 1942. A cette occasion, son père lui offre le carnet dans lequel elle racontera tout de chacune des journées des deux années qui vont suivre. Anecdotes, composition des repas, teneur des nouvelles annoncées à la radio, sentiments et impressions personnelles, tout est consigné par Anne, de son vrai prénom Annelies.

Sa sœur aînée et elle fréquentent le lycée juif d’Amsterdam depuis que des lois antisémites obligent cette communauté juive à avoir des écoles séparées des autres. La famille Frank avait quitté l’Allemagne pour les Pays-Bas peu avant la Seconde Guerre mondiale, justement pour échapper à l’oppression antisémite.

Après que l’armée allemande ait envahi les Pays-Bas, en 1940, les Frank doivent se cacher. C’est ainsi qu’avec une autre famille, les Van Pels, puis un ami dentiste, Fritz Pfeffer (nommés respectivement Van Daan et M. Dussel dans le livre) qu’ils se réfugient dans l’Annexe, une pièce secrète située au dessus des bureaux de la société Opekta (gélifiants pour confiture), propriété d’Otto Frank, le père d’Anne. A cet endroit sont entassées des réserves de nourriture et des fournitures diverses.

Pendant plus d’un an, plusieurs employés de l’entreprise vont les aider non seulement à se cacher, mais aussi leur fournir des médicaments, de la nourriture et des nouvelles du monde extérieur. Cependant, tous n’étaient pas dans le secret et les habitants de l’Annexe devaient par conséquent être particulièrement silencieux durant les heures de travail des ouvriers.

Dans l’Annexe, les familles suivaient l’évolution de la guerre à la radio, en complément des informations apportées par Miep et Bep - des employées du père d’Anne - ou M. Kugler. Ces derniers avaient formé une équipe pour aider, informer et nourrir les «Annexiens». Les informations politiques données sur «Radio Oranje» entraînèrent de nombreuses discussions, débats et spéculations entre les occupants de l’Annexe.

Le récit s’achèvera peu de temps après ses quinze ans, lors de l’arrestation sur dénonciation de la famille Frank, des Van Pels et de Pfeffer, ainsi que de leurs protecteurs. Tous les écrits d’Anne ne seront pas retrouvés par Miep lorsqu’elle retournera dans l’appartement à l’issue de son interrogatoire au poste de police, relâché par un officier originaire de la même région d’Autriche qu’elle et pris de compassion pour la jeune femme.

Tristement, Annelies et sa soeur mourront en déportation. Le «journal» sera finalement publié par son père, en hommage à sa fille et comme un témoignage sur cette période.

J’ai beaucoup apprécié ce récit pour son authenticité : ce n'est pas un auteur qui invente, c'est l’actrice d’une cruelle situation de guerre qui la décrit. On est «pris» dans l'histoire véridique, racontée au jour le jour. Dans ce huis-clos, chacun des personnages est dépeint, y compris moralement, avec une précision impressionante.

C’est un ouvrage très profond qui traite remarquablement de la nature humaine et des interactions au sein d’un groupe confronté à une situation de crise. En le lisant, j’ai eu l’impression de partager ces mois d’enfermement, dans l’Annexe.

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